Annonce ToutSurTout

Bienvenue sur toutsurtout.biz

Déjà 15 ans !

Radio TST

Si vous souhaitez participer vous aussi aux discussions sur le forum, il faut vous inscrire ou vous identifier.

Le Thème TST Printemps est maintenant en place.

Les inscriptions sont actuellement OUVERTES.
  • Accueil forums
  •  » Le bar
  •  » Guerre en Ukraine : comment Donald Trump entend profiter économiquement des négociations...

Message 1 Discussion postée le 23-03-2025 à 17:42:25

El Roslino
Avatar de El Roslino


Titre: VIP
Avancement: Niveau 5
Lieu: U.S.A
Date d'inscription: 07-07-2016
Messages: 33 011
Site web

Guerre en Ukraine : comment Donald Trump entend profiter économiquement des négociations...

https://www.world-lolo.com/images/uploads/image.num1742748141.of.world-lolo.com.jpg



Guerre en Ukraine : comment Donald Trump entend profiter économiquement des négociations autour d'un cessez-le-feu

Au-delà de ses velléités sur les ressources naturelles ukrainiennes, le président américain semble désormais lorgner les sites nucléaires, la Maison Blanche ayant suggéré que les Etats-Unis puissent prendre "possession" des centrales du pays en guerre.

Donald Trump "ne se soucie pas de l'Ukraine", il ne se soucie "que de lui-même", a lâché l'ex-ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kouleba, lors d'une intervention vendredi à Nancy (Meurthe-et-Moselle) devant les étudiants de Sciences Po. "Mais cela ne signifie pas qu'il est impossible de négocier avec lui", a nuancé l'ex-chef de la diplomatie ukrainienne, alors que des pourparlers russo-américains s'ouvrent lundi 24 mars en Arabie saoudite en vue d'un cessez-le-feu en Ukraine.

Si les échanges ont semblé au bord de l'impasse le 28 février, lors de la visite extrêmement tendue de Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche, les discussions ont depuis repris dans un climat plus serein. Lors d'un échange téléphonique de plus d'une heure mercredi, les deux chefs d'Etat se sont mis d'accord sur une trêve partielle avec la Russie proposant l'arrêt, pendant un mois, des frappes visant les infrastructures énergétiques des deux pays.

Dans le communiqué américain faisant état de cette discussion, qualifiée de "positive, très substantielle et franche" par Volodymyr Zelensky, apparaît une mention directe aux centrales nucléaires ukrainiennes. "La propriété américaine de ces centrales serait la meilleure protection pour ces infrastructures et un soutien pour les infrastructures énergétiques ukrainiennes", est-il écrit dans ce texte, cité par Le Monde(Nouvelle fenêtre).

Cette mention, surprenante, apparaît comme une nouvelle tentative manifeste d'appropriation américaine des actifs stratégiques de Kiev, alors que Donald Trump ne cesse de réaffirmer depuis plusieurs semaines sa volonté de mettre la main sur les terres rares ukrainiennes, contenant notamment des métaux utilisés dans l'industrie électronique. Dans un conflit aux enjeux géopolitiques majeurs, le président républicain, pour qui le business reste la valeur centrale, assume de plus en plus ouvertement ses velléités économiques.
Des produits miniers très recherchés

Voilà des semaines que les précieux sous-sols ukrainiens sont au cœur des discussions entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky. L'Ukraine concentre à elle seule quelque 5% des ressources minières mondiales, même si toutes ne sont pas exploitées ou facilement exploitables. La Commission européenne a décrit le pays comme "une source potentielle de plus de vingt matières premières critiques". Des matériaux peuvent être qualifiés de critiques par des pays s'ils estiment qu'il y a une possibilité de pénurie de leur approvisionnement.

L'Ukraine produit trois ressources en grande quantité : le manganèse (il est le huitième producteur mondial, selon l'édition 2024 de la publication de référence World Mining Data), le titane (11e producteur mondial) et le graphite (14e producteur mondial). Le pays en guerre est également, selon cette source, "un des principaux pays d'Europe en matière de potentiel" concernant le lithium, également considéré comme critique.

L'ensemble de ces métaux et minerais sont particulièrement recherchés et leur demande "monte en flèche", souligne le média britannique The Independent(Nouvelle fenêtre), rappelant que "les véhicules électriques, les éoliennes, les panneaux solaires et les systèmes de stockage de l'énergie ont tous besoin de lithium, de cobalt et de terres rares".

