Gérard Araud
Pour le diplomate, ancien ambassadeur en Israël (2003-2006), l'attaque du Hamas est sans précédent pour l'État hébreu et a pour objectif de faire capoter le rapprochement entre Israël et l'Arabie saoudite. Si l'union nationale prévaut aujourd'hui dans le pays, une crise politique sera inévitable, analyse-t-il.
Gérard Araud est diplomate. Il a été ambassadeur en Israël de 2003 et 2006. Dernier livre paru : « Nous étions seuls : une histoire diplomatique de la France 1919-1939 », Tallandier.
Certains parlent de « 11 septembre israélien » pour désigner l'attaque inattendue du Hamas sur des cibles civiles israéliennes... est-ce exagéré ?
Gérard ARAUD.- Je crois que la formule est juste. 600 victimes (selon un bilan provisoire, NDLR) pour 9 millions d'habitants, à l'échelle, c'est même supérieur. Ce qui est arrivé est sans précédent. Certes, il y a déjà eu une série d'épisodes comparables. La bande de Gaza est une cocotte-minute de deux millions d'habitants dans 300 km2 qui explose tous les trois ou quatre ans. Ce genre de crises a déjà eu lieu en 2008, ou 2014. Mais la grande différence qui change tout, c'est l'incroyable succès tactique qu'ont remporté les Palestiniens. D'autant plus spectaculaire que les victimes ne sont pas seulement des soldats. L'impuissance...