ToutSurTout.biz
Un observatoire captait depuis cinq ans de mystérieux signaux tombés du ciel, on connaît maintenant


https://www.world-lolo.com/images/uploads/image.num1740233501.of.world-lolo.com.jpg



Parfois la réponse est trop évidente pour qu'on la trouve, mais des astronomes affirment avoir résolu cette drôle d'énigme.

Le mystère n'avait que trop duré. Dans l'ouest australien, une équipe d'astronomes chargée d'analyser les signaux radio qui traversent l'espace depuis des milliards d'années avait fait une étrange découverte: un signal télé récurrent, qui semblait être d'origine terrienne mais qui nous arrivait... du ciel. Ce signal n'avait d'ailleurs rien à faire là, les scientifiques étant installés dans une zone de silence radio, spécialement mise en place pour éviter les interférences humaines. Comment de tels signaux parvenaient-ils à les atteindre dans leur bulle de silence? Pendant cinq ans, les chercheurs se sont interrogés, et ils ont enfin trouvé la réponse.

Pourquoi un tel acharnement? Parce que ces signaux posaient un sérieux problème en contaminant et rendant inexploitables les données qu'ils étaient censés recueillir. Le média scientifique IFL Science résume ainsi leur situation: «Imaginez que vous essayez d'écouter un ami parler à voix basse à l'autre bout de la table pendant que votre enfant crie dans votre oreille, illustre l'article. On finit par rejeter des quantités insensées de données pour qu'aucune partie de l'observation ne soit contaminée», se désolait Jade Ducharme, étudiante en doctorat à l'Université Brown, dans l'État du Rhode Island (États-Unis).

Miroir, miroir

Il fallait trouver la source de ces signaux venus du ciel, mais qui ressemblaient à s'y méprendre à des ondes télé émises par l'homme. «C'est alors que nous avons compris, écrit dans un communiqué Jonathan Pober, physicien à l'Université Brown et responsable américain du radiotélescope australien Murchison Widefield Array. Nous nous sommes dit: “Je parie que le signal vient rebondir sur un avion”». Des signaux émis par la Terre venant se réfléchir sur des avions qui passaient par là pour retomber dans l'ouest australien? Il fallait vérifier si l'hypothèse se tenait.

Les spécialistes ont tout simplement réglé leur télescope pour observer des objets bien plus proches, et utilisé la technique dite du filtrage spatial pour affiner leurs résultats et trouver la source des interférences. C'est comme ça que les scientifiques ont localisé les signaux d'un objet volant à 11,7 kilomètres de hauteur et se déplaçant à une vitesse de 792 km/h. Des statistiques qui correspondent sans aucun doute à celles d'un avion en plein vol.

«Il s'agit d'une étape clé pour pouvoir soustraire les interférences d'origine humaine des données», affirme Jonathan Pober. Grâce à leur trouvaille, les chercheurs vont pouvoir limiter considérablement le nombre de données contaminées et jetées à la poubelle pour se concentrer de nouveau sur leur projet initial.

Pourtant, les universitaires n'ont fait ici que la moitié du chemin. Leur véritable objectif est plus complexe puisqu'ils vont chercher à éliminer totalement les signaux émis par les avions de leurs observations. Il est malheureusement possible qu'ils n'y parviennent pas et que la pollution de l'atmosphère soit une fatalité. Le trafic aérien, mais aussi le nombre croissant de satellites en orbite autour de la Terre empêchent déjà les astronomes de faire leur travail dans des conditions optimales. «Si nous ne parvenons pas à trouver un ciel calme sur Terre, peut-être que la Terre n'est pas l'endroit idéal», se désole Jonathan Pober. Certains envisagent déjà de délocaliser les télescopes sur la Lune pour être un peu tranquilles.