L'Insee a rendu publiques ses prévisions de croissance et d'inflation en France. L'institut prévoit « une situation conjoncturelle ni franchement favorable, ni franchement défavorable ».
L'économie française devrait se maintenir tout juste au-dessus de la ligne de flottaison au premier semestre 2023, avec une industrie résistante et une consommation des ménages en léger rebond malgré des prix qui continueront d'augmenter, mais un peu moins vite.
Dans son ensemble, la hausse des prix à la consommation devrait demeurer sur « un plateau », autour de 6 % sur un an en février, des niveaux inédits en près de quatre décennies, avant de refluer progressivement à 5 % en juin, selon l'Institut national de la statistique (Insee).
« Cela ne veut pas dire que le niveau des prix baissera, cela veut dire que globalement, l'indice des prix évoluera moins vite qu'il y a un an », a précisé Julien Pouget, chef du département de la conjoncture de l'Insee lors d'une conférence de presse.
Si les chocs passés, liés notamment à la guerre en Ukraine, devraient continuer à produire leurs effets et à alimenter la progression des prix, la normalisation progressive des approvisionnements mondiaux ainsi qu'un prix du pétrole en repli entraîneront certainement une tendance à la baisse.
Une envolée des prix de l'alimentaire est cependant redoutée. Ce secteur enregistrera jusqu'à 13,7 % d'inflation sur un an en février, selon l'Insee. « Nous nous attendons à un niveau d'inflation élevé les prochains mois, notamment concernant les produits alimentaires de première nécessité, avec une inflation à deux chiffres », avait annoncé le ministre de l'Économie Bruno Le Maire en décembre, ajoutant que « des mois difficiles » étaient « devant nous ».
L'inflation sous-jacente (hors énergie et produits alimentaires frais) se maintiendra toutefois au-dessus de ce niveau, à 5,7 % mi-2023.
La croissance du pays va mieux.
L'année 2023 devrait commencer comme s'est finie 2022, a également expliqué l'Insee, avec une croissance « modeste ». Après avoir progressé d'un timide 0,1 % au quatrième trimestre, le Produit intérieur brut (PIB) enregistrera ainsi une hausse de 0,2 % au premier trimestre puis de 0,2 % à nouveau au second trimestre, contre respectivement 0,1 % et 0,3 % pronostiqués précédemment.
« On est dans une situation conjoncturelle plutôt hésitante, ni franchement favorable, ni franchement défavorable », a résumé Julien Pouget. C'est « une conjoncture hésitante et, somme toute, relativement résistante », a-t-il encore estimé, faisant toutefois état d'une « forte dichotomie » entre les entreprises et les ménages. Ces prévisions ne tiennent cependant pas compte de l'impact éventuel des grèves contre la réforme des retraites qui pourraient affecter plus fortement certains secteurs comme les transports.
Les mobilisations massives contre de précédentes réformes des retraites avaient coûté environ 0,2 point de PIB trimestriel, a rappelé Julien Pouget. « Depuis, le télétravail s'est beaucoup développé pour des raisons sanitaires au départ, ce qui est éventuellement de nature à amoindrir l'impact macroéconomique de ces grèves. »
L'Insee n'a pas fourni de prévision pour l'ensemble de l'année 2023 alors que le gouvernement table sur une croissance de 1 %.