Face à « la menace russe », Emmanuel Macron promet « des investissements supplémentaires » dans la défense « sans que les impôts ne soient augmentés »

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20:40

Les tarifs douaniers américains sont « incompréhensibles », estime Emmanuel Macron, qui espère « dissuader » Donald Trump

Le président de la République a ensuite évoqué la situation économique mondiale, disant que la France devait se « préparer à ce que les Etats-Unis décident de tarifs douaniers sur les marchandises européennes ». Emmanuel Macron a jugé cette décision « incompréhensible, tant pour l'économie américaine que pour la nôtre ».

Cette décision de l'administration Trump « accroît la difficulté du moment, mais elle ne restera pas sans réponse de notre part », a encore prévenu le chef de l'Etat, souhaitant toutefois « tout tenter pour convaincre [Donald Trump] que cette décision nous ferait du mal » et l'« en dissuader ».

Estimant que « le moment exige des décisions sans précédent sur notre agriculture, notre recherche, notre industrie, sur toutes nos politiques publiques », M. Macron a dit avoir « demandé au premier ministre et à son gouvernement - et invite toutes les forces politiques, économiques et syndicales du pays à leurs côtés - à faire des propositions à l'aune de ce nouveau contexte ».

20:28 Urgent

Le président de la République propose un « débat sur la protection des alliés du continent européen » par la dissuasion nucléaire française

« Notre dissuasion nucléaire nous protège ; elle est complète, souveraine, française de bout en bout », a poursuivi le chef de l'Etat, ajoutant qu'elle avait, depuis 1964, « toujours joué un rôle dans la préservation de la paix et de la sécurité en Europe ».

« Répondant à l'appel historique du futur chancelier allemand [Friedrich Merz], j'ai décidé d'ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen », a annoncé M. Macron, précisant que « quoi qu'il arrive la décision a toujours été et restera entre les mains du président de la République ».

20:22

Emmanuel Macron réunira à Paris, la semaine prochaine, les chefs d'état-major des pays prêts à garantir une future paix en Ukraine

Le chef de l'Etat a encore estimé, mercredi, que la paix en Ukraine « passera peut-être par le déploiement de forces européennes » dans le pays, qui « n'iraient pas se battre sur la ligne de front, mais seraient là, au contraire, une fois la paix signée, pour en garantir le plein respect ».

Emmanuel Macron a ainsi annoncé réunir, à Paris, la semaine prochaine, « les chefs d'état-major des pays qui souhaitent prendre leurs responsabilités à cet égard », et vanté « un plan pour une paix solide, durable, vérifiable, (...) préparé avec les Ukrainiens et plusieurs autres partenaires européens ».

« Je veux croire que les Etats-Unis resteront à nos côtés, mais il nous faut être prêts si tel n'était pas le cas. »
20:20 Urgent

Dans le secteur de la défense, « nous aurons à faire des investissements supplémentaires sans que les impôts ne soient augmentés », déclare Emmanuel Macron

Alors que l'enjeu d'un renforcement de la défense des pays européens se pose, après que Donald Trump a tourné le dos militairement à l'Ukraine, le chef de l'Etat a déclaré ne pas avoir « attendu l'invasion de l'Ukraine pour faire le constat d'un monde inquiétant », prenant pour exemple un budget des armées qui va doubler en presque dix ans.

« Et compte tenu de l'évolution des menaces de cette accélération (...), nous aurons à faire de nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires qui sont désormais devenus indispensables (...) Ce seront de nouveaux investissements qui exigent de mobiliser des financements privés, mais aussi des financements publics, sans que les impôts ne soient augmentés. Pour cela, il faudra des réformes. »

« Nous restons attachés à l'OTAN et à notre partenariat avec les Etats-Unis d'Amérique. Mais il nous faut faire plus », a lancé le président français, assurant qu'il était nécessaire de « renforcer notre indépendance en matière de défense et de sécurité. L'avenir de l'Europe n'a pas à être tranché à Washington ou à Moscou. Eh oui, la menace revient à l'Est et l'innocence, en quelque sorte, des trente dernières années, depuis la chute du mur de Berlin, est désormais révolue ».

