Electricité: La France en panne?
Un tiers des réacteurs nucléaires français était à l'arrêt lundi. Pour répondre à la demande croissante, la France pourrait être contrainte d'importer massivement de l'électricité cet hiver. Le réseau Sortir du Nucléaire juge la situation "très inquiétante".
La France va-t-elle manquer d'électricité cet hiver? La question se pose alors que lundi, un tiers des réacteurs nucléaires de l'Hexagone - 18 sur 58 - était à l'arrêt, et ce, pour des raisons diverses (maintenance, accidents, grève, etc). Dans ces conditions, la France pourrait être contrainte d'importer massivement de l'électricité cet hiver. Or, le parc nucléaire français assure plus de 76% de la production d'électricité en France.
Le réseau Sortir du Nucléaire juge la situation "très inquiétante". "Dès qu'il y a un grain de sable dans la machine (...) c'est tout le système français qui s'effondre", a ainsi estimé son porte-parole Stéphane Lhomme, mardi sur France Info. "C'est le pays qui a le plus de réacteurs nucléaires qui est obligé de mendier de l'électricité à ses voisins", s'étonne-t-il encore, évoquant de probables coupures de courant cet hiver. Et d'ajouter: "Tout le système français s'effondre."
Pics de consommation en hiver
Dès vendredi, le Réseau de Transport d'Electricité (RTE) a prévenu que la France devrait être contrainte d'importer massivement de l'électricité dès la mi-novembre. La situation s'annonce d'autant plus délicate qu'à ce déficit de production s'ajoute une hausse continue de la consommation d'électricité des Français, qui ont massivement recours au chauffage électrique en hiver. En 2006, 30% des logements étaient équipés de ce type d'appareil contre seulement 2% trente ans plus tôt. A cette situation s'ajoute un autre problème: l'importation d'électricité par la France n'est pas illimitée. D'abord, en raison de la capacité de production également restreinte de ses voisins. Ensuite, parce que le réseau électrique français supporte un seuil limite de quantité d'électricité.
Dans un communiqué publié lundi, la CGT-Energie, syndicat majoritaire chez EDF, évoque "un problème majeur de disponibilité" du parc de production nucléaire depuis 2002, et ce, estime-t-elle, "en partie dû à des choix politiques de réduction des coûts". Et de dénoncer: "De plus, la gestion catastrophique par les différents échelons de la hiérarchie d'EDF des conflits sociaux du printemps a eu un résultat extrêmement négatif sur la disponibilité des tranches.3