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Si le niveau de formation des jeunes ne cesse d'augmenter en France, il est pourtant de plus en plus difficile d'entrer sur le marché du travail. Mais certains parcours mènent plus vite à l'emploi que d'autres.
Les diplômes s'accumulent mais les contrats à durée indéterminée, eux, se font rares. En France, le niveau de formation moyen ne cesse d'augmenter. A tel point qu'en 2023, plus de la moitié (52%) des jeunes de 25 à 29 ans étaient diplômés de l'enseignement supérieur, selon la dernière édition 2025 du dossier Formation et emploi, publiée ce mercredi 12 février par l'Insee. Pourtant, diplôme en poche ne signifie pas forcément CDI. Près d'un quart des jeunes ayant terminé leurs études depuis moins de quatre ans galèrent encore dans des situations professionnelles précaires : comprenez une période de chômage, de sous-emploi (quand on veut travailler plus mais que personne ne vous le propose), d'intérim ou de contrats à durée déterminée à la chaîne sans perspective d'embauche.
Le couperet est d'autant plus violent pour les moins diplômés d'entre eux. Selon l'Insee, le taux de chômage moyen des jeunes fraîchement sortis de formation atteint 14,2%, mais il grimpe à 42% pour ceux qui entrent sur le marché du travail avec peu ou pas de diplôme. A l'inverse, les titulaires d'un bac +5 et plus s'en sortent nettement mieux, avec seulement 8,1% de chômage en sortie d'études. Pour autant, pas besoin de faire 10 ans d'études pour s'assurer un avenir ! Certaines formations, bien ciblées, permettent d'éviter la case précarité et de signer un CDI fissa.
L'alternance, un passeport express vers le CDI.
Si vous voulez mettre toutes les chances de votre côté, une option se distingue clairement : l'alternance. L'étude de l'Insee le confirme : «47% des diplômés d'un BTS en alternance signent un CDI dans l'année suivant leur diplôme, contre seulement 31% pour ceux issus de la voie scolaire classique.» Et cela ne s'applique pas qu'aux brevets de technicien supérieur. Pour les masters et les écoles spécialisées, le constat est le même : ceux qui ont opté pour l'apprentissage sont recrutés deux fois plus vite que les autres. La raison ? Une intégration progressive dans l'entreprise qui évite la période d'essai, et qui facilite donc une embauche à la fin de votre parcours d'alternance.
L'apprentissage, qui a explosé ces dernières années avec plus d'un million d'apprenants en 2023 selon l'Insee, est donc devenu la voie royale d'accès à l'emploi stable. Et pour cause, les employeurs eux-mêmes ont compris l'intérêt de miser sur un jeune déjà formé à leur méthode. Résultat : 62% des apprentis du supérieur trouvent un CDI dans les six mois suivant leur diplôme, contre seulement 39% en 2017, selon l'Insee. Un retournement qui balaie définitivement l'image poussiéreuse de l'apprentissage. «On est désormais bien loin du stéréotype peu reluisant de l'apprentissage, qui était avant considéré comme une voie de second choix, et privilégiée par ceux qui ne réussissaient pas dans un parcours scolaire classique», se réjouit Jean-Philippe Audrain, président de la Fédération nationale des directeurs de Centres de formation d'apprentis (Fnadir).
Les métiers en tension pour trouver un job plus facilement et mieux payé.
Si se former en alternance, c'est déjà s'assurer jusqu'à 50% de chances en plus de décrocher un CDI, sachez que ce chiffre peut grimper encore plus haut ! Comment ? En choisissant un métier en tension, c'est-à-dire un secteur où les offres d'emploi dépassent largement le nombre de candidats disponibles. 41% des jeunes - toutes formations confondues - qui se lancent dans ces secteurs signent un CDI à l'issue de leur parcours, contre seulement 22% dans un secteur plus saturé. Autrement dit, si vous vous formez dans l'hôtellerie-restauration, les services à la personne (comme l'aide à domicile par exemple) ou encore dans des métiers plus qualifiés comme les techniciens et ingénieurs en informatique, vous doublez vos chances d'accéder rapidement à un emploi stable.
Et c'est loin d'être le seul avantage ! En plus de décrocher un CDI plus facilement, vous serez aussi nettement mieux payé. L'Insee estime que 60% des jeunes exerçant un métier en tension touchent une rémunération supérieure à la médiane des salaires de leur génération, contre seulement 32% pour ceux qui travaillent dans un secteur sans tension.
Vous l'aurez donc compris, toutes les formations ne se valent donc pas, et certaines offrent une employabilité quasi immédiate. A l'inverse, d'autres laissent leurs diplômés sur le carreau. C'est notamment le cas des titulaires de licences générales (histoire, sociologie, psychologie...), qui rencontrent plus de difficultés à décrocher un CDI et doivent souvent prolonger leurs études pour espérer améliorer leur employabilité...