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Jean-Marc Morandini condamné à six mois de prison avec sursis probatoire pour harcèlement sexuel


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Le tribunal a également condamné l'animateur de la chaîne CNews pour « travail dissimulé ». Ses avocates ont déclaré qu'il ferait appel de cette condamnation.

Le tribunal judiciaire de Paris a reconnu l'animateur Jean-Marc Morandini coupable de harcèlement sexuel contre un jeune comédien et l'a condamné à six mois de prison avec sursis probatoire de deux ans, mardi 29 août. Le tribunal a également condamné la société de production Ne zappez pas ! Production, dont Jean-Marc Morandini est l'unique gérant, pour « travail dissimulé ». Ses avocates ont déclaré qu'il ferait appel de cette condamnation.

Il a également l'obligation de suivre des soins psychologiques et se voit privé de son droit d'éligibilité pour trois ans. S'il ne suivait pas les injonctions du tribunal durant les deux prochaines années, son sursis (dit « probatoire ») serait révoqué.

La chaîne de télévision qui l'emploie, CNews, a d'ores et déjà annoncé qu'elle maintenait son animateur à l'antenne. « Nous sommes attachés au respect de la présomption d'innocence », défend la chaîne de télévision du milliardaire Vincent Bolloré. L'arrivée de Jean-Marc Morandini sur i-Télé (devenue CNews) en octobre 2016 avait provoqué un mouvement de grève inédit des journalistes de la chaîne, puis le départ d'une centaine d'entre eux.

En août 2015, un jeune comédien, Gabriel P., avait reçu deux mails de Catherine Leclerc (en réalité Jean-Marc Morandini sous pseudonyme), prétendue directrice de casting d'une websérie dont Jean-Marc Morandini était le producteur, lui demandant s'il était prêt à faire une fellation à M. Morandini, « qui n'est pas n'importe qui ». Le jeune homme, soucieux de ne pas passer à côté de l'opportunité de devenir comédien, a répondu : « Il est évident que je ne vais pas faire le difficile sur la nudité (...). J'obéirai à ce que vous m'ordonnerez. »

« A travers des échanges électroniques, les demandes de Jean-Marc Morandini sont allées crescendo. Gabriel [la victime âgée de 19 ans au moment des faits] ne faisait que répondre aux sollicitations réitérées alors qu'il se trouvait pris dans un engrenage psychologique mis en place par le prévenu », a affirmé la présidente de la 31ᵉ chambre correctionnelle en lisant le jugement du tribunal. L'animateur devra payer une amende de 10 000 euros et indemniser la jeune victime à hauteur de 13 000 euros notamment pour préjudice d'image.

Elle a également insisté sur « l'intérêt financier » de M. Morandini, qui souhaitait commercialiser sur Internet une version interdite aux moins de 16 ans de la websérie. « Lors de la commercialisation des épisodes, les rushs étaient vendus plus cher que les épisodes eux-mêmes. Jean-Marc Morandini avait donc un intérêt financier à ce que le jeune homme accepte d'aller toujours plus loin dans ce domaine », a estimé la présidente.

« Le goût de la manipulation », estime la procureure.

Concernant le travail dissimulé, des acteurs avaient tourné quelques épisodes sans être ni rémunérés ni déclarés auprès des organismes sociaux. Ils avaient finalement été payés en août 2016, un mois après la révélation de l'affaire par le magazine Les Inrocks. Dans ses réquisitions, la procureure, Anne Proust, avait dénoncé « le goût de la manipulation » de l'animateur.

En décembre, l'animateur avait été condamné à une peine d'un an de prison avec sursis assorti d'une obligation de soin de deux ans et son inscription au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes pour des faits de « corruption de mineurs » commis sur trois adolescents entre 2009 et 2016, lors d'échanges électroniques à caractère sexuel et d'un casting à son domicile. Il a également fait appel de cette condamnation.