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La Corée du Sud répond (par haut-parleurs) après de nouveaux ballons de déchets de la Corée du Nord


Séoul dénonce « l'escalade » de Pyongyang qui lui a envoyé samedi 330 nouveaux ballons d'immondices.

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La réponse ne s'est pas fait attendre. La Corée du Sud a repris ce dimanche 9 juin ses campagnes de propagande par haut-parleurs en direction du Nord, en dénonçant « l'escalade » de Pyongyang qui lui a envoyé la veille 350 nouveaux ballons d'immondices.

« L'armée sud-coréenne a effectué une émission par haut-parleur cet après-midi », selon l'état-major inter-armées qui précise que la poursuite de ce type d'émissions « dépend entièrement des actions de la Corée du Nord ».

La présidence sud-coréenne avait auparavant averti de l'opération, la décrivant comme « des mesures correspondantes » après l'envoi par Pyongyang samedi de quelque 350 ballons remplis d'immondices lors d'une nouvelle campagne de ce type. « Nous allons installer des haut-parleurs vers la Corée du Nord aujourd'hui et commencer la diffusion » de propagande, avait déclaré la présidence dans un communiqué.

Bien qu'elles « puissent être difficiles à supporter pour le régime » de Kim Jong Un, ces mesures « transmettront des messages de lumière et d'espoir à l'armée et aux citoyens nord-coréens », affirme Séoul. « La responsabilité de l'escalade de la tension entre les deux Corée incomberait entièrement au Nord ».

Fin mai, la Corée du Nord avait commencé l'envoi vers son voisin du sud de centaines d'aérostats lestés de sacs pleins de détritus divers, allant de mégots de cigarettes à des excréments d'animaux.

Après avoir annoncé y mettre fin le 2 juin, elle a recommencé samedi, en réaction à l'envoi cette semaine vers le nord par des militants sud-coréens de ballons chargés de tracts de propagande et de clés USB contenant de la K-pop et des séries télévisées.

L'armée sud-coréenne, qui avait affirmé samedi être en état d'alerte, a estimé ce dimanche à près de 330 le nombre de nouveaux ballons remplis d'immondices envoyés la veille par Pyongyang. « Jusqu'à présent, environ 80 (ballons) sont tombés dans notre zone et rien n'est actuellement identifié dans les airs », a déclaré l'état-major interarmées de Séoul dans un communiqué.

L'analyse de ces ballons montre qu'ils ne contenaient « pas de substances dangereuses », a-t-elle précisé dimanche. Elle a toutefois averti ses citoyens de se tenir à l'écart de ces aérostats et de signaler leur présence aux autorités.

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La sœur de Kim promet une « nouvelle réponse »
La puissante sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a elle jugé ce dimanche la situation « très dangereuse » et promis « une nouvelle réponse » à la relance par Séoul de sa propagande par haut-parleurs. Si Séoul « choisit de se livrer à des provocations par distribution de tracts et de haut-parleurs (...), il ne fait aucun doute qu'elle sera témoin de notre nouvelle réponse », a déclaré Kim Yo Jong, citée par l'agence officielle nord-coréenne KCNA. La relance de la campagne sud-coréenne est « un prélude à une situation très dangereuse », a-t-elle ajouté.

Le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, a suspendu mardi l'intégralité d'un accord militaire de détente conclu en 2018 avec la Corée du Nord. Signé lorsque les relations entre Séoul et Pyongyang étaient meilleures, l'accord de 2018 visait à réduire les tensions dans la péninsule, notamment le long de la frontière.

Sa suspension totale permet à Séoul de reprendre les exercices de tirs réels et de relancer les campagnes de propagande contre le régime du Nord par haut-parleurs le long de la frontière.

Le Sud dit mener ce type de propagande, qui remonte à la guerre de Corée (1950-53), en représailles à ce qu'elle considère comme des provocations nord-coréennes continuelles. Elle l'avait utilisée la dernière fois en 2016, après le quatrième essai nucléaire de Pyongyang.

Lors de ces campagnes, Séoul utilise d'immenses mégaphones pour diffuser notamment de la K-pop ou de la propagande antirégime dans des zones proches de la zone démilitarisée séparant les deux pays, qui restent techniquement en guerre. Ces diffusions de messages exaspèrent Pyongyang, qui a déjà menacé de viser les haut-parleurs avec son artillerie s'ils n'étaient pas éteints.

La Corée du Nord aurait par ailleurs essayé de brouiller les signaux GPS pendant plusieurs jours fin mai, sans apparemment parvenir à entraver d'activité militaire sud-coréenne.