Si James Cameron avait déjà levé le voile sur les exploits concernant les effets visuels réalisés par lui et ses équipes pour rendre le plus crédible possible Avatar 2, une nouvelle anecdote à propos du tournage du film vient de nous parvenir, et elle va vous surprendre.
La prouesse de la motion capture sous l'eau.
Si la sortie d'Ant-Man 3 (qui cartonne au cinéma) a quelque peu fait de l'ombre à Avatar : la Voie de l'eau, le film de James Cameron a réalisé un nouvel exploit au box-office : avec 2,244 milliards de dollars de recettes engrangées, la suite de la franchise devient ainsi le troisième plus gros succès de l'histoire du cinéma en dépassant officiellement Titanic. Il ne reste plus qu'Avengers: Endgame (2,79 milliards de dollars) et son aîné, le premier volet d'Avatar (2,92 milliards de dollars) qui lui barrent la route de la première place.
Après avoir ébloui le public et révolutionné le cinéma de divertissement par ses effets visuels avant-gardistes avec Avatar en 2009, James Cameron a poussé la barre encore plus haute avec sa technologie, sur laquelle il a commencé à travailler depuis de nombreuses années. La performance capture et la gestion de l'eau (18 mois de recherche et développement ont été nécessaires pour mettre au point la technologie de la performance capture sous-marine), ont été les principaux points sur lesquels les spectateurs ont été épatés.
https://www.youtube.com/watch?v=d9MyW72ELq0
Il faut dire qu'en raison des nombreuses scènes sous-marines, il fallait donc filmer les comédiens sous l'eau, vêtus des mêmes combinaisons équipées de capteurs, filmés par des dizaines de nouvelles caméras infrarouges et portant des casques-caméra enregistrant leurs expressions faciales. "Les acteurs ont dû jouer en apnée dans un réservoir immense reproduisant les courants, à 9 mètres de profondeur pour obtenir une bonne obscurité afin que le système infrarouge fonctionne parfaitement", avait expliqué un journaliste spécialiste du cinéma dans l'ouvrage Effets spéciaux : 200 ans d'histoires.
Un film entièrement tourné sous VFX ?
Tout le film semble être réalisé à l'aide d'effets spéciaux numériques, entre les scènes sous-marines que nous avons citées plus haut, et les scènes terrestres avec les Na'vis sous Motion Capture et les forêts de Pandora en fond vert. Cependant, lors de la cérémonie des BAFTA 2023 (British Academy Film Awards) qui a eu lieu à Londres hier, et qui a récompensé le film Netflix A l'Ouest, rien de nouveau", les artistes et superviseurs VFX d'Avatar : La Voie de l'eau, Joe Letteri, Daniel Barrett et Eric Saindon ont révélé au magazine Metro que le film comporte deux plans filmés sans VFX.
https://www.youtube.com/watch?v=c4Gd0bR2kb4
C'est à l'occasion de la remise de leur prix pour "meilleurs effets visuels spéciaux" que le trio a donné cette anecdote croustillante à propos du film. "Il y en a un où l'on voit le globe oculaire de Spider [Jack Champion] et un autre où l'on voit le fond de l'océan et juste quelques ondulations au fond de l'eau. Il y a beaucoup de live-action, beaucoup de personnages en images de synthèse, et toutes les autres scènes ont été réalisées en VFX."
2 exemples des prouesses visuelles réalisées avec la main de Jake Sully et Spider.
De son côté, Eric Saindon, superviseur des effets spéciaux du film a récemment décrypté certains trucages du film lors d'une vidéo, et notamment parlé des subtilités concernant le contact de l'eau avec les personnages en CGI. Pour illustrer son analyse, il a choisi le plan de la main dans la première bande-annonce du film, où quelques gouttes viennent recouvrir la main de Jake Sully.
On a d'abord fait un premier rendu pour voir ce qu'on voulait obtenir avec les bras en CGI, puis on l'a donné à notre chef maquilleuse, Sarah Rubano. Elle a donc peint la surface de la main nécessaire pour le plan, de façon à avoir les bonnes couleurs, exactes et correspondantes au bon éclairage.
Une astuce qui semble très simpliste au regard de la qualité visuelle du rendu final. Néanmoins, il s'agit d'un réel travail d'orfèvre réalisé par l'équipe de James Cameron, afin que la partie de la main, qui est réelle, colle parfaitement avec le reste du personnage en CGI.
Eric Saindon illustre les prouesses réalisées par les équipes de VFX à travers un autre exemple, celui de mettre en interaction le personnage de Spider (Jake Campion) avec le monde Pandora.
Sur un plan, on a le personnage de Spider gravissant un faux rocher, sur un fond vert, et tractant un type en costume bleu (la scène où il sauve son père). On a gardé une partie de rocher sur le plan final, mais on a dû remplacer toute la moitié de son corps en CGI pour qu'il interagisse correctement avec l'eau. Le bras de Jack est aussi remplacé par des CGI pour qu'il ait une meilleure prise sur l'autre personnage.
De façon générale, cet exemple illustre parfaitement toute la difficulté à laquelle ont été confrontés James Cameron et ses équipes : celle de faire en sorte que les différentes entre prises de vue réelles et CGI ne soit pas distinguables à l'écran.
Le monde aquatique de Pandora a représenté un défi colossal en termes de besoins technologiques et de travail pour le rendre crédible aux yeux du grand public. Pari hautement réussi pour James Cameron, qui va de nouveau étendre l'univers de la planète à l'occasion d'Avatar 3 (prévu pour le 20 décembre 2023). En effet, Jake Sully et sa famille devraient rencontrer le "Peuple des Cendres", tribu basée sur un volcan et vénérant le feu. Ainsi, ce pourrait être le rapport entre les effets rendus par le feu sur les personnages en CGI qui représentera un autre challenge d'envergure pour le cinéaste canadien. En effet, le feu est souvent difficile à donner vie en images de synthèse, un aspect que la prochaine suite pourrait améliorer grâce aux progrès technologiques déjà réalisés.