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Le Rafale en Arabie saoudite, un pari proche du mirage


Dassault Aviation a reçu une offre chiffrée pour 54 Rafale de la part de Riyad. Une belle opportunité pour le constructeur. Mais les intérêts de l'Arabie Saoudite ne sont pas si clairs. Gare aux faux espoirs.

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Le Rafale de Dassault, à Doha, en août 2022. Riyad a demandé une offre chiffrée pour 54 appareils.



Après l'Egypte, les Emirats arabes unis et le Qatar, le Rafale va-t-il accrocher un quatrième client du Moyen-Orient à son tableau de chasse? Comme révélé par La Tribune, Riyad a bien demandé à Dassault Aviation une offre chiffrée pour 54 Rafale, à remettre avant le 10 novembre.

Une commande saoudienne serait un coup énorme pour le constructeur: l'Arabie saoudite a, jusqu'à présent, toujours acheté des chasseurs américains (F-15) ou des avions développés en coopération européenne (Tornado, Eurofighter Typhoon). Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres.

L'intérêt saoudien est avant tout lié aux difficultés de Riyad d'obtenir une nouvelle tranche de 48 Eurofighter. Leur livraison est bloquée par l'Allemagne, qui a gelé ses exportations d'armement vers le royaume wahhabite ces dernières années, en réaction à la guerre au Yémen et à l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

Dassault Aviation compte jouer la carte à fond
La crainte du camp français est claire: le Rafale serait un simple lièvre pour convaincre Berlin de lâcher du lest. Ce ne serait pas la première fois. Dans les années 1980, Riyad avait fait miroiter à Paris un intérêt pour le Mirage 2000, puis pour le biréacteur Mirage 4000, finalement resté au stade du prototype.

L'Arabie saoudite avait finalement choisi le Tornado, développé par la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Allemagne. Mêmes faux espoirs à la fin des années 2000, quand Riyad avait opté pour l'Eurofighter, malgré un intérêt supposé pour le Rafale.

Dassault Aviation, qui ne commente pas officiellement les négociations, compte jouer la carte à fond. Mais l'avionneur apparaît clairement comme un challenger face à l'Eurofighter et au F-15 de l'américain Boeing, aussi dans la course.