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IA : les Emirats arabes unis annoncent la construction en France d'un data center géant


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Les Emirats arabes unis vont construire en France un data center géant, a annoncé la présidence française, jeudi 6 février, au premier jour d'un sommet mondial sur l'intelligence artificielle (IA) à Paris, alors que le pays ambitionne d'en devenir la figure de proue européenne.

Ce data center d'une capacité de calcul pouvant aller jusqu'à 1 gigawatt fera partie d'un « campus » axé sur l'IA, le plus grand en Europe, selon l'Elysée. Cela représente « de 30 milliards à 50 milliards d'euros » d'investissements, dans le cadre d'un accord de partenariat signé en présence du président de la République, Emmanuel Macron, et de son homologue émirati, Mohammed Ben Zayed Al Nahyane. Ce « campus » sera développé par « un consortium de champions franco-émiratis », notamment par le fonds d'investissement MGX, adossé aux Emirats arabes unis. Sa localisation n'a pas été décidée.

Par ailleurs, la secrétaire d'Etat chargée de l'IA, Clara Chappaz, a annoncé que trente-cinq sites étaient « prêts à l'emploi » pour accueillir de nouveaux centres de données sur le territoire national. Ils occuperont quelque 1 200 hectares et leur localisation sera dévoilée en début de semaine prochaine.

Le sommet de Paris, coprésidé avec l'Inde et qui se tient jusqu'au 11 février, a débuté à l'Ecole polytechnique avec deux journées de tables rondes. Les rencontres se poursuivront samedi et dimanche, et seront consacrées à l'IA dans la culture. Emmanuel Macron donnera une interview sur le sujet à France 2 et au média indien Firstpost, dimanche, « dans la foulée du journal de 20 heures ».

Présence d'Elon Musk à Paris incertaine


Des échanges diplomatiques, qui se tiendront lundi et mardi, devraient aboutir à « une déclaration de volonté de progrès partagée », selon l'envoyée spéciale du président de la République pour le sommet, Anne Bouverot.

La participation d'une centaine de pays est annoncée, avec le vice-président américain, J. D. Vance, le vice-premier ministre chinois, Zhang Guoqing, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le chancelier allemand, Olaf Scholz. L'incertitude persiste quant à la présence d'Elon Musk et à celle de Liang Wenfeng, fondateur de la start-up chinoise DeepSeek, avec lequel l'Elysée est en « discussion ».

Un business day sera aussi organisé, mardi, à Station F, l'incubateur de start-up fondé par le milliardaire français Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du Monde), lui-même acteur de la tech.

« L'IA doit passer des laboratoires de recherche aux institutions du monde réel. Pour qu'elle serve vraiment la société, nous avons besoin de liens solides entre le milieu universitaire, l'industrie et l'entrepreneuriat », a plaidé Mme Chappaz.

« La chose la plus importante que je voudrais voir ressortir de ce sommet, c'est l'assurance que les plateformes d'IA qui seront largement utilisées dans le futur seront en source ouverte », a affirmé à l'Agence France-Presse (AFP) le Français Yann LeCun, à la tête du laboratoire de recherche en IA de Meta, sur le campus de Polytechnique. Outre sa défense de ces modèles, dont le code est rendu public afin que des chercheurs ou des entrepreneurs s'en saisissent, il s'érige contre la mise en place de « régulations qui viennent ralentir le progrès scientifique ».

Lancement d'une application MistralAI

Yoshua Bengio, prix Turing 2018 et l'un des chercheurs les plus importants dans l'IA, s'est quant à lui déclaré « optimiste » concernant les résultats du sommet. L'objectif « est d'amener les décideurs publics de haut niveau à accorder un peu de leur attention aux discussions sur les côtés bénéfiques et dangereux de l'IA », a-t-il déclaré à l'Ecole normale supérieure, où il présentait le premier rapport international sur la sécurité de cette technologie.

Les équipes de MistralAI - rival français des grands groupes américains -, ont profité de l'occasion pour annoncer l'arrivée d'une application de leur outil, Le Chat (équivalent de ChatGPT), dans les magasins Google et Android.

Quant à OpenAI, le créateur de ChatGPT, il permettra à certains clients européens de stocker les données de leurs échanges avec ses agents conversationnels au sein de l'Union européenne, plutôt qu'aux Etats-Unis ou ailleurs, leur donnant la maîtrise de ces précieuses informations.