20:16

« Nous devons continuer d'aider les Ukrainiens à résister jusqu'à ce qu'ils puissent négocier avec la Russie une paix solide »

Pour Emmanuel Macron, la « paix ne peut pas être conclue à n'importe quel prix et sous le diktat russe. La paix ne peut pas être la capitulation de l'Ukraine. Elle ne peut pas être son effondrement. Elle ne peut pas davantage se traduire par un cessez-le-feu qui serait trop fragile », alors que Washington a suspendu la livraison d'équipements militaires et de renseignement à Kiev et que Donald Trump s'est rapproché de Vladimir Poutine sans mettre autour de la table Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens.

Puis le chef de l'Etat a rappelé l'échec des accords de Minsk. « Nous ne pouvons pas oublier que la Russie a commencé d'envahir l'Ukraine dès 2014 et que nous avons alors négocié un cessez-le-feu à Minsk. Et la même Russie n'a pas respecté ce cessez-le-feu et nous n'avons pas été capables de maintenir les équilibres, faute de garanties solides. »

Un précédent qui jette le discrédit sur la parole du Kremlin, selon Emmanuel Macron. « Aujourd'hui, on ne peut plus croire la Russie sur parole. L'Ukraine a droit à la paix et la sécurité pour elle-même, et c'est notre intérêt et c'est l'intérêt de la sécurité du continent européen. C'est en ce sens que nous travaillons avec nos amis britanniques, allemands et plusieurs autres pays européens. »

20:08

« La menace russe est là et touche les pays d'Europe »

Le chef de l'Etat rappelle que « la guerre en Ukraine dure maintenant depuis plus de trois ans », avant d'évoquer l'engagement européen et français à Kiev. « Nous avons dès le premier jour décidé de soutenir l'Ukraine et de sanctionner la Russie. Et nous avons bien fait. Car c'est non seulement le peuple ukrainien qui lutte avec courage pour sa liberté, mais c'est aussi notre sécurité qui est menacée. (...) La paix ne peut plus être garantie sur notre continent même. La menace russe est là et touche les pays d'Europe nous touche. »

« La Russie a déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial », a estimé Emmanuel Macron, affirmant que « la Russie du président Poutine viol[ait] nos frontières pour assassiner des opposants, manipul[ait] les élections en Roumanie, en Moldavie, organis[ait] des attaques numériques contre nos hôpitaux pour en bloquer le fonctionnement ». Et « cette agressivité ne semble pas connaître de frontières », a-t-il encore ajouté.

Selon le chef de l'Etat français, la Russie « continue de se réarmer » et d'ici 2030, « elle prévoit d'encore accroître son armée, d'avoir 300 000 soldats supplémentaires, 3 000 chars, 300 avions de chasse de plus ». « Qui peut donc croire, dans ce contexte, que la Russie d'aujourd'hui s'arrêtera à l'Ukraine ? » « La Russie est devenue, au moment où je vous parle et pour les années à venir, une menace pour la France et pour l'Europe », a-t-il ajouté.
20:07

Emmanuel Macron : les Français sont « légitimement inquiets »

En introduction de son allocution, Emmanuel Macron estime que les Français sont « légitimement inquiets » face à la situation internationale, entre la guerre en Ukraine qui « continue avec la même intensité », les Etats-Unis qui « soutiennent moins l'Ukraine et laissent planer le doute sur la suite » et qui « entendent imposer des tarifs douaniers aux produits venant d'Europe ».

« Le monde continue d'être sans cesse plus brutal et la menace terroriste ne faiblit pas. Au total, notre prospérité et notre sécurité sont devenues plus incertaines, il faut bien le dire. »
20:01 Urgent

L'allocution du président commence

Le président de la République commence à parler. Emmanuel Macron doit évoquer la situation internationale, et en particulier l'Ukraine, à la veille d'un sommet européen crucial.