Le dictionnaire le Robert vient d'intégrer le mot “iel”, contraction de “il” et de “elle”, pour définir les personnes qui nese sentent ni homme ni femme. Certains dénoncent une nouvelle manifestation de la culture “Woke”.
“Woke” c'est un mot d'argot. De l'argot noir américain qui vient d'awake, “éveillé”. Être “woke” c'est donc être éveillé au départ à la question du racisme. Ce n'est pas nouveau, en 1860 Abraham Lincoln avait fait campagne en disant être “éveillé” à la question de l'esclavage.
Plus récemment, c'est la mort en 2014 de Michael Brown, un jeune noir de 18 ans abattu sans raison par des policiers qui a lancé le mouvement “Black Lives mater”, mouvement fondateur du wookisme d'aujourd'hui.
Mais le terme est maintenant utilisé pour parler d'autres discriminations. On qualifie de woke, ceux qui se disent “éveillés” à la lutte contre le racisme bien sûr, mais par extension à la lutte contre le sexisme, le patriarcat, l'homophobie, la grossophobie, la transphobie. Ou à la lutte contre les discriminations sociales ou même à ceux qui militent pour le climat. Le mouvement “metoo”, qui appelle à la dénonciation des harceleurs sexuels est aussi typiquement “woke”. En réalité progressivement toutes les luttes contre les discriminations ont été qualifiées de woke, mais progressivement aussi le mot est devenu péjoratif, synonyme de “dogmatisme”, d'intolérance. Aujourd'hui dans le débat public plus personne ne se revendique du “wokisme”. Le mot est plutôt une insulte employée à l'égard de la gauche radicale.
Ces mouvements sont nés dans les universités américaines. C'est dans ces facs que s'est développé ce nouveau “Politiquement correct”, ce nouveau puritanisme qui règne en maître sur ce que l'on a le droit de dire et de ne pas dire. On cite souvent l'université d'Evergreen aux Etats-Unis qui avait voulu organiser une journée sans les blancs. Puis qui avait violemment exclu un professeur juif qui s'y était opposé. L'histoire avait fait beaucoup de bruit.
Dans L'Express de cette semaine, l'universitaire Alan Sokal décrit ce qui se passe en cette rentrée dans des universités anglaises. Des cours obligatoires sur la diversité, ou bien des tests sur les préjugés où il est question de "rôle genré”, de “masculinité toxique”, de “transphobie”. Alan Sokal dénonce un nouveau catéchisme.
Et en France ? Où en est le wokisme ?
En France, il n'y a pas de cours obligatoires sur la diversité ou l‘étude du genre. Pas de remise en cause de l'enseignement du latin au prétexte que les Romains étaient esclavagistes. Mais il y a, ou il y a eu, dans certaines universités des réunions syndicales interdites aux blancs, des conférences de la philosophe Sylviane Agacinski interdite sous prétexte qu'elle est contre la PMA et la GPA.
Le mouvement woke Français est notamment incarné par Sandrine Rousseau, éco feministe, heureuse d'être mariée à un homme "déconstruit", pourfendeuse de l'homme blanc à vélo. Sandrine Rousseau est une des seules femmes politiques qui se revendiquait “Woke”, même si désormais, elle évite le mot. Elle est souvent moquée, mais elle a tout de même rassemblé 49% des voix au deuxième tour de la primaire écolo.
À l'opposé, le ministre de l'Éducation, Jean Michel Blanquer a pris la tête de la lutte contre la culture “woke”. Il a réuni cette semaine pour la première fois son groupe de réflexion qui s'appelle “le laboratoire de la République". Il dénonce le wokisme, virus de la zizanie, idéologie américaine qui contribue à la fragmentation de la République.
Est-ce qu'on peut mesurer l'influence de la culture “woke” en France ?