Dimanche, des soldats nord-coréens ont brièvement franchi la frontière, ce qui a déclenché des tirs de sommation
Une « petite provocation » ou une incursion accidentelle ? Des soldats nord-coréens ont brièvement franchi dimanche la frontière avec la Corée du Sud, dont les militaires ont effectué des tirs de sommation pour les faire battre en retraite, a annoncé mardi l'état-major interarmées sud-coréen (JCS).
« Après que notre armée a diffusé des messages d'avertissement et effectué des tirs de sommation, ils se sont repliés vers le nord », précise-t-il. Et d'ajouter : « Hormis la retraite immédiate des soldats nord-coréens après nos tirs, aucun mouvement inhabituel n'a été observé ».
« La ligne de démarcation n'était pas clairement visible »
Depuis 1953, les deux pays sont séparés par une zone démilitarisée (DMZ), large de 4 kilomètres et lourdement fortifiées. Mais la ligne de démarcation elle-même, située au milieu de cette zone, n'est matérialisée que par de simples panneaux plantés tous les 100 mètres et qui n'ont pas été remplacés en plus de 70 ans. Les soldats des deux camps patrouillent régulièrement à l'intérieur de cette zone, ce qui donne parfois lieu à des accrochages.
Selon le porte-parole du JCS, il s'agissait vraisemblablement d'une incursion accidentelle. « La situation ce jour-là était que la DMZ était envahie par la végétation et que le signalement de la ligne de démarcation militaire n'était pas clairement visible », a-t-il expliqué à la presse.
Une « petite provocation »
Les soldats nord-coréens « se déplaçaient à travers les buissons, et nous les observions avant même qu'ils ne s'approchent de la ligne de démarcation », a-t-il poursuivi. « Nous pensons qu'ils n'avaient pas l'intention d'envahir, étant donné qu'ils se sont immédiatement repliés vers le nord après les messages et les tirs d'avertissement ». Un avis que ne partage pas Ahn Chan-il, un ancien transfuge qui dirige le World Institute for North Korean Studies.
L'incursion de dimanche pourrait être une « petite provocation » destinée à tester l'armée sud-coréenne, selon lui. « Cela pourrait aussi faire partie des préparatifs de ce que Kim Yo Jong a décrit comme de nouvelles contre-mesures contre le Sud », estime-t-il, faisant référence à la sœur de Kim Jong Un et porte-parole en chef du régime nord-coréen.
Des excréments versus des tracts
Pyongyang a innové ces dernières semaines dans ses méthodes pour importuner Séoul en envoyant vers la Corée du Sud des centaines de ballons lestés d'immondices telles que mégots de cigarettes, papier hygiénique, et jusqu'à des excréments d'animaux.
Le régime nord-coréen entend riposter à l'envoi vers le nord par des associations de transfuges, également par ballon, de tracts hostiles au dirigeant Kim Jong Un et à sa famille, de dollars en petites coupures et de clés USB contenant de la k-pop et des séries sud-coréennes. Séoul ne peut légalement empêcher ces envois.