Donald Trump ne cache pas son intérêt pour ces ressources naturelles. A ses yeux, l'exploitation des sous-sols ukrainiens par son pays serait une contrepartie légitime à l'aide américaine versée depuis trois ans à Kiev face à l'invasion russe. "Une des choses que nous allons faire très rapidement est de conclure un accord concernant les terres rares de l'Ukraine, qui ont une valeur incroyable", a lancé le milliardaire lors d'une cérémonie à la Maison Blanche jeudi, réitérant ses intentions déjà maintes fois évoquées depuis début février.
"Réinvestir une partie des recettes en Ukraine"

Cet accord était en passe d'être signé fin février, au moment de la violente dispute entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky. Selon les informations relayées par la BBC(Nouvelle fenêtre), l'accord qui pourrait être signé entre Kiev et Washington, dont les termes doivent encore être finalisés, prévoit la création d'un "fonds d'investissement" pour la reconstruction de l'Ukraine qui serait administré par les deux pays sur un pied d'égalité.

Selon ce texte, l'Ukraine verserait au fonds 50% des recettes futures provenant de l'exploitation de ses ressources minérales, pétrolières et gazières. Parallèlement, le gouvernement américain maintiendrait "un engagement financier à long terme en faveur du développement d'une Ukraine stable et économiquement prospère". Ce fonds serait conçu "pour réinvestir une partie des recettes en Ukraine", précise le New York Times(Nouvelle fenêtre).

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré mercredi qu'un tel accord donnerait aux Etats-Unis un "intérêt direct" à protéger l'Ukraine, tout en assurant que les Européens allaient "devoir être impliqués" dans tout accord potentiel. Car les minerais et terres rares ukrainiens n'intéressent pas seulement les Américains : Stéphane Séjourné, commissaire européen à la stratégie industrielle, avait lui aussi évoqué fin février des discussions avec Kiev à ce sujet. Quelque "21 des 30 matériaux critiques dont l'Europe a besoin peuvent être fournis par l'Ukraine dans le cadre d'un partenariat gagnant-gagnant", avait-il déclaré lors d'une session de travail entre les commissaires européens et le gouvernement ukrainien.
Un test de Donald Trump ?

Les ambitions de Donald Trump ne s'arrêtent pas aux terres rares : le dirigeant américain semblerait désormais viser les centrales nucléaires ukrainiennes. Une prise de contrôle américaine matérialiserait l'argument régulièrement brandi par les Etats-Unis selon lequel une implication économique de leur part permettrait à l'Ukraine de se maintenir à l'abri des attaques russes, puisque Vladimir Poutine n'oserait pas, selon ce raisonnement, cibler les intérêts américains.

La réaction de Volodymyr Zelensky ne s'est pas fait attendre : il a assuré jeudi qu'il ne "discuterait pas" d'un transfert aux Etats-Unis de la propriété de ses centrales nucléaires, y compris celle de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par l'armée russe depuis plus de trois ans. "Il s'agit de centrales nucléaires appartenant à l'État, ce ne sont pas des propriétés privées", a-t-il martelé lors d'une conférence de presse devant ses alliés européens à Oslo (Norvège).

Selon des experts ukrainiens, cités par le Guardian(Nouvelle fenêtre), ce soudain intérêt de Donald Trump pour les ressources énergétiques n'est pas innocent. Il s'expliquerait par le fait que Kiev a assuré aux Etats-Unis que s'ils voulaient avoir accès aux minerais ukrainiens, ils auraient besoin de la capacité de production d'électricité de la centrale de Zaporijjia pour alimenter les usines procédant à leur extraction, car celles-ci consomment beaucoup d'énergie.

Le New York Times(Nouvelle fenêtre) avance une autre piste d'explication, soulignant que cet accord renforcerait la position de Westinghouse, une entreprise américaine qui avait signé avant la guerre un accord avec Energoatom, l'entreprise nucléaire publique ukrainienne, pour la construction de cinq réacteurs dans le pays. Westinghouse s'intéresserait particulièrement à la centrale de Zaporijjia qui, avant l'invasion russe, utilisait du combustible et des technologies provenant de cette entreprise.

Cette annonce surprise pourrait tout aussi bien être une sorte de test de Donald Trump, arguent deux sources industrielles ukrainiennes citées par l'agence Reuters(Nouvelle fenêtre). Il chercherait ainsi à jauger ce qui est envisageable ou non avant le début des négociations entre Kiev et Moscou en vue d'un cessez-le-feu. Cette proposition viserait également à faire pression sur Vladimir Poutine en proposant un accord dans lequel il devrait céder la centrale de Zaporijjia, sous occupation de l'armée russe depuis le 4 mars 2022.

 

  • Accueil forums
  •  » Le bar
  •  » Guerre en Ukraine : comment Donald Trump entend profiter économiquement des négociations...