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El Roslino
Si les capitales ont bien disparu, la vie a continué dans les zones rurales. C'est ce qu'assurent des archéologues, selon qui de nombreux descendants des Mayas conservent encore aujourd'hui une partie de leur culture et de leurs rituels.
«La manière dont les Mayas vivaient en milieu rural était remarquablement stable à travers les siècles.»
Pendant des siècles, les Mayas régnaient sur de grands royaumes en Mésoamérique, qui correspond aujourd'hui à l'Amérique centrale. De nombreux scientifiques considèrent aujourd'hui que cette civilisation s'est effondrée au cours des années 1540, à l'arrivée des colonisateurs espagnols.
Mais récemment, une nouvelle analyse de la population de la péninsule du Yucatán, au Mexique actuel, a apporté des preuves indiquant que les Mayas n'ont jamais vraiment disparu.
Dans un article de National Geographic, l'archéologue et coauteur de l'étude Pedro Delgado Kú insiste sur le fait que «l'idée d'un effondrement des Mayas à l'époque postclassique [qui se conclut par la conquête espagnole, ndlr] est très controversée». Et pour cause: alors que de nombreuses capitales s'élevaient, s'effondraient et que leurs administrateurs se succédaient, la population rurale qui habitait autour de ces grandes villes n'a pas changé pendant des siècles.
Depuis plusieurs années, Pedro Delgado Kú et son équipe étudient la civilisation maya de la péninsule du Yucatán, et en particulier Mayapan, l'une des dernières grandes capitales construites dans la région avant la colonisation espagnole. Cette cité a été fondée au XIIe siècle, notamment par certains clans familiaux qui avaient renversé les dirigeants de l'ancienne capitale de la région, Chichén Itzá.
C'est dans les années 1180, lorsque la pluie est revenue après une longue sécheresse, que Mayapan est devenue une cité impressionnante. Outre les grandes pyramides comme le temple de Kukulcán, cette zone était entourée d'un mur d'environ 9 kilomètres qui pouvait à peine contenir sa population, explique Marilyn Masson, archéologue et coautrice de l'étude. Pour l'équipe de recherche, l'histoire de cette capitale contredit la théorie selon laquelle les Mayas ont disparu.
Des capitales éphémères
Pour comprendre davantage l'histoire de cette région, les chercheurs ont voulu se faire une idée de la population locale et de son évolution dans le temps. Dans leur étude publiée en décembre 2024, ils indiquent avoir examiné d'anciennes cartographies, en se concentrant sur les décennies couvrant l'effondrement de Chichén Itzá et l'essor de Mayapan. Ils ont également analysé environ 39 kilomètres carrés autour de Mayapan en utilisant un LiDAR (light detection and ranging), une technique de mesure à distance qui permet de révéler l'emplacement d'anciennes villes et cités. Ils ont fouillé 30% de cette zone, à la recherche d'objets pour pouvoir dater les maisons et les villages.
Résultat: si les grandes cités mayas changeaient au fil du temps, la population rurale qui approvisionnait les capitales en main-d'œuvre et en alimentation restait stable entre deux époques. Selon Elizabeth Paris, archéologue à l'Université de Calgary (Canada), cette tendance à la ruralisation entre les périodes de Chichén Itzá et de Mayapan n'est pas un cas isolé. Le même schéma s'est probablement répété pour des cités comme Tikal et Calakmul: «Les cités changeaient et se succédaient, pendant que la manière dont les Mayas vivaient en milieu rural était remarquablement stable à travers les siècles», explique-t-elle.
Du côté de Mayapan, les choses ont mal tourné. Entre 1441 et 1461, un clan a tué de nombreux membres de la famille Cocom, qui contrôlait la cité. L'ordre que Mayapan avait institué a été bouleversé et la population est retournée habiter à la campagne. La colonisation par les Espagnols a certes entraîné des changements radicaux dans cette région, mais les descendants actuels des Mayas conservent une partie de leur culture et de leurs rituels anciens. La ville de Telchaquillo (Mexique), située près des ruines de Mayapan, compte encore de nombreux locuteurs mayas.
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