Londres-New York en moins d'une heure de train: un projet (fou) de tunnel transatlantique refait surface


Un tunnel transatlantique accueillant des trains "Hyperloop" permettrait de rejoindre les États-Unis depuis l'Europe en 54 minutes. Fantasme ou réalité?

Nos descendants lointains pourront-ils traverser l'Atlantique pour aller déjeuner avec un ami, puis revenir en Europe à temps pour récupérer leur enfant à l'école ?

L'idée d'un tunnel qui relierait New York à Londres en moins d'une heure sous l'océan Atlantique refait surface ces jours-ci, observe le média américain Newsweek. Un projet pharaonique, qui promet un trajet d'à peine 54 petites minutes, mais que les défis techniques et financiers réduisent aujourd'hui au statut de fantasme.
Moins d'une heure pour aller à New York

L'ambition semble folle ? C'est pourtant cette très courte durée qui justifie les recherches des ingénieurs. À ce jour, un vol entre Londres et New York dure environ huit heures. Pour qu'un train sous-marin puisse rivaliser comme alternative crédible, il serait impératif de réduire drastiquement le temps de trajet.

Pour ce faire, les ingénieurs misent sur les avancées récentes dans le domaine des technologies des tubes à vide - les fameux trains Hyperloop imaginés par Elon Musk. En éliminant la résistance de l'air grâce à un tunnel sous vide et en recourant à des véhicules pressurisés, il serait possible de propulser des trains (en lévitation dans le tube) à des vitesses théoriques dépassant 4 800 km/h. Le trajet entre Londres et New York pourrait ainsi être ramené à une durée d'à peine une heure.

Ce type de transport fait l'objet de développements notables, notamment en Inde ou en Chine, où des expérimentations sont en cours en vue de son intégration aux réseaux ferroviaires à grande vitesse. Mais le train à sustentation électromagnétique n'est pas encore une réalité. En témoigne la fermeture il y a un an de la société californienne Hyperloop One, pourtant une des plus avancées dans le domaine, ou l'échec de tests en France, près de Toulouse (France 3).

"L'industrie naissante a trébuché, et Hyperloop One n'a jamais obtenu de contrat pour construire un Hyperloop fonctionnel", expliquait alors Bloomberg. Qui précisait, bien qu'aucun Hyperloop à grande échelle n'ait vu le jour malgré des années d'efforts, que le concept continue de séduire les entrepreneurs. Plusieurs entreprises, comme Hardt Hyperloop, Hyperloop Transportation Technologies Inc. et Swisspod Technologies, travaillent aujourd'hui à différentes étapes de développement de prototypes.

20 000 milliards de dollars

Le coût du chantier pharaonique du tunnel transatlantique est estimé à 20 000 milliards de dollars. Un budget qu'Elon Musk, dans une nouvelle démonstration d'humilité et de tempérance sur X, a la semaine dernière promis pouvoir diviser par 1 000 avec sa société de construction de tunnels The Boring Company.

Nouveau coup de communication ou véritable annonce ? S'il était véritablement lancé, le chantier n'aboutirait dans tous les cas ni demain, ni après-demain. À titre de comparaison, six ans de travaux ont été nécessaires pour la construction du tunnel sous la Manche, qui relie la France au Royaume-Uni sur 38 km. En respectant un rythme de réalisation similaire, il faudrait plus de 780 ans pour achever l'édification du tunnel transatlantique.

Des projets plus réalistes sont en cours dans le reste du monde, conclut CNN Travel. La Norvège a lancé le mois dernier lancé les travaux du projet Rogfast, qui promet d'être le plus long et le plus profond tunnel routier sous-marin au monde. Toujours en Europe du Nord, le tunnel Fehmarnbelt, plus long tunnel routier et ferroviaire du monde reliant le Danemark et l'Allemagne, devrait être achevé en 2029. En Europe du Sud enfin, un nouveau pont reliant la Grèce et la Turquie pourrait bientôt être érigé, rapportait récemment le Greek Reporter.