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Pourquoi de plus en plus de grands-parents refusent de s'occuper de leurs petits-enfants ?


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Zoom sur ces grands-parents modernes qui refusent de faire du baby-sitting avec leurs petits enfants.

Les grands-parents d'aujourd'hui seraient-ils en pleine crise existentielle, au point de délaisser les leurs ?

Cette question, qui n'avait pas lieu d'être autrefois, se pose désormais alors que de nombreuses personnes dépoussièrent peu à peu l'idée que l'on se faisait jadis de nos grands-pères et grands-mères adorés.

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De plus en plus de grands-parents délaissent leurs petits enfants par choix.

L'image d'Épinal des réunions de familles dominicales, où les plus jeunes profitent de la bienveillance de leurs aïeux, toujours plus facile à attendrir, appartiendrait-elle au passé ? S'il est encore un peu prématuré de l'affirmer, force est de constater qu'une nouvelle génération de grands-parents semble vouloir en finir avec cette forme d'injonction.

Pour des raisons diverses, de plus en plus de papy et mamy rechignent en effet à passer du temps avec leurs petits-enfants, préférant privilégier leur bien-être et leur épanouissement. Une nouvelle tendance pas toujours facile à comprendre pour leur progéniture, qui, très souvent, déplorent cette absence de filiations.

Nos confrères du Figaro sont allés à la rencontre de ces grands-parents modernes, qui refusent d'être cantonnés au rôle de baby-sitters. C'est notamment le cas d'une certaine Isabelle, sexagénaire et grand-mère d'un petit garçon de 8 ans.

Dès la naissance de son petit-fils, cette dernière a ainsi préféré mettre les choses au clair avec sa fille, en lui expliquant qu'il ne fallait pas qu'elle compte sur elle pour l'aider dans l'éducation de son enfant. Selon elle, cette conversation « pas très agréable » était « nécessaire pour éviter toute déception ». Si sa fille a fini par accepter ce choix, ça n'a pas été le cas de son gendre, qui n'a jamais compris comment Isabelle pouvait être si indifférente. Une situation d'autant plus compliquée à comprendre pour ce père de famille qu'il avait été élevé par ses... grand-parents durant son enfance. « Ça a jeté un froid », reconnaît Isabelle, qui a depuis coupé les ponts avec cet homme, notamment depuis qu'il est séparé de sa fille.

Aujourd'hui, la sexagénaire privilégie surtout son bonheur et se considère avant tout comme une mère et non pas comme une grand-mère. À ses yeux, il y a d'abord ses trois filles et, ensuite seulement, son petit-fils. « Mes filles sont très importantes pour moi. Je veille sur elles de loin, mais le lien reste très fort », affirme-t-elle ainsi, sans toutefois renier les (maigre) relations qu'elle entretient avec ce petit-fils.

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De temps en temps, lorsqu'elle aperçoit d'autres grands-mères montrer fièrement des photos de leurs petits-enfants sur leur téléphone, Isabelle se sent quelque peu coupable et se demande si elle n'est pas, en réalité, « une grand-mère indigne ». Une culpabilité légitime ? Comme elle, beaucoup de grands-parents adoptent désormais cette posture, au risque de se faire taxer d'égoïsme.

Mais comment expliquer ce changement de mentalité ?

Selon le sociologue Gérard Neyrand, tout ceci s'explique surtout par la période dans laquelle nous vivons. Une époque marquée par le rallongement de l'espérance de vie et cette volonté manifeste des seniors de profiter de leur retraite.

Gérard Neyrand a écrit :

Nous sommes dans une situation très différente de celle d'il y a quelques générations. Au cours du XXe siècle, nous avons gagné 20 ans d'espérance de vie. De nombreux grands-parents arrivent à la retraite en pleine forme, avec l'envie de continuer à se réaliser et d'avoir des activités enrichissantes. Nous ne sommes plus dans une logique de retraite passive, mais dans celle d'un troisième âge actif. La vieillesse est désormais associée au quatrième âge.

La figure traditionnelle des grands-parents va-t-elle disparaître un jour ? Difficile à dire, mais une chose est certaine, les papys et mamys d'aujourd'hui pensent davantage à eux.