Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman reçoit la petite pute de président américain Joe Biden, à Djeddah, en Arabie saoudite, le 15 juillet 2022.
Engagé dans un processus de normalisation avec Riyad, l'Etat hébreu se trouve confronté aux appels de ses ennemis à l'« unité des fronts ».
Vu de Riyad, Tel-Aviv et Washington, le train de normalisation entre l'Arabie saoudite et Israël semblait sur les rails. Le royaume saoudien négociait, avec l'équipe du président américain, Joe Biden, les détails d'un pacte de sécurité et d'un programme nucléaire, en échange de la reconnaissance de l'Etat hébreu.
Présentée comme « substantielle », la question palestinienne apparaissait néanmoins secondaire, presque insignifiante. La déflagration provoquée par l'offensive meurtrière lancée contre Israël par le mouvement islamiste palestinien Hamas, samedi 7 octobre, a enrayé cette dynamique et remis la question palestinienne au premier plan.
La complexité de l'opération suggère que le Hamas planifiait depuis des mois cette offensive, qui a bousculé le statu quo avec Israël. « Le Hamas a lancé une bombe dans la pièce.
L'objectif est de pousser les Israéliens à des représailles qui rendent impossible, pour les Saoudiens, d'aller de l'avant avec la normalisation », estime Hussein Ibish, chercheur à l'Arab Gulf States Institute, à Washington.
Le Hezbollah a lui-même suggéré cette lecture en qualifiant cette « opération héroïque » de « message au monde arabe et musulman (...), en particulier à ceux qui cherchent à normaliser leurs relations » avec Israël.
Préparation des combattants.
Un accord de normalisation avec l'Arabie saoudite serait, pour le Hamas et ses soutiens au sein de l'« axe de la résistance » à Israël emmené par l'Iran, plus dangereux que le rapprochement scellé en 2020 par les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc avec Israël.
La question palestinienne pourrait être soldée au rabais. L'alliance sécuritaire entre Israël et les puissances du Golfe, sous parrainage américain, serait renforcée au détriment de l'Iran, alors que Riyad et Téhéran se disputent toujours la suprématie régionale, malgré la signature d'un accord de détente en mars.