On a joué 4 heures à Assassin's Creed Mirage, et on se trouve peut-être enfin devant un vrai renouveau pour la licence phare d'Ubisoft !
Voici nos impressions après avoir eu la chance de jouer pendant 4 heures au très attendu prochain opus de la saga Assassin's Creed, Mirage. Un titre qui se veut "retour aux sources" après un Valhalla en demi-teinte. Est-ce réussi pour Ubisoft ? On voit ça tout de suite.
Tout le monde connait Assassin's Creed. Une saga légendaire qui a fait les grandes heures d'Ubisoft depuis son introduction en 2007 avec les aventures d'Altaïr dans son premier opus. Longtemps adulée puis plus récemment décriée avec le plus récent Valhalla qui n'a pas fait l'unanimité, la saga se doit de reprendre le droit chemin pour sa franchise et pour sauver le studio majoritairement français des problèmes auxquels il fait face depuis quelques années.
Nous avons eu l'opportunité de jouer 4 heures à Assassin's Creed Mirage, le prochain bébé d'Ubisoft Bordeaux. Vendu comme un "retour aux sources" pour la saga, qui veut revenir dans les pas notamment des premiers jeux AC avec un plus grand focus sur l'infiltration, le parkour, les assassinats, et oublier les côtés monde ouvert et RPG comme dans Odyssey ou Valhalla. Le pari est-il réussi pour Ubisoft ? Voici nos impressions.
Genre : Action-aventure, infiltration
Date de sortie : 5 octobre 2023
Plateformes : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et PC
Développeur : Ubisoft Bordeaux
Éditeur : Ubisoft
Prix : 49,99€ pour l'édition Standard, 59,99€ pour l'édition Deluxe, 149,99€ pour l'édition Collector
GTA édition Bagdad
Avant de se lancer à l'assaut de Bagdad et ses environs, nous ne partions certes pas pessimistes, mais pas non plus spécialement optimistes au vu des quelques bandes-annonces et showcases de gameplay montrées de ce prochain Assassin's Creed Mirage. Et bien sachez que si vous pensiez être déçus, et avoir un jeu assez cheap en attendant le plus gros Assassin's Creed Red prévu pour le moment pour fin 2024, Mirage a été une très agréable surprise, qui malgré quelques défauts a beaucoup de qualités pour les compenser, et on obtient en effet ce côté satisfaisant de "retour aux sources" promis par le studio.
Nous sommes donc toujours au IXème siècle, et nous allons incarner ici Basim Ibn Ishaq, personnage déjà introduit dans Valhalla, dans son périple depuis son statut de simple voleur à membre émérite de la Confrérie des Assassins, dans une immense Bagdad, capitale de l'Irak, en plein âge d'or de l'Islam. Nous éviterons dans cette preview tout spoiler concernant le scénario et les différents personnages rencontrés.
Avant de commencer, on avait peur que le jeu soit cheap notamment côté graphismes, mais notre première réaction après les premières minutes à vagabonder dans la ville a été "Mais c'est super beau, en fait !". Les paysages sont somptueux, l'immersion dans une grande cité orientale est là, la ville est soignée et détaillée et les textures également. Une fois les premiers tutoriels passés, qui sont d'ailleurs plutôt rapides et bien réalisés, et le réel début des aventures de Basim en tant qu'assassin, on se retrouve en plein Bagdad, où toute la ville s'offre à vous.
On se sent alors dans un smoothie étrange entre Watch Dogs: Legion, également d'Ubisoft où l'on était plongé à Londres mais ici à Bagdad, Prince of Persia pour le côté culturel oriental et parkour, et GTA où l'on a cette liberté de tuer, voler des chevaux ou voler les poches de n'importe qui, avec une jauge de "recherche" contre vous si vous vous faites remarquer en plein délit. Vous devrez du coup vous enfuir, enlever des affiches "Wanted" à votre nom, ou payer des types à coup de jetons pour calmer votre réputation. Et ça fonctionne. Ce cocktail bizarre passe crème et on y voit que du feu.
On notera également que le scénario, la plupart des personnages ainsi que l'acting sont plutôt convaincants, avec une VO anglaise et une VF très solides, ainsi qu'une version totalement en arabe présente dans le jeu, pour une immersion vraiment totale si vous le souhaitez, que vous pourrez changer ou non à n'importe quel moment.
La carte d'un simple quartier de Bagdad
Un gameplay à l'ancienne, avec des nouveautés
Concernant le gameplay de ce Assassin's Creed Mirage, on a comme prévu un grand retour du côté infiltration et assassinats, en délaissant le côté progression de votre personnage, qui se limitera à un rapide arbre de compétences.
L'entièreté de la ville est à vous, vous pouvez faire du parkour et vous balader comme bon vous semble sur les toits et dans les rues de Bagdad et faire absolument ce que bon vous semble, votre quête principale comme des nombreuses missions annexes.
Chaque mur, chaque maison semble accessible et explorable, chaque rebord fonctionne pour du parkour, parfois même tellement facilement ou à des distances surréalistes qu'on se demande si Basim n'a pas des ressorts dans les jambes.
