Formée il y a 4,54 milliards d'années selon datation radiométrique, la Terre a connu une myriade d'événements différents. Des rebondissements qui y ont même permis l'apparition de la vie, et l'ascension de l'espèce humaine. Parmi les théories qui seraient à l'origine de cette chance, on retrouve celle de l'impact géant. Un événement duquel découlerait la création de la Lune et l'apparition de l'eau sur Terre. Mais cet impact aurait eu une autre incidence sur notre planète si l'on en croit cette nouvelle étude.
La formation de la terre au cœur d'une nouvelle étude.
Il y a 4,468 milliards d'années, soit 100 millions d'années seulement après la naissance du Système solaire, une protoplanète de la taille de Mars, nommée Théia, aurait percuté la Terre, alors jeune. De cette collision serait née la Lune, formée à partir de la matière éjectée par les deux astres. De même, de grandes quantités de matières auraient été expulsées dans l'espace, qui, sous l'effet de la gravitation, auraient fini par apporter l'eau à la Terre. Une théorie populaire auprès des scientifiques, considérée comme la cause probable à la formation de la Lune.
Mais alors que nous autres Terriens pouvons admirer la Lune, située à une distance de 384 400 km de la Terre, difficile de poser les yeux sur la malheureuse Théia, que la collision a réduit à néant. Du moins, c'est ce que nous pensions jusqu'à présent. En effet, une équipe composée de chercheurs américains, britanniques et chinois ont découvert des preuves que des morceaux de Théia se trouveraient aussi bien à l'intérieur de la Lune qu'à l'intérieur de la Terre.
Hongping Deng, de l'Observatoire astronomique de Shanghai (SHAO) de l'Académie chinoise des sciences a écrit :
Nos résultats remettent en question l'idée traditionnelle selon laquelle l'impact géant a entraîné l'homogénéisation de la Terre primitive. Au contraire, l'impact géant qui a formé la Lune semble être à l'origine de l'hétérogénéité du manteau primitif et marque le point de départ de l'évolution géologique de la Terre sur une période de 4,5 milliards d'années.
La théorie de l'impact géant se confirmerait donc, grâce à l'existence de ces masses de matière dense enfouies profondément sous le manteau terrestre. De la taille d'un continent, ces masses se situent à 2 900 kilomètres de profondeur, courbées autour du noyau terrestre. Avec les années et les recherches, les scientifiques sont parvenus à mettre au point des cartes détaillées de ces masses. L'une se situe notamment sous l'Afrique, l'autre sous l'océan Pacifique.
Et alors que jusqu'ici, l'origine de ces masses étaient liées à un probable processus dont la Terre a le secret, cette étude la relie à Théia. En effectuant une série de simulations informatiques recréant et analysant l'impact de Théia avec notre jeune Terre, les chercheurs sont parvenus à en étudier les effets. Et les résultats laissent penser que la protoplanète a pu laisser des traces durables dans la composition de la Terre. 2 à 3 % de la masse terrestre pourrait provenir de Théia, avec une composition plus dense et plus riche en fer que celui de la Terre.
Le géophysicien Qian Yuan de Caltech, auteur principal de l'étude, à ScienceAlert a écrit :
Dans la plupart des simulations d'impact de formation de la Lune, la majorité des matériaux lunaires proviennent de l'impacteur. Nous pensons donc que les futures missions pourront obtenir des roches du manteau lunaire et les comparer avec les blobs du manteau pour voir s'ils partagent les mêmes signatures chimiques. L'ancienne collision qui a formé la Lune pourrait avoir un effet durable sur l'ensemble de l'évolution de la Terre. Il pourrait donc s'agir d'un facteur fondamental expliquant pourquoi la Terre est géologiquement différente des autres planètes rocheuses.
L'étude en question, publiée le 1er novembre dernier dans la revue Nature, peut être consultée juste là. Une découverte qui nous permet d'en apprendre davantage sur notre planète et sa formation. Outre ces révélations, l'étude révèle potentiellement pourquoi les astronomes peinent à poser les yeux sur une planète similaire à notre astre. Des conditions improbables ayant mené à l'apparition de la vie, de quoi expliquer pourquoi nous sommes, sauf preuve du contraire, seuls dans l'univers.