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Caroline
Trachemys scripta elegans, aussi connue sous les noms de Tortue de Floride et Tortue à tempes rouges, provient principalement de Floride, aux États-Unis. Il s'agit d'une tortue aquatique vivant normalement dans les lacs, étangs et marécages du Mississippi. Elle est facilement identifiable par les taches uniques de couleur rougeâtre qu'elle a sur ses tempes. On peut noter, également, son plastron de couleur jaune tacheté de noir et sa carapace dorsale de couleur vert marron. Jeunes, elles sont vertes à vert jaunâtre.
Les dimorphismes sexuels
Reconnaître une tortue de Floride femelle en 3 points.On peut différencier le mâle de la femelle par quelques caractéristiques :
La taille et la forme des griffes : en effet, les griffes du mâles sont courbées et longues tandis que les griffes de la femelle sont droites et plus courtes.
La forme du plastron : la forme du plastron du mâle est plutôt concave et convexe chez la femelle.
La taille de la queue : Le mâle a une queue plus grande que la femelle. L'ouverture cloacale de la queue est plus éloignée de sa base chez les mâles.
Généralement, les femelles sont plus grandes que les mâles.
Noter que, comme pour les autres espèces de tortue, il est très difficile de déterminer le sexe des jeunes.
Élevage
En bassin extérieur
Sous les latitudes françaises, elle peut vivre toute l'année dans un bassin extérieur clôturé en veillant bien à ce qu'elle ne puisse absolument pas en sortir. Elle est très habile pour creuser et ainsi s'évader en passant sous la clôture mais elle se montre aussi très adroite pour escalader toutes sortes de choses. La clôture doit donc être profondément enfouie et monter suffisamment haut pour éviter tout risque d'évasion sauvage. On évitera les clôtures de type grillagé car il leur est facile d'escalader ce genre de structures.
On évitera dans ce bassin toutes végétations car la tortue devient omnivore une fois adulte et aura très vite fait de manger tous les végétaux du bassin. Préférez donc les fausses plantes qui tiendront bien plus longtemps.
Le bassin doit être muni d'une zone relativement profonde pour que la tortue puisse hiberner tout l'hiver, enfouie dans la vase de sa partie profonde. Il doit aussi être muni d'une partie moins profonde donnant accès à la plage sur la quelle elle n'hésitera pas à venir prendre des bains de soleil pendant de longues heures. La plage doit être relativement vaste (la dimension est estimée à 1/3 pour la partie terrestre et 2/3 pour la partie aquatique).
En aquarium
La maintenance en aquarium n'est pas recommandée pour les tortues et on préfèrera toujours le bassin, même d'intérieur.
Comme le bassin extérieur, l'aquarium doit disposer d'une partie terrestre (appelée plage) en plus de sa partie aquatique (1/3 partie terrestre pour 2/3 partie aquatique). Ce type d'aquarium aménagé pour tortue est souvent appelé "aqua-terrarium" par les chénophiles.
L'aqua-terrarium ou le bassin d'intérieur doit être muni d'un néon diffusant 5 % d'UVB sur toute la longueur de la partie aquatique mais aussi de la partie terrestre. Les UVB sont indispensables pour le bien être de la majorité des tortues et c'est le cas pour la Trachemys scripta elegans. En effet ils sont nécessaires à la synthèse de la vitamine D3 qui permet de fixer le calcium sur les os. Sans UVB, l'ossature va se déformer (carapace comprise évidemment) de plus en plus (et ce ne sont que les dégâts visibles de l'absence d'UVB) et la tortue finira par mourir.
L'aqua-terrarium ou le bassin d'interrieur doit aussi être muni d'un éclairage puissant recouvrant toute sa surface.
La plage doit être chauffé grâce à la lampe chauffante à une température d'environ 30 à 32 °C le jour et 5 à 10 °C de moins la nuit pendant le printemps, l'été et l'automne et sera éteint l'hiver pour que la tortue hiberne.
Quant à l'eau, elle doit être chauffée grâce à un chauffe-eau (type résistance ou autre) qui sera branché sur un thermostat pour que la température reste entre 25 et 28 °C le jour et 5°C de moins la nuit pendant le printemps, l'été et l'automne. On éteindra complètement le chauffage de l'eau en hiver pour que la tortue hiberne.