Pour vous aider à trouver vos cibles prioritaires, les trésors cachés et autres objets de valeur, le jeu a instauré ce qu'on aime appeler un "Revelio !" depuis Hogwarts Legacy, autrement dit une sorte de pouvoir de détection, la Vision de l'Aigle, qui permet de voir tout cela à travers les murs, couvrant une certaine distance, et améliorable avec les points de compétences. Comme second outil majeur de détection et exploration des environs, Basim sera accompagné d'Enkidu, son aigle de compagnie, que vous pourrez contrôler pour vous en servir d'éclaireur et ainsi faire un repérage aérien des lieux.
Vol à la tire sur la quasi totalité des habitants, exploration récompensée sur les hauteurs ou dans les sombres rues de Bagdad, trésors cachés, horse-jacking (comme du car-jacking mais avec un cheval), vous pourrez aider les habitants ou semer la pagaille dans la ville puis fuir comme bon vous semble. La sensation de liberté est réelle, dans une ville vivante et active, avec quelque chose à faire à chaque coin de rue si vous le souhaitez, sans pour autant se sentir accablé ou oppressé par le contenu.
En mission, le côté infiltration est totalement mis en avant dans Mirage. Vous devrez rester parfois caché, siffler pour attirer tel ennemi dans telle direction, et utiliser à distance parmi beaucoup d'outils secondaires : fumigènes, torches enflammées, couteaux à lancer, etc pour ainsi vous mettre dans les meilleures situations pour assassiner vos adversaires, sans vous faire repérer. Parmi les nouveautés de cet opus, un système de "deadeye" comme dans les westerns où vous stoppez le temps, ciblez plusieurs ennemis, puis Basim ira se téléporter et les assassiner en un claquement de doigts. Cela coûte bien sûr une ressource limitée.
Des lacunes, pas si dérangeantes
Évidemment, AC Mirage a son petit lot de lacunes à défaut d'être considérable comme le jeu de l'année, mais la plupart ne sont étrangement pas si dérangeantes par rapport au feeling global que l'on a avec le jeu.
Le plus gros défaut du jeu sera son système de combat en mêlée une fois que vous vous serez fait repérer, ou juste parce que vous avez décidé de rentrer dans le tas comme un bourrin au lieu de vous infiltrer subtilement. Vous avez 2 coups d'épées possibles, rapide et lourd, infligeant chacun leurs dégâts respectifs. Puis vos ennemis auront deux types d'attaques, chacune annoncée avec une couleur, un peu à la Sekiro quand on vous prévient qu'un coup spécial arrive.
À ce moment, vous devrez choisir entre la parade ou l'esquive, chacune étant la bonne réponse adaptée à la couleur de l'ennemi. Si vous vous trompez, vous prenez des dégâts. Et le problème, outre le côté cheap des combats en mêlée, c'est que le temps de réaction nécessaire pour faire la bonne action est bien trop court, rendant la chose parfois frustrante, encore plus lorsque vous êtes entouré de plusieurs ennemis.
Le combat en mêlée dans AC Mirage
On pourrait aussi se poser la question de la redondance, ou à quel moment on va se lasser du jeu à force de faire la même chose. Si nous ne sommes pas ennuyés pendant ces 4 heures de jeu, nous avons quand même trouvé le concept du nouveau "saut de l'ange", où vous pouvez sauter de n'importe quelle hauteur et atterrir dans des fleurs ou une botte de foin, rapidement répétitive. Une fonction assez basique devenue fortement mise en avant comme quelque chose de spécial, peu être un peu trop, et trop souvent.
On en parlait plus tôt, l'arbre de compétences se divise en 3 parties :
Fantôme : privilégiant le côté discrétion et assassinats
Ingénieur : pour faciliter et obtenir plus de butin dans vos vols à la tire notamment
Prédateur : tout ce qui concerne votre aigle de compagnie, Enkidu
S'il apparaît assez petit et à l'apport relativement faible pour votre personnage, ce n'est pas forcément une mauvaise chose. Vous pourrez réfléchir un peu si vous le souhaitez mais globalement vous pouvez aussi mettre un peu vos points n'importe où et vite retourner au gameplay. Il pourrait presque ne pas exister que cela ne changerait pas grand chose, mais avoir un mini système de progression, même pas très poussé, reste une bonne chose.
Arbre de compétences petit mais costaud
Un dernier petit point noir habituellement majeur dans les jeux, mais qui à nouveau n'a étrangement pas posé trop de problèmes dans Mirage, c'est l'IA, et particulièrement celle des ennemis. Parfois douteuse par moments et assez permissive, elle n'est pas parfaite, mais fonctionne quand même sans ruiner le côté immersif et amusant du jeu. Vous pourrez vous poser dans un buisson en face d'un ennemi, tête à l'extérieur qu'il ne vous verra pas spécialement. Pas toujours réaliste, mais vraiment pas aussi dérangeante que dans un Redfall par exemple.