Le site Mailorama distribuera des milliers d'euros dans les rues de Paris le 14 novembre prochain. Une opération de « guérilla marketing » qui suscite déjà la polémique.
A peine annoncée, l'opération marketing suscite déjà la polémique. Mailorama.fr, un site de cash-back (système qui vise à reverser de l'argent aux consommateurs en fonction de leurs achats) a annoncé qu'il allait distribuer le 14 novembre prochain plusieurs dizaines de milliers d'euros en plein Paris. Et ce, sans contrepartie.
Un bus aux couleurs de la société sillonnera la Capitale pour offrir aux passants 5 000 bourses contenant chacune entre 5 et 500 euros. Trois arrêts sont prévus. Tenus secrets jusque-là, ils seront dévoilés 48 heures avant l'événement dans la presse nationale et par communiqué de presse.
D'un point de vue marketing, l'opération est déjà un succès puisque, tant la Toile que la presse s'en sont fait écho. Certains ténors de la publicité sont même montés au créneau, comme Jacques Séguéla hier sur l'antenne de BFM TV (1). L'ancien gourou de François Mitterrand a jugé « l'événement indigne de la France ».
Réussite marketing
Chez Mailorama, on se défend. « Nous préférons distribuer de l'argent dans la rue plutôt que de le donner à Jacques Séguéla pour faire une campagne traditionnelle. Il ne s'agit pas d'une opération d'étudiants, plusieurs centaines de milliers d'euros ont été investis au total dans ce plan marketing d'un nouveau genre. Le guerilla marketing applique des méthodes non conventionnelles pour faire connaître un produit », répond Stéphane Boukris, responsable de l'opération pour Mailorama.
L'événement n'aurait pas pour dessein de faire uniquement un coup marketing, mais de faire connaître le cash-back, ce système qui vise à reverser de l'argent aux consommateurs et aux internautes en fonction de leurs achats.
Le jeune homme à l'origine de la manœuvre n'en est pas à ses premières armes en matière de polémique. Il y a quelques mois, Stéphane Boukris s'était fait connaître pour avoir lancé Faismesdevoirs.com. Désormais clos, le site Internet proposait aux élèves de faire faire leur exposés ou dissertations par des professionnels de l'enseignement contre rémunération.
Trouble de l'ordre public ?
La préfecture de police a indiqué qu'elle « étudiait avec attention le risque de trouble de l'ordre public que pourrait représenter cette distribution d'argent qu'elle s'était saisie de la question juridique en étudiant la légalité de ces pratiques inédites à (sa) connaissance dans les rues de Paris », rapporte l'AFP.
De son côté Stéphane Boukris assure que toutes les précautions ont été prises tant au niveau légal que de la sécurité : « Nous mettrons en place un dispositif impressionnant. Une dizaine de vigiles seront présents et ils pourront à tout moment trouver le soutien d'une force mobile. Nous voulons que cet événement se passe dans un esprit bon enfant ».
Sur la question morale soulevée par certaines associations de consommateurs, Mailorama fait savoir qu'une somme équivalente à celle distribuée aux badauds (non précisée) sera reversée au Secours populaire.