La tortue à tempes rouges est une bonne nageuse. On recommande une profondeur d'eau d'au moins 30cm, moins lorsqu'elle est jeune.
Alimentation
Lorsque la Trachemys scripta elegans est juvénile, sa nourriture se compose de 90 % de viande et poisson crus et 10 % de végétaux. Les crevettes séchées, ainsi que les sticks "pour tortues aquatiques" vendues en animalerie et dans les grandes surfaces doivent être proscrites, car ils sont très pauvres en apport nutritif contrairement à ce que l'on peut penser. Il est préférable de privilégier des aliments frais comme des morceaux crus de poisson (frais ou décongelé) ainsi que de crevette. On peut également donner de la viande blanche.
Il est nécessaire de donner du foie de volaille ou de poisson une fois par semaine. Cet aliment permet d apporter de la vitamine A, très importante pour prévenir les maladies liées à l'hypovitaminose A comme la cécité. Attention, l'hypervitaminose A est tout aussi néfaste. Tout est une question de dosage et d'alimentation variée et équilibrée.
Pour ce qui est des végétaux, privilégiez les aliments avec un fort taux de calcium/phosphore (2/1 minimum) comme le pissenlit, les jacinthes d'eau, le cresson, la chicorée (scarole et frisée) etc. À éviter, les viandes rouges en général, trop riches pour les tortues qui deviendront rapidement obèses. La pâtée pour chien/chat ou les croquettes, souvent considérés comme de bons aliments d'appoint, sont eux aussi à proscrire pour les mêmes raisons.
Pour une tortue adulte, la seule différence réside dans la ration de végétaux qui est bien plus importante lorsqu'elle est adulte (environ 65 % de viande pour 35 % de végétaux). Le rapport viandes/végétaux dépendra uniquement des préférences de votre tortue (elles sont généralement plus carnivores que végétariennes.). Pour que la tortue prenne l'habitude de consommer des végétaux, il est conseillé de leur proposer de la verdure dès l'"adolescence". De l endive et des rondelles de pommes pas acides sont appréciées. Peut-être que l'animal ne s'intéressera pas tout de suite à cette nourriture, mais il en mangera plus facilement une fois adulte. Les tortues adultes habituées mangeront volontiers ces produits frais et auront moins de problèmes de poids et de santé que si elles restaient exclusivement carnivores.
Les tortues sont des reptiles, donc des animaux à sang froid. Elles n'ont pas une température corporelle aussi élevée que la nôtre et elles peuvent se chauffer au soleil et se rafraîchir dans l'eau. Elles n'ont donc pas besoin d'autant d'énergie que nous; par conséquent, il est inutile de les nourrir tous les jours (sauf lorsqu'elles sont encore jeunes et que leur carapace n'est pas encore bien dure). 2 à 4 fois par semaine suffisent en principe. Les tortues domestiques prennent facilement du poids, donc ne les sur-nourrissez pas! Si en se rétractant, vous apercevez des bourrelets autour des membres, diminuez simplement la ration habituelle les jours de nourrissage. En aucun cas l'on ne devrait les affamer pour les faire maigrir! Cette procédure est nuisible pour sa santé!
La reproduction
L'accouplement se passe peu de temps après que la tortue a fini d'hiberner. Il se traduit par une attitude assez agressive du mâle avant de vraiment passer à l'action. Lors de la parade, le mâle se met devant la femelle, tend ses bras parallèlement à sa tête, et, paumes à l'extérieur, fait vibrer ses longues griffes qui effleurent la tête de la désirée. Il peut mordre la femelle. Cette attitude est parfois observée, sans accouplement: Il s'agit dans ce cas d'une pose d'intimidation (défense du territoire principalement). Il faut alors observer attentivement les animaux et les séparer pour de bon dans 2 bacs différents si les bagarres sont trop graves.
Si l'accouplement a bien été effectué, la femelle peut effectuer plusieurs pontes par an (2 en moyenne). Chacune des pontes comprend entre 5 et 20 œufs. La durée d'incubation varie entre 60 et 80 jours. Il est important de maintenir un bon taux d'hygrométrie ainsi qu'une température constante pendant toute la durée de l'incubation.
