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Autour de Paris et dans toute la France, les agriculteurs ont maintenu les blocages, une semaine après une première salve d'annonces de l'exécutif.
- Tentative d'apaisement, épisode 2. Six jours après une première série d'annonces jugées insuffisantes par le monde agricole, le Premier ministre Gabriel Attal en a dévoilé de nouvelles ce jeudi 1er février lors d'une conférence de presse depuis Matignon, accompagné des ministres de l'Agriculture, de l'Économie et de la Transition écologique.
Le Premier ministre a dévoilé son plan construit autour de deux « mots d'ordre » : « produire et protéger », dévoilant une série de mesures sur la concurrence déloyale, la reconnaissance du métier, la « valeur de l'alimentation » française, les revenus et la simplification de la vie des agriculteurs. En voici les principales :
L'inscription dans la loi de la « souveraineté alimentaire » : « Ce n'est pas une souveraineté retranchée sur elle-même », a précisé Gabriel Attal, mettant en avant l'importance des exportations pour l'économie française. « Mais c'est une ouverture avec des règles de la réciprocité et les mêmes exigences pour tous. »
Une dérogation sur l'obligation de réimplantation des prairies, afin de sortir « de situations totalement absurdes où des agriculteurs sont obligés de réinstaller des prairies alors même qu'ils ont arrêté leur activité d'élevage »
Une définition européenne de la viande de synthèse. « La viande de synthèse ne correspond pas à notre conception de l'alimentation à la française. Je souhaite donc que l'on ait une législation claire au niveau européen sur la dénomination de ce qu'est la viande de synthèse », a déclaré Gabriel Attal.
Clause miroir sur les pesticides : afin d'empêcher l'importation en France de fruits et légumes traités avec le pesticide thiaclopride, pesticide interdit en Europe, Gabriel Attal a annoncé la mise en place d'une clause de sauvegarde (ou clause miroir) qui oblige à une réciprocité des normes sur les produits importés. Il a également réclamé la création d'une « force européenne » de contrôle pour lutter contre la fraude sanitaire et les importations non conformes.
150 millions d'euros « de soutien fiscal et fiscal » pour les éleveurs : l'enveloppe sera attribuée « dès cette année et de façon pérenne. Un travail avec la filière permettra d'en préciser les modalités », a indiqué Attal.
la révision de la proposition sur la réforme des retraites des agriculteurs sur les 25 meilleures années. « Nous allons retravailler les propositions », a précisé Gabriel Attal. Ce dispositif, porté par le LR Julien Dive, était censé améliorer les retraites des agriculteurs en les calculant sur les 25 dernières années.
Une proposition de loi pour empêcher les recours pour cause de troubles du voisinage. « Le Premier ministre a fustigé les recours « abusifs » de « nouveaux voisins ». « Tu vas à la campagne, tu assumes », a-t-il martelé.
Pause sur le plan Ecophyto. Ce plan, qui visait à réduire l'usage des pesticides, sera « retravaillé sur un certain nombre d'aspects » et « simplifié », a promis Marc Fesneau.
Relèvement des seuils d'exonération sur les successions agricoles. La mesure vise à améliorer l'attractivité de la profession pour les jeunes générations. Une mission sur les transmissions agricoles sera aussi mise en place et « prendra quelques mois » avant de formuler des propositions.
Mercosur et Egalim dans le viseur
Sur le plan européen, Gabriel Attal a redit la détermination de la France à s'opposer au traité du Mercosur. « Il n'est pas question d'accepter ce traité, c'est clair, c'est net, c'est ferme », a martelé le Premier ministre.
En parallèle, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé un durcissement des contrôles pour assurer le respect de la loi Egalim, avec des inspections de « toutes les plus grandes chaînes de supermarchés » dans les prochains jours. Aucun contrat entre distributeurs et industriels, y compris les marques distributrices, « n'échappera au contrôle de la répression des fraudes », a déclaré le ministre. 10 000 contrôles sur les origines des produits seront également organisés. Outre la mise en application, le gouvernement prévoit aussi une révision de la loi Egalim pour protéger la rémunération des agriculteurs. Une mission d'évaluation va être mise en place.
Ces mesures répondent « à une grande partie des attentes » des agriculteurs, veut croire le Premier ministre. « On a ouvert une étape majeure aujourd'hui avec des chantiers profonds et une batterie de mesures très importantes et sur beaucoup de chantiers », a-t-il plaidé, en soulignant que « le travail va se poursuivre ». La FNSEA, syndicat majoritaire du secteur, doit s'exprimer en début d'après-midi.