
Le Pentagone, le FBI et d'autres agences demandent aux fonctionnaires de ne pas répondre à l'ordre d'Elon Musk de justifier de leur activité
Le milliardaire, conseiller de Donald Trump, avait exigé samedi que les travailleurs fédéraux décrivent cinq tâches effectuées récemment dans un courriel, faute de quoi ils seraient considérés comme démissionnaires.
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Le Pentagone et d'autres agences du gouvernement américain, dont la police fédérale (FBI), ont demandé à leurs équipes de ne pas répondre au courriel exigeant des fonctionnaires fédéraux de justifier de leurs activités, après l'injonction en forme d'ultimatum d'Elon Musk, conseiller de Donald Trump. Sommé par le président américain de se montrer « plus agressif » dans sa mission consistant à sabrer dans les dépenses publiques, l'homme le plus riche de la planète avait exigé dans un courriel, samedi, que les agents des administrations fédérales rendent compte de leur travail récent.
« Le ministère de la défense est responsable de l'évaluation des performances de son personnel et il conduira tout examen en accord avec ses propres procédures », a écrit Darin Selnick, un responsable du Pentagone, dans un communiqué qui a été publié dimanche sur X, réseau social propriété d'Elon Musk. M. Selnick demande, « pour l'instant », de « suspendre toute réponse » au courriel envoyé samedi par l'United States Office of Personnel Management (OPM), le bureau chargé de la gestion des fonctionnaires, et intitulé « Qu'avez-vous fait la semaine dernière ».
Selon le New York Times, le FBI, le département d'Etat ou encore le renseignement national ont conseillé à leurs employés de ne pas y répondre. « Le FBI, par l'intermédiaire du bureau du directeur, est chargé de toutes les procédures d'évaluation », a écrit Kash Patel, le nouveau directeur de la police fédérale, nommé par Donald Trump et confirmé par le Sénat le 20 février.
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Dans un courriel reçu samedi par les fonctionnaires fédéraux, l'OPM exigeait une réponse d'ici à lundi soir, demandant aux fonctionnaires de décrire cinq tâches accomplies au cours de la semaine précédente et de mettre en copie de leur courriel leur responsable. Il était demandé aux employés de ne pas partager d'informations confidentielles.
Menace en cas d'absence de réponse à l'e-mail
Elon Musk, patron de SpaceX et de Tesla, et placé à la tête du département de l'efficacité gouvernementale par Donald Trump, avait annoncé un peu plus tôt que « l'absence de réponse » serait considérée comme une « démission ». Mais le courriel reçu par les fonctionnaires - et consulté par l'Agence France-Presse - ne relayait pas cette menace.
Cet appel de plusieurs agences de l'administration Trump à ne pas obéir à l'injonction du conseiller du président américain s'inscrit dans un contexte très tendu. En cinq semaines, le gouvernement du milliardaire républicain a mis en œuvre des mesures, sous l'impulsion d'Elon Musk, visant à licencier des pans entiers du personnel fédéral. Des milliers d'employés de l'administration en période d'essai ont été limogés. Incités à démissionner en échange d'une paie maintenue jusqu'à la fin septembre, quelque 75 000 fonctionnaires ont également accepté de quitter leur poste, selon les médias américains.
« Si je pouvais dire une chose à Elon Musk, ce serait “s'il vous plaît, ajoutez une dose de compassion dans tout ça. Ce sont des vrais gens. Ce sont de vraies vies” », a estimé, sur CBS, le sénateur républicain de l'Utah, John Curtis. « C'est un faux argument de dire que nous devons faire des économies et être cruel en même temps », a-t-il ajouté.