La rumeur de piliers XXL sous les pyramides de Gizeh est l'exemple parfait d'une fake news scientifique.

Des pseudos chercheurs ont teasé une étude inexistante, alimentant les pires fantasmes conspis sur les pyramides.

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SCIENCE - Une ville mystérieuse sous les pyramides de Gizeh, des passages souterrains, une centrale énergétique, et des puits très profonds. Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus, une « découverte » fait rêver les fans d'Égypte ancienne - mais exaspère les experts.

Ce rêve, c'est celui de Filippo Biondi, Armando Mei et Corrado Malanga. Le 16 mars, lors d'une conférence de presse filmée pour YouTube, les trois Italiens déclarent avoir percé les secrets de la pyramide de Khéphren. Avec un radar, ils auraient observé des structures souterraines allant jusqu'à 648 mètres de profondeur, qui ressemblent selon eux à 8 cylindres parallèles. Selon la NASA, ce type de radar est normalement utilisé pour étudier des reliefs à la surface.

Sauf que les auteurs, qui comptent parmi eux un passionné des aliens, n'ont pas encore sorti d'étude sur le sujet, juste un résumé et des images. Ils basent toute leur crédibilité sur un papier similaire, mais sur une autre pyramide, qu'ils ont sorti en 2022. Ces trouvailles n'ont pas été reprises par des archéologues crédibles, explique le site de fact-checking Snopes, qui qualifie la rumeur de fake news.

L'égyptologue Zahi Hawass a de son côté expliqué que cette pseudo-découverte était impossible, le ministère du tourisme n'ayant par ailleurs autorisé aucune expérimentation autour de cette pyramide. Un debunk qui n'a évidemment pas empêché la diffusion de la rumeur dans des cercles adeptes de vieilles théories du complot. Résultat, un déluge d'images générées par IA, de memes et de vidéos conspis montrant une centrale électrique ou des salles religieuses légendaires sous le plateau de Gizeh - le tout bien plus viral que les véritables trouvailles d'archéologues sur le sujet.

En 2024, une équipe de chercheurs avait par exemple découvert des « anomalies » sous le cimetière de Khéops, précise le magazine du Smithsonian Institution. Pas des cylindres parallèles, mais quelque chose proche de la surface et en forme de L, connecté à une structure plus profonde. Mais pour en savoir plus, le chemin est encore long - et les conspirationnistes n'ont pas le temps d'apprendre.