Une découverte surprenante et prometteuse pour l'avenir a été faite au fin fond de l'océan Pacifique. Les chercheurs parlent déjà "d'oxygène noir", et les implications sont nombreuses.
Une découverte au fond de l'océan Pacifique.
On pourrait croire qu'avec les progrès qu'a fait la science ces dernières décennies, on finirait par connaître les moindres recoins de notre planète sur le bout des doigts. Mais la Terre est si gigantesque que l'on découvre encore des choses tous les jours. C'est d'autant plus vrai dans les fonds marins, qui restent encore largement inexplorés. A des kilomètres sous la surface, où un froid et une noirceur extrême règnent en maîtres, bien des surprises nous attendent encore. Et l'une d'entre elle vient justement d'être découverte par hasard par un navire de l'Association écossaise pour les sciences marines (SAMS), en plein océan Pacifique.
L'équipage était chargé d'effectuer des prélèvements dans une zone très prisée par les entreprises d'exploitation minière, afin d'effectuer l'impact des activités dans le secteur. Pour tenter de mesurer le taux d'oxygène du plancher océanique, des sédiments étaient placés dans des "chambres benthiques", permettant de les isoler de l'extérieur. Mais dans l'étude publiée au sein du magazine Nature Geoscience, on apprend qu'un constat étonnant a été fait. Alors que les chercheurs s'attendaient logiquement à voir le niveau en oxygène baisser au fur et à mesure que les organismes vivants le consommaient, c'est exactement le contraire qui s'est produit.
Les implications de la découverte d'un "oxygène noir".
"Le taux d'oxygène augmentait dans l'eau au-dessus des sédiments, dans le noir complet et donc sans photosynthèse", ont constaté les auteurs de l'étude récemment publiée. Suite à de nouvelles mesures pour vérifier qu'aucune erreur n'avait été commise, les chercheurs ont dû se rendre à l'évidence : c'était les nodules polymétalliques, des sortes de galets riches en métaux, qui, réunis ensemble, produisaient de l'oxygène. Celui-ci a été surnommé "oxygène noir", car produit au fond de l'océan et sans photosynthèse.
Nicholas Owens, directeur du SAMS, pense que la découverte de ce nouveau système de production d'oxygène devrait "nous inciter à repenser la manière dont est apparue la vie sur Terre". Il juge en effet que la vie aurait en réalité pu apparaître en parallèle sous les eaux et sur la terre ferme, comme le laisse penser la "possibilité qu'il y ait eu une autre source d'oxygène" ayant permis de faire naître la vie sur Terre.
Peut-être plus excitant encore, on peut également imaginer que cette production d'oxygène noire se fasse également dans les mers d'autres astres tels que les satellites Europe et Encelade, relançant une énième fois les débats sur l'existence d'une vie extra-terrestre. Evidemment, on parlerait alors de petits organismes, et non de petits hommes verts.