Importations et invasions
Mode, puis délaissement total
Vers les années 1970, les tortues de Floride ont été importées massivement d'Amérique en Europe. La jolie tortue à tempe rouge était très en vogue et bon nombre de gens en prenaient, sans se rendre compte qu'une tortue avait des besoins spécifiques, n'était pas juste un bien de consommation mais un être vivant et qu'elle pouvait vivre près de 60 ans. Sans parler du fait que certains vendeurs « omettaient » de dire que ces bébés tortues, pas plus gros qu'une pièce d'un euro à la naissance, grandissaient et qu'elles pourraient mesurer de 15 à 20 cm et peser jusqu'à 2 ou 3 kg à l'âge adulte, voire atteindre un jour 30 à 40 cm.
Ces importations massives ont eu lieu aussi dans plusieurs régions d'Asie, comme à Hong-Kong.
Problèmes engendrés
Tortue de FlorideDe nombreux parents sous la pression de leurs enfants ont acheté un être vivant comme s'il s'agissait d'un bien de consommation banal et ne se sont pas rendu compte de la responsabilité de posséder un animal.
Beaucoup de personnes ne savaient pas comment s'en occuper. En donnant par exemple trop de nourriture carnée aux tortues, ces dernières garderont des bosses monstrueuses sur leur carapace.
Ces personnes sont très souvent mal conseillées par les commerçants qui vendent les animaux sans les accessoires obligatoires à leur bien-être
les ustensiles minimales a leurs bien etre sont une pompe, un filtre et changer l'eau deux a trois fois par semaine.
Ces importations ont réduit la population du Mississipi, mais ont introduit des envahisseurs potentiels en Europe. Situation assez paradoxale...
Les populations naturelles n'avaient plus suffi à ce marché juteux. On faisait alors des élevages intensifs. Il en résultait des jeunes albinos, des faibles et même des tortues à deux têtes.
Il s'en est suivi un relâchement massif des animaux dans les étangs et autres cours d'eau.
Les tortues de Floride ont réussi à s'acclimater, malgré le fait qu'elles ne se reproduisent pas.
Dans certaines régions, elles n'ont pas causé de problèmes, mais en Suisse par exemple, elles sont une menace écologique. En effet, les Trachemys scripta elegans sont très voraces, si bien qu'un étang peut facilement être dépouillé de toute vie et végétation par un seul animal. En 1998, une énorme tortue de Floride a été capturée par une équipe de vétérinaires et de pompiers, sur les rives du Main, en Allemagne. Le "monstre", qu'on a pu voir au zoo de Frankfort, pesait 25 kg.
Beaucoup plus agressive, elle menace la cistude d'Europe, une tortue aquatique indigène (menacée en Suisse et en France) en monopolisant les postes de basking (postes intéressants pour bronzer).
Les centres d'accueil pour tortues n'existaient pas encore, il a fallu en créer pour récupérer les animaux relâchés dans la nature ou accueillir ceux des gens qui voulaient quand même offrir un meilleur environnement à leur animal
Récupérer les tortues
Quelques centres d'accueil spécialisés ont été inaugurés pour accueillir ces tortues délaissées.
En France un programme de récupération a été mis en place, les infos sur le site : http://tortue.floride.u-psud.fr/. Les sites d'accueil ont tous signés une charte les engageant àprendre soin des individus en bonne santé qui leur sont remis et qui servent à des actions de sensibilisation aupres du grand public.
Début août 2006, le jardin zoologique du Parc de la Tête d'Or à Lyon a inauguré le Centre de récupération des tortues de Floride, en partenariat avec le Laboratoire d'Ecologie systématique et Evolution de l'université Paris Sud. Ainsi, le jardin espère ne plus avoir à constater d'abandons anonymes qui risqueraient de nuire à l'écosystème et à l'équilibre des espèces cohabitantes. Désormais, il faudra se signaler à l'administration du Parc qui fournira au "déposant" une fiche de dépôt.
En Suisse romande, notamment, on peut trouver l'Association de protection et récupération des tortues (PRT) à Chavornay, entièrement bénévole. Le centre accueille également toute autre espèce exotique. Depuis peu, le centre de Chavornay participe même à des programmes de sauvegarde de tortues menacées (dont la cistude par exemple).
Bon nombre d'espèces de tortues exotiques sont à présent interdites de commerce en Europe depuis la fin des années 1990 bien que la vente « au noir » continue.
En Suisse, une ordonnance de l'office fédérale de l'environnement OFEV interdisant la vente et l'importation vient d'être adoptée depuis le 1er octobre 2008.
Solenne