Une récente étude réalisée par des chercheurs sur pas moins de 4 400 cerveaux dont certains vieux de plus de 12 000 ans permet de grandes avancées dans la compréhension de cet organe très complexe. Elle permet d'explorer l'évolution humaine, et de comprendre des maladies très anciennes.
4400 cerveaux étudiés pour la science.
Le cerveau est un organe extrêmement complexe, et parmi ceux qui se décomposent le plus rapidement à la mort d'un individu, en l'absence de conditions environnementales propices. C'est en partie pour cela qu'il reste très difficile à analyser, sinon grâce à des techniques comme la congélation ou l'embaumement, qui permettent de ralentir sa décomposition.
Récemment, ce sont pas moins de 4400 cerveaux qui ont été étudiés et analysés pour les besoins d'une étude menée par Alexandra Morton-Hayward de l'Université d'Oxford. Objectif : démontrer que cet organe remarquable résiste bien plus aux dommages du temps qu'estimé.
Des sujet datant de 12 000 ans provenant des quatre coins du globe.
Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont pu disposer d'une base de données énorme, dépassant de "vingt fois" celle des précédentes tentatives. Les cerveaux provenaient d'environnements variés, tels que des tombes submergées, des épaves de navires anciens, des étangs chauds, les rives d'un lac de l'âge de pierre en Suède, une fosse commune de la guerre d'Espagne, du volcan endormi Llullaillaco (Andes), où se déroulaient des sacrifices rituels incas vers 1450 av. J.-C, ou encore les profondeurs d'une mine de sel iranienne vers 500 avant notre ère.
Les organes les plus récents datent du XXe siècle, et les plus anciens d'environ 12 000 ans. Le corpus s'étend sur six continents « Cet enregistrement de cerveaux anciens met en évidence la gamme d'environnements dans lesquels ils peuvent être préservés, du Haut-Arctique aux déserts arides » rapporte le professeur Erin Saupe, de l'Université d'Oxford, et co-auteur de l'étude.
Les cerveaux humains se conservent dans des environnements diversifiés depuis au moins 12 000 ans.
Comme le rappelle Science & Vie, cette découverte ouvre non seulement de nouvelles perspectives sur les mécanismes de préservation naturelle, mais offre également une opportunité inédite d'explorer l'évolution humaine, les maladies anciennes et les processus cognitifs de nos ancêtres.