La numéro un de la CFDT Marylise Léon (à gauche) et son homologue de la CGT Sophie Binet (à droite), le 1er mai 2023 à Paris
Les propos de Gabriel Attal mercredi soir ne passent pas chez les partenaires sociaux. La CGT a ainsi qualifié d'« inacceptable » l'annonce par le Premier ministre d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage, tandis que la CFDT a estimé que ce régime ne pouvait pas être une « variable d'ajustement budgétaire ».
« C'est inacceptable dans la méthode et dans le fond, la seule chose annoncée par Gabriel Attal ce soir, c'est encore taper sur les précaires ou les chômeurs », critique Denis Gravouil négociateur pour la CGT dans les négociations sur l'assurance chômage. « Il y avait déjà eu des baisses de droits pour les seniors dans la dernière réforme chômage et il faudrait encore y rajouter des baisses de droits pour les précaires, des dégressivités, des durées d'indemnisations plus courtes pour tout le monde », regrette-t-il.
La CFE-CGC dénonce « le cynisme absolu » d'Attal
La numéro un de la CFDT Marylise Léon prévient pour sa part : « Attention, le régime d'assurance chômage ne peut pas être une variable d'ajustement budgétaire de l'Etat ! ». « Une nouvelle réforme est annoncée, cela ne nous empêchera pas de terminer la négociation en cours et de respecter nos engagements, la CFDT continuera de pousser des revendications pour que les efforts soient équitablement répartis », ajoute la leader du premier syndicat français dans un message transmis à la presse.
François Hommeril, président de la CFE-CGC, considère, lui, que l'annonce de Gabriel Attal est « la caractérisation de ce qu'est un discours populiste, c'est-à-dire méconnaître les faits, braver la réalité sans aucun état d'âme ». « Je suis médusé par le ton, par le cynisme absolu de ce discours qui méconnaît ce que c'est la situation d'un chômeur : on va lui imposer des mesures de rétorsion comme s'il était responsable en partie ou en totalité de sa situation. C'est faux », s'alarme-t-il.
L'inquiétude de la CFTC
Le leader de la CFTC, Cyril Chabanier, se dit « très inquiet ». « Rendre plus difficile l'accès au chômage ou baisser l'indemnisation, c'est quelque chose qui ne fonctionne pas, ça n'a jamais fonctionné ». Michel Beaugas (FO) dénonce de son côté « une belle fable » du Premier ministre « selon laquelle c'est l'assurance chômage qui empêche les employeurs d'embaucher ».
Gabriel Attal a annoncé sur TF1 avoir demandé à la « ministre du Travail de préparer de nouvelles négociations » en vue « d'une vraie réforme, plus globale de l'assurance chômage » cette année, évoquant plusieurs pistes possibles comme réduire la durée d'indemnisation « de plusieurs mois ». Le chef du gouvernement a également évoqué les deux autres « pistes » pour réformer l'assurance chômage : à savoir toucher au temps minimal qu'il faut avoir travaillé pour bénéficier du chômage - aujourd'hui six mois lors des deux dernières années - et le « niveau d'indemnisation du chômage ».