Gilles Kepel
Spécialiste de l'islam, politologue et professeur des universités, Gilles Kepel évoque les nouvelles menaces terroristes et la persistance des anciennes.
Une vague d'arrestations de terroristes présumés liés au Hamas a eu lieu le 14 décembre en Allemagne, au Danemark et aux Pays-Bas, pour de possibles attentats planifiés contre des institutions juives. On découvre que le Hamas a une implantation en Europe ?
Gilles Kepel. Jusqu'à présent, le Hamas était plutôt focalisé sur l'enjeu israélo-palestinien, contrairement à Al-Qaïda ou à Daech. Il est possible qu'après les bombardements de Gaza des militants se soient sentis enclins à passer à l'acte, selon le processus de “djihadisme d'atmosphère”, en regardant les réseaux sociaux.
Des attaques plus ciblées
La menace terroriste est-elle importante sur le sol européen ?
Après la destruction de Daech, elle avait significativement baissé. Il n'y a pas aujourd'hui d'organisation internationale capable de projeter une action d'envergure. Mais il y a des attaques comme celles qui ont visé Samuel Paty, la basilique de Nice, le professeur de français Dominique Bernard à Arras ou l'attentat du pont de Bir-Hakeim le 2 décembre dernier. Il reste une forte potentialité terroriste autour d'enjeux liés à l'islam, motivés par un sentiment d'injustice et de revanche par rapport à Israël.