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Ce 1er mars, Google mettra dans le même chaudron l'ensemble des données personnelles aspirées sur tous ses services, sites et logiciels. Cette nouvelle politique de confidentialité, jugée plus claire, plus simple par Google lui-même, suscite de sérieuses critiques des CNIL européennes. Un billet de l'Electronic Frontier Foundation posté voilà quelques jours a justement tenu à expliquer comment supprimer l'historique de vos recherches sur le moteur avant cette grande fusion.
Google décrit certes plusieurs avantages à cette conservation : possibilité de retrouver plus facilement les pages précédemment visualisées, de faire des recherches dans l'intégralité du texte des pages que vous avez consultées, ou d'obtenir « des résultats de recherche personnalisés et en plus grand nombre » puisque l'historique Web « vous fournit des résultats de recherche en fonction de ce que vous avez recherché et des sites que vous avez consultés ».
Mais pour l'EFF, soucieuse des questions de vie privée, l'utilisateur peut aussi avoir l'intérêt d'assécher ces informations autant que faire se peut : n'est-ce pas avec votre historique que Google peut vous retracer au plus près votre identité numérique ?
Pour supprimer cet historique, il suffit de s'enregistrer sur votre compte Google, d'aller sur la page https://www.google.com/history et de cliquer sur « Supprimer tout l'historique web ». Un choix qui aura aussi pour effet de « suspendre » cette fonctionnalité à l'avenir. Libre à chacun de la réactiver.
Une désactivation imparfaite.
Une précision de rigueur cependant : comme le souligne l'EFF, malgré cette désactivation, Google ne s'interdit pas de capter et enregistrer vos usages numériques dans son écosystème à des fins internes. De plus, selon les législations nationales, des contraintes légales peuvent évidemment contraindre les intermédiaires à être très attentifs à vos mouvements numériques. Enfin, avec un historique actif, Google conserve ces enregistrements indéfiniment. Désactivé, les données seront anonymisées partiellement après 18 mois de stockage. Les CNIL européennes réclamaient 6 mois, soit trois fois moindre.
Une désactivation incomplète.
Surtout, la nouvelle politique de confidentialité de Google dépasse allègrement le seul stock des données de l'historique de vos recherches. L'effacement de cet historique n'est qu'un maigre butin. Pourquoi ? Il suffit de lire ou relire dans les CGU activées demain, quel est le stock d'informations récolté et fusionné, afin de maximiser votre « expérience utilisateur » et les campagnes de publicité de la firme.
Parmi elles, Il y a bien sûr les fichiers journaux (et donc vos requêtes de recherche, visées par le post de l'EFF). Mais il y a aussi les données que vous fournissez à Google (nom, e-mail, numéro de téléphone, carte de paiement), des données qui sont collectées lors de l'utilisation des services maison (l'appareil utilisé, version du système d'exploitation, les identifiants uniques de cet appareil et les données relatives au réseau mobile, y compris votre numéro de téléphone). Sans oublier les données relatives aux communications téléphoniques (votre numéro de téléphone, celui de l'appelant, les numéros de transfert, l'heure et la date des appels, leur durée, les données de routage des SMS et les types d'appels).
Ce n'est pas tout : s'y ajoutent votre adresse IP, les évènements liés aux plantages, à l'activité du système, aux paramètres du matériel, au type et langue de votre navigateur, à la date et l'heure de la requête et l'URL de provenance. Et les inévitables cookies ou encore les données de localisation (signaux GPS envoyés par un appareil mobile, ou l'identification des points d'accès Wi-Fi et les antennes-relais se trouvant à proximité)...
Bref, l'effacement de l'historique ne remettra dans les mains de l'utilisateur qu'une parcelle de sa vie numérique. Une toute petite parcelle.
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