Le 18 janvier 2022, Microsoft annonce vouloir racheter le groupe Activision Blizzard King pour 68,7 milliards de dollars. Alors que l'opération n'a pas encore été finalisée, faute d'autorisation par les autorités compétentes, c'est au tour d'un autre géant de ce monde de se tourner vers un éditeur de jeux vidéo. Et, (mauvaise) surprise, Disney pourrait racheter Electronic Arts.

Un rachat d'Electronic Arts par Disney ?

Des franchises, Disney en compte une palanquée. Entre ses propres licences et celles obtenues après rachats, la firme est un ponte du divertissement. Seulement, ces dernières années, les franchises Disney ne rassemblent plus autant. Star Wars, Marvel, Pixar, spectateurs boudent ses projets. Une crise si importante que Disney a forcé Bob Iger à sortir de se retraite en 2022 pour redresser la barre d'un navire en perdition.

Mais ce qui fait véritablement vrombir Disney, ce sont les revenus. Normal pour une entreprise me direz-vous. Une course effrénée qui pourrait bien pousser le géant américain a reconsidéré sa position dans le secteur du jeu vidéo. Actuellement, Disney multiplie les partenariats pour permettre à des éditeurs tiers de développer des jeux sur ses franchises phares. MachineGames, Ubisoft et Massive Entertainment, Quantic Dream, Respawn, tant de studios qui peuvent désormais agrandir la famille de jeux Star Wars suite à la fin de l'exclusivité accordée à Electronic Arts entre 2013 et 2023.

Mais Disney, c'est également des jeux Kingdom Hearts et The Avengers avec Square Enix. Une mine d'or qui ne demande qu'être exploitée, parfois au prix de la qualité. Cette position dans le secteur, où Disney distribue les autorisations de développement de jeux, pourrait bien changer prochainement à en croire un nouveau rapport de Bloomberg. Selon le média américain, Disney souhaiterait diversifier encore davantage ses sources de revenus après ses difficultés dans le domaine du cinéma.

Une mauvaise idée sur le papier.

Disney réfléchirait ainsi à se positionner plus concrètement dans le milieu, via un potentiel rachat. La cible ? Nulle autre que son allié de longue date : Electronic Arts. Une idée sans doute inspirée par le rachat d'Activision Blizzard par Microsoft, qui a fait son petit bonhomme de chemin jusqu'à Bob Iger.

Les adjoints d'Iger le poussent à envisager une transformation plus audacieuse de Disney, qui passerait du statut de détenteur de licences de jeux à celui de géant du jeu, par exemple en acquérant Electronic Arts. Mais, comme pour tout le reste, il ne s'est pas engagé.

L'idée d'un rachat d'Electronic Arts ne date cependant pas d'hier. Et même si de gros acteurs semblaient intéressés, il n'en pour l'instant rien. Comme pour faciliter la tâche de potentiels acquéreurs, Electronic Arts a profité de cet été pour se restructurer. Désormais, les licences du géant sont scindées en deux. D'un côté, EA Entertainment, avec le gros des franchises, dont les jeux Star Wars. De l'autre, EA Sports, avec EA Sports FC, successeur du célèbre FIFA. Rien n'est encore fait, mais avec les capacités financières de Disney, l'intérêt d'Electronic Arts vers une revente et les difficultés actuelles rencontrées par le 7e art, il est impossible qu'une telle idée germe rapidement.

Un tel rachat, nombreux sont les joueurs qui n'en veulent pas. Pourquoi ? La décennie de collaboration entre Electronic Arts et Disney n'a pas été positive pour le consommateur. Comme l'explique avec brio Paul Tassi de chez Forbes, trois points noirs ternissent le tableau.

    1. Disney n'a pas prouvé être une tête en matière de gestion de jeux vidéo. Les dernières créations laissent à désirer sur de nombreux plans et un Disney en quête de revenus rapides ne pourrait signifier qu'une chose : des microtransactions en pagaille.
    2. Des jeux sous licence à un rythme effréné. Exit les créations originales ou les nouvelles IP. Avec Disney aux manettes, il faut s'attendre à des jeux Star Wars et Marvel très (trop) régulièrement. Et l'histoire l'a prouvé, une overdose est si vite arrivée. Malgré tout, Call of Duty et EA Sports FC continuent de se vendre comme des petits pains.
    3. Si Disney rachète EA, difficile de croire que le géant aux grandes oreilles permettra à d'autres studios de travailler sur des projets Star Wars ou Marvel. Des jeux franchisés Electronic Arts, les joueurs connaissent déjà et il faut dire que les résultats ne font pas rêver.

Bien évidemment, tout ceci n'est que supposition. Un tel rachat pourrait même permettre à cette alliance aux doux airs de Battle Pass à chaque coin de rue d'être à l'origine des meilleurs jeux des franchises concernées. Pour autant, il faudrait que Disney et Electronic Arts changent complètement leur approche à l'économie du jeu vidéo. Et malheureusement pour les consommateurs, un tel virage à 360° ne semble pas être d'actualité.