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Les Américains les plus riches vivent moins longtemps que les Européens les plus pauvres


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Une étude sur plus de 70.000 personnes l'a constaté: même au sommet de l'échelle sociale, les Américains ne parviennent pas à égaler la longévité des populations les moins aisées de plusieurs pays européens.

L'information n'est pas forcément une surprise. Plusieurs études ont déjà montré que les Américains mouraient plus jeunes que la plupart des personnes habitant dans les autres pays riches. En 2019, l'espérance de vie moyenne en Suisse ou en Espagne était de 84 ans contre 78,8 ans aux États-Unis. Un âge également plus bas qu'au Canada (82,3 ans), et calculé avant que la pandémie de Covid-19 ne passe par là pour aggraver la situation.

Dans un pays où les inégalités de richesse s'accentuent et où l'accès aux soins est réservé aux plus aisés, on pourrait penser que les classes moyennes et supérieures ne seraient pas concernées par cette espérance de vie diminuée. On se tromperait. Certes, les Américains les plus riches vivent plus longtemps que leurs concitoyens moins fortunés, mais ça ne veut pas dire que leur espérance de vie est similaire à celle, par exemple, des Européens.

Une étude menée par des chercheurs de l'Université Brown à Providence, dans l'État de Rhode Island, a permis de souligner ces disparités: les Américains les plus riches vivent moins longtemps que les Européens les plus riches, mais ce n'est pas tout. «Les Européens aisés d'Europe du Nord et de l'Ouest avaient des taux de mortalité 35% inférieurs à ceux des Américains les plus riches, dont l'espérance de vie ressemblait davantage à celle des plus pauvres d'Europe du Nord et de l'Ouest -ce qui inclut des pays comme la France, les Pays-Bas et la Suisse», explique un article du magazine Ars Technica.

Long live Europe.

«Les résultats sont un rappel brutal que même les Américains les plus riches ne sont pas à l'abri des problèmes systémiques aux États-Unis contribuant à une espérance de vie plus faible, tels que les inégalités économiques ou les facteurs de risque comme le stress, l'alimentation ou les dangers environnementaux», analyse l'autrice principale de l'étude, Irene Papanicolas, professeure d'économie de la santé à Brown, dans un communiqué de presse.

Pour dresser ce constat, la chercheuse s'est penchée sur les données de santé et de richesse de plus de 73.000 adultes aux États-Unis et en Europe datant de 2010. Tous étaient âgés de 50 à 85 ans et répartis en catégories selon leur pouvoir d'achat. Ces participants ont été suivis jusqu'en 2022. Première observation, la différence d'espérance de vie entre le quartile le plus pauvre et le quartile le plus riche est la plus marquée aux États-Unis. Autre enseignement, le quartile le plus pauvre des États-Unis était le groupe où l'on mourrait le plus jeune.

Comment justifier un tel écart? Si l'accès plus limité aux soins et le coût exorbitant d'une hospitalisation peuvent expliquer les différences internes aux États-Unis, ils ne justifient pas celles divisant les plus riches Américains des plus riches Européens. Pour les chercheurs, les différences de mode de vie de part et d'autre de l'océan Atlantique en sont sans doute la raison. Alimentation, environnement, comportements sociaux, différences culturelles, sont autant de facteurs qui doivent être pris en compte.

«Si nous voulons améliorer la santé aux États-Unis, nous devons mieux comprendre les facteurs sous-jacents qui contribuent à ces différences -en particulier entre des groupes socio-économiques similaires- et pourquoi ils se traduisent par des résultats de santé différents d'un pays à l'autre», conclut Irene Papanicolas.