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Travail, santé, école... L'intelligence artificielle bouleverse déjà nos vies : faut-il en avoir peur


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L'intelligence artificielle apparaît comme une nouvelle révolution industrielle mais plus puissance et à la diffusion plus rapide. L'IA s'est déjà invité dans la vie quotidienne des Français pour le meilleur et parfois pour le pire... Le besoin d'un cadre mondial où la régulation n'empêche pas l'innovation est au cœur du Sommet de Paris lundi et mardis prochains.

L'intelligence artificielle, dont pas un jour ne passe sans qu'il ne lui soit consacré des articles, des reportages, des annonces de nouveaux services ou d'investissements colossaux, est en passe de devenir la cinquième révolution industrielle.

Après l'invention de la machine à vapeur, l'exploitation du charbon et le développement du train à la fin du XVIIIe siècle ; après l'extraction du pétrole et du gaz, l'invention de l'électricité et du moteur à explosion à la fin du XIXe siècle ; après l'émergence de l'informatique et de l'électricité nucléaire dans les années 70 ; après, enfin, l'arrivée d'internet, la numérisation de l'information et l'interconnexion d'appareils mobiles, l'IA apparaît comme un nouvel horizon - un eldorado ? - pour l'humanité. Et comme pour les précédentes révolutions industrielles, les bouleversements qu'elle provoque suscitent craintes et enthousiasme, opportunités économiques et batailles géopolitiques.

L'IA se développe plus rapidement, se diffuse plus largement

Mais chacun sent que l'intelligence artificielle est plus puissante que les précédentes inventions car elle se développe plus rapidement, se diffuse plus largement et s'immisce au cœur de nos sociétés et de notre vie quotidienne.

Beaucoup de citoyens se demandent s'il faut avoir peur de l'intelligence artificielle ou s'il faudrait ralentir sa fulgurante progression comme le demandaient il y a quelques mois encore les acteurs mêmes qui la développent. Au printemps 2023, des experts de l'IA - dont Elon Musk, le sulfureux propriétaire de X aujourd'hui bras armé de Donald Trump pour réduire l'État fédéral américain - appelaient dans une lettre ouverte à une pause de six mois dans le développement de systèmes d'IA générative plus puissants que ChatGPT 4, le robot conversationnel que venait de lancer OpenAI.

Les experts citaient alors les risques potentiels pour la société et l'humanité. Ils réclamaient un moratoire jusqu'à la mise en place de systèmes de sécurité, dont de nouvelles autorités réglementaires dédiées, la surveillance des systèmes d'IA, des techniques pour aider à distinguer le réel de l'artificiel (les deepfakes) et des institutions capables de gérer les "perturbations économiques et politiques dramatiques (en particulier pour la démocratie) que l'IA provoquera".

Le moratoire sur l'IA a fait long feu...

Le moratoire a fait long feu devant les perspectives économiques, les ambitions américaines et chinoises, mais aussi l'envie des utilisateurs de s'approprier cette nouvelle technologie. Entreprises, salariés, parents, élèves, étudiants, professeurs, chercheurs, scientifiques, journalistes, créateurs : l'IA s'est immiscée dans notre vie quotidienne, permettant ici de gagner du temps, obtenir une réponse bien rédigée, là d'automatiser des tâches rébarbatives, ailleurs de réaliser de meilleurs diagnostics médicaux voire de trouver plus rapidement des traitements, ou encore de créer des textes, des images, des vidéos, de la musique.

Certains, comme dans le film "Her" de Spike Jones, sorti en 2013, ont fait de l'intelligence artificielle une amie voire un ou une petite amie ! L'IA se personnalise et se spécialise de plus en plus avec, cette année, des "agents" auxquels on confie en un clic ou une phrase sur son smartphone le soin de réaliser une succession d'actions comme rechercher et réserver un restaurant et lancer les invitations à ses amis ou organiser clé en main un voyage.

La perspective de voir arriver très bientôt une intelligence artificielle générale (IAG), c'est-à-dire une IA capable d'effectuer ou d'apprendre pratiquement n'importe quelle tâche cognitive propre aux humains, fera franchir une nouvelle étape.

Quel cadre mondial ?

Mais si la diffusion de l'IA - qui va détruire des emplois mais en créer d'autres comme toute révolution industrielle - s'accélère, les questions soulevées en 2023 par les acteurs de l'IA sont toujours pertinentes.

Le Sommet pour l'action sur l'IA qui se tient lundi et mardi à Paris sous l'impulsion d'Emmanuel Macron est ainsi crucial pour dessiner, sinon une gouvernance mondiale, au moins un cadre commun de régulation qui n'empêche pas l'innovation et prenne toute la mesure des défis technologiques, géopolitiques, environnementaux, sociétaux et démocratiques.

Et cela pour faire en sorte que l'IA soit bénéfique pour unir l'humanité et ne soit pas un facteur de division. À l'heure où le multilatéralisme est attaqué de toute part par des populistes isolationnistes et un techno-populisme qui se croit dans un far-west sans foi ni loi, la tâche est immense...