En avril dernier, l'Agence nationale des fréquences (ANFR) était saisie par la direction générale de l'aviation civile : la bande radio qui permet aux pilotes d'échanger avec les services au sol dans l'aéroport de Nantes-Atlantique était brouillée.
Deux agents de l'ANFR se sont rendus immédiatement sur place. « Les aéroports font l'objet d'une surveillance particulière, car le transport aérien met en œuvre de nombreuses fréquences qui deviennent critiques en vol sans visibilité : radars, échanges radio avec les contrôleurs aériens, GPS... » indique l'Agence.
À l'aide de leur radiogoniomètre, l'appareil installé sur le toit de leur véhicule qui permet de déterminer la direction d'un émetteur, les agents ont quadrillé la zone autour de l'aéroport. Ils ont finalement repéré une émission illégale, située « en plein dans les bandes VHF de l'Aviation civile ». Elle provenait d'une propriété située au fond d'une impasse de Saint-Aignan-de-Grandlieu.
Sur place ils arrivent non pas dans la maison, mais près d'un camping-car. Et après de minutieuse recherche, découvrent « un vieux préamplificateur télé poussiéreux en plastique jauni » planqué derrière une grille d'aération. Oublié depuis longtemps - le camping-car est connecté à une box 4G - c'est lui qui émettait les ondes qui perturbaient l'aéroport.
Mis hors d'état de nuire
« Un préamplificateur de télévision n'interagit normalement pas avec l'extérieur, ses signaux sont confinés aux câbles de distribution des habitations. Néanmoins, s'il n'est pas conforme à la réglementation européenne (estampillé CE) ou lorsque ses composants électroniques vieillissent, il arrive qu'il se produise des émissions parasites », développe Alain Carlier, directeur du contrôle du spectre à l'ANFR.
L'agence traite chaque année de très nombreux cas de perturbations causées par un préamplificateur télé en défaut qui peut perturber les avions mais aussi les bandes de téléphonie mobile. Le préamplificateur coupable a été définitivement mis hors d'état de nuire.