J. K. Rowling, la créatrice de l'univers magique dans lequel évolue le petit sorcier à lunettes, n'a pas hésité à dire adieu à bon nombre de ses personnages, parfois pour le plus grand malheur des amateurs de son histoire. L'auteure a plusieurs fois changé d'avis au sujet du futur de ses héros : parmi ceux qui ont failli y passer, un protagoniste nous intéresse tout particulièrement, notamment au vu des conséquences qu'aurait occasionné son trépas.
To die or not to die...
Lors d'un entretien donné à l'époque à NBC News, la Britannique converse avec des lecteurs quant au dernier ouvrage de la saga, discutant notamment des différents morts. L'occasion pour les fans et l'auteure de revenir sur un moment majeur de Harry Potter et l'Ordre du Phénix - finalement peu exploité dans le film -, à savoir la terrible agression du pauvre Arthur Weasley par Nagini, la fidèle Maledictus de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. À l'origine, la romancière assure que le personnage devait passer l'arme à gauche. Toutefois, elle n'a finalement pas supporté de le voir rendre son dernier souffle... Au cours de l'entretien, elle assume avoir, pour compenser ce changement, choisi d'occire l'attachant Rémus Lupin - mais aussi Nymphadora Tonks, sa dulcinée.
Pour justifier cet étonnant choix, Rowling explique qu'elle ne supportait pas de voir Arthur disparaître, et ce, pour une raison très précise. En effet, le personnage est, selon elle, l'une des seules figures paternelles positives des ouvrages. Plus encore, l'auteure va jusqu'à estimer qu'il s'agit du meilleur père de tous... Bon, de notre côté, même si l'on veut bien entendre le parallèle entre Teddy et Harry, on aurait adoré voir Lupin et Tonks survivre. Cela aurait d'ailleurs fait de l'ancien professeur le seul membre des Maraudeurs à obtenir un véritable happy end !
Tout aurait pu être si différent.
La mort d'Arthur aurait, évidemment, brisé bien des cœurs, surtout ceux des lecteurs : en effet, la famille Weasley est largement plus développée au cours des différents livres, tandis qu'on ne voit finalement que peu le passionné de moldus dans les films. En revanche, son trépas aurait pu avoir une dimension pour le moins intéressante, du moins si l'on réfléchit aux conséquences de sa disparition pour Ron. On peut légèrement regretter une absence de profondeur du personnage, pourtant majeur, et ce, notamment dans les quatre derniers films, avares en nuances, contrairement aux romans. Vous l'aurez compris, la mort de son géniteur aurait généré chez Ronald de multiples conflits, mais aussi complexifié son rapport aux autres...
Le meilleur ami de Harry aurait aussi pu lui en vouloir d'une certaine manière, puisque l'Élu n'aurait, dans cette hypothèse, pas réussi à secourir son père. Une fois la colère apaisée, les deux jeunes gens auraient sûrement été rapprochés par le tragique trait commun qu'est la perte d'un parent. La volonté de vaincre Voldemort et la quête des Horcruxes auraient alors pris une tout autre dimension pour Ron, dont on aurait découvert une facette résolument plus sombre. Puisque Rowling avait cette idée en tête, elle devait logiquement vouloir explorer différents pans de son personnage, mais son revirement a eu raison de sa volonté initiale. Reste désormais à se demander si, en épargnant Arthur, la romancière n'a pas privé le jeune rouquin d'un arc plus intéressant ? La réponse, bien entendu, ne saurait être autre que subjective !