Oryx d'Arabie (Oryx leucoryx)
L'oryx d'Arabie (Oryx leucoryx), ou oryx blanc, est un ongulé proche de l'antilope appartenant à la famille des bovidés. Ce mammifère est le plus petit membre du genre Oryx, originaire des zones désertiques et steppiques de la péninsule arabique. L'oryx d'Arabie a disparu à l'état sauvage au début des années 1970, mais a été sauvé dans des zoos et des réserves privées, puis réintroduit dans la nature à partir de 1980.
L'oryx d'Arabie est un mammifère mesurant 1,60 m de long environ, de 81 à 102 cm de hauteur d'épaule pour un poids allant de 80 à 90 kg. Les deux sexes sont dotés de cornes annelées, droites ou légèrement incurvées longues de 50 à 75 cm. Celles de la femelle sont plus minces et plus longues que chez le mâle.
Son pelage est d'un blanc presque lumineux. Les pattes sont de couleur brune, avec des bandes blanches sur les chevilles. Des taches brunes sont visibles sur le visage, sur le pont du nez, les joues ainsi qu'une autre de forme triangulaire sur le front. Les mâles portent une touffe de poils sur la gorge. La queue des deux sexes est tachetée à son extrémité et brun foncé à noir sur la moitié inférieure. Les jeunes veaux sont bruns avec des marques sur la queue et les genoux.
Les sabots sont écrasés comme une pelle, offrant une grande surface lui permettant de marcher aisément sur les terrains sablonneux.
Autrefois, l'aire de répartition de l'oryx d'Arabie se situait à travers toute la péninsule arabique, au nord du Koweït et en Irak. Pendant le XIXe et début du XXe siècle, son aire s'est considérablement réduite se limitant à l'Arabie Saoudite et en 1914 il ne restait plus que quelques spécimens en dehors de ce pays. En 1920, il ne restait plus que deux populations séparées de plus de 1 000 km de distance. Une population au Nord dans et autour du désert de Nafud, et une population plus importante dans le Sud du Rub Al Khali et les plaines du centre-sud d'Oman. Celle du nord s'est éteinte dans les années 1950. Dans le Sud, son aire s'est régulièrement réduite en raison de la chasse, et dans les années 1960 sa distribution se limitait à certaines parties du centre et du Sud d'Oman. Les derniers individus sauvages ont probablement été abattus en 1972 dans le désert de Jiddat al Harasis.
Grâce aux efforts de conservation, plusieurs réintroductions de l'espèce furent effectuées avec succès. En 1982, l'oryx d'Arabie a été réintroduit à Oman, puis en Arabie Saoudite en 1990, aux Émirats Arabes Unis en 2007 et en Jordanie en 2009. D'autres réintroductions au Koweït, en Irak et en Syrie ont été proposées. Il existe également une petite population introduite dans l'île de Hawar, Bahreïn et de grandes populations semi-gérés sur plusieurs sites au Qatar et Émirats Arabes Unis.
L'oryx d'Arabie occupe les déserts de sable et de pierres, où les températures, même à l'ombre peuvent atteindre les 50º C durant les mois d'été.
L'oryx d'Arabie est un mammifère herbivore dont le régime alimentaire se compose principalement de graminées, mais il peut également manger une grande variété de végétation, notamment des feuilles, des bourgeons, de l'herbe, des fruits, des tubercules et des racines. Les troupeaux d'oryx suivent les rares pluies pour manger les nouvelles plantes qui poussent après. Ce bovidé est bien adapté aux environnements secs, car il est capable de rester sans boire pendant de longues périodes tirant l'eau nécessaire à sa survie dans son alimentation.
La période de reproduction de l'oryx d'Arabie varie selon les régions. La plupart des naissances chez les troupeaux introduits en Oman et en Jordanie se produisent d'octobre à mai. Après une période de gestation d'environ 9 mois, la femelle met au monde un seul petit. Le jeune est sevré vers l'âge de 3 mois et demi. La maturité sexuelle est atteinte entre 2,5 et 3,5 ans.
L'espérance de vie de l'oryx d'Arabie est d'environ 20 ans. Cependant, pendant les périodes de sécheresse, elle peut être considérablement réduite par la malnutrition et la déshydratation. Les autres causes de décès sont les combats entre les mâles, les morsures de serpents, les maladies et la noyade pendant les inondations.
L'oryx d'Arabie est un animal grégaire formant des troupeaux pouvant contenir entre 5 et 30 individus. Les troupeaux augmentent en taille lorsque les conditions sont bonnes, mais, dans de mauvaises conditions le groupe est généralement composé d'un mâle, de deux femelles et de leurs jeunes. D'autres mâles adoptent une existence plus solitaire et détiennent d'importants territoires. Ces antilopes semblent être en mesure de détecter les précipitations sur de grandes distances et avoir un mode de vie presque nomade, voyageant sur de vastes zones à la recherche de plantes fraîches après les pluies intermittentes.
Lorsqu'il n'est pas en train de manger ou de se déplacer dans son habitat, l'oryx d'Arabie creuse des dépressions peu profondes dans le sol mou sous les arbustes et les arbres pour se reposer. La plupart des activités se produisent en début de matinée et en fin de soirée lorsque les températures sont plus fraîches. Cet animal est décrit comme alerte et méfiant. Il se défend en abaissant la tête de sorte que ses cornes acérées pointent en avant.
Les Bédouins de la péninsule arabique chassait traditionnellement l'oryx d'Arabie pour sa viande et sa peau. La décimation totale de l'espèce a eu lieu après la Seconde Guerre mondiale à cause de la disponibilité des armes à feu, les transports motorisés, et la demande pour la chasse sportive. Éteinte à l'état sauvage en 1972, l'espèce fut réintroduite avec succès durant les années 1990. Malheureusement, le braconnage sévit encore dans la réserve d'Uruq Bani Ma'arid. D'autres populations dans les aires protégées sont généralement à l'abri du braconnage, mais la sécurité des animaux qui errent en dehors de ces zones ne peut être garantie, sauf peut-être en Israël. La sécheresse et le surpâturage ont réduit la qualité de l'habitat limitant le choix de sites potentiels pour de nouvelles réintroductions.
L'oryx d'Arabie est actuellement considéré comme une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie Vulnérable (VU) sur la Liste rouge de l'IUCN ainsi qu'en Annexe I de la CITES.
Ce bovidé est parfaitement bien protégé et pratiquement tous les animaux libérés se produisent dans des parcs nationaux. La population captive est bien gérée, avec un studbook international. En outre, un grand nombre est conservé dans des collections privées, en particulier au Qatar, aux Émirats Arabes Unis et en Arabie Saoudite. L'Agence de l'environnement d'Abu Dhabi finance la réintroduction en Jordanie et envisage même d'en effectuer en Irak. Une stratégie régionale de conservation de l'oryx d'Arabie a été développée en 2007. Le Comité de coordination pour la conservation de l'oryx arabe est un organisme intergouvernemental chargé de la coordination des efforts de conservation dans la péninsule arabique.
La population sauvage totale d'oryx d'Arabie est estimée à environ 1 000 individus : Oman (environ 50); Arabie Saoudite (environ 600); Émirats arabes unis (environ 200), Israël (plus de 100) et la Jordanie (50). La tendance actuelle de la population est stable ou augmente lentement. On estime qu'entre 6 000 et 7 000 animaux sont gardés en captivité dans le monde entier. Certains d'entre eux sont maintenus dans de grands enclos clôturés, comme au Qatar, en Arabie saoudite, en Syrie et aux Émirats arabes unis.