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Le chocolat n'échappe pas à l'inflation cette année: +5% en un an, selon une enquête UFC-Que Choisir dévoilée en exclusivité ce mercredi sur RMC. C'est plus que l'inflation alimentaire, qui s'élève à 3% sur la même période.
Sans surprise, les chocolats vont coûter plus cher pour les français cette année, avec des prix qui grimpent, et encore plus sur les produits stars de Pâques, selon une étude de l'UFC-Que choisir dévoilée en exclusivité par RMC ce mercredi matin.
“Sur 80 chocolats enquêtés, la hausse s'établit à 5% entre Pâques 2023 et 2024”, ce qui est plus que l'inflation alimentaire qui se situe à 3 % sur la même période, note l'étude. Ainsi, la boite de six Kinder Surprise spéciale Pâques est passée de 6 euros à 6,70 euros. La cloche de 16 Ferrero Rocher, elle, grimpe de 50 centimes. “Même hausse pour les sachets d'œufs au chocolat Milka”, précise l'UFC-Que Choisir. Quid du célèbre lapin au chocolat au lait de Lindt? “Son prix moyen est de 3.87 euros cette année, contre 3,63 euros l'an dernier”.
LE PRIX DU CACAO EXPLOSE
Deux principales raisons à cette inflation: d'abord le prix du cacao qui flambe et qui n'a jamais été aussi cher. En effet, à quelques jours de Pâques, le prix du cacao a atteint de nouveaux records historiques, dépassant 10.000 dollars la tonne le 26 mars à New York, avant de légèrement redescendre, propulsé par les pénuries d'approvisionnement en raison de mauvaises récoltes.
Les conditions climatiques ont été très mauvaises et ont entraîné une baisse de production mondiale. Mais dans les chocolats de Pâques, la teneur en cacao est souvent faible. On explique donc aussi cette hausse de prix par le sucre qui, lui aussi, est de plus en plus cher, notamment à cause des prix de l'énergie.
"UN IMPACT FORT" À NOËL, PRÉVIENT DÉJÀ DOMINIQUE SCHELCHER
"C'est spectaculaire: depuis janvier 2023, le prix de la tonne de cacao a triplé, analyse Dominique Schelcher, PDG de Système U, sur RMC-BFMTV. C'est complètement incroyable, du jamais-vu. C'est plus haut que le cuivre, le repère dans le monde des matières premières. Il y a eu de mauvaises récoltes au Ghana, en Côte d'Ivoire, qui sont les plus grands producteurs mondiaux. C'est la suite du dérèglement climatique. Les récoltes sont très mauvaises. Il y a eu des maladies parce qu'il y a eu beaucoup d'humidité. Il y a eu un enchaînement très négatif. En conséquence, le chocolat a déjà pris 10% l'année dernière."
Et le patron des magasins U s'attend à des hausses encore plus fortes dans les rayons sur les produits chocolatés en fin d'année. "Nous, on a anticipé la demande de chocolats de Pâques donc l'impact, là, est limité, assure-t-il. C'est moins de 10% de hausse. L'impact est attendu vraiment sur les tablettes dans les semaines qui viennent. Sur le chocolat de Noël, c'est sûr, il faut s'attendre à un impact fort. Et probablement sur Pâques 2025, si la donne ne change pas."
"ON EN ACHÈTE MOINS, MAIS ON ACHÈTE DU BON"
À la sortie du supermarché, Marie, retraitée, a dans son sac des chocolats pour ses petits enfants. Cette année, puisque ça coûte plus cher, elle s'adapte.
“On ne se laisse pas avoir, on n'est pas des pigeons quand même. Donc, on fait attention, on en achète moins, mais on achète du bon”.
Mais tout le monde n'est pas prêt à faire des sacrifices. Pour Alexandra, le chocolat, c'est sacré. Alors, elle ne regarde pas les prix.
“J'ai des œillères. Le chocolat, c'est trop bon, je ne regarde pas les prix, j'avoue”, dit-elle en rigolant.
À côté d'elle, son amie, Sandra, est plus sérieuse. Mais elle ne paie pas moins cher pour autant. “Moi, je regarde le prix au kilo, parfois, on passe du simple au triple. En plus, on a des enfants, donc il faut au moins qu'il y ait un Kinder dans le lot, sinon, ça fait la tronche”.
Et les industriels l'ont bien compris, estime Noé Bauduin, chargé d'étude à l'UFC-Que Choisir. Ce dernier a travaillé sur la hausse des prix du chocolat.
“On sait que quand les enfants ont envie d'un chocolat, les parents vont l'acheter, même s'ils savent que ça ne vaut pas son prix. Les chocolats à destination des enfants sont donc les produits où les industriels poussent leurs prix”.
Les œufs et les lapins vont ainsi coûter plus cher cette année, sauf si vous attendez que Pâques soit passé: une semaine après la fête, les prix chutent de près de 10%. Seule solution pour payer moins cher cette année, donc.