Vous n'êtes pas identifié.
Pages: 1
Réponse : 0 / Vues : 3 478
Les activistes du collectif informel Anonymous diffusent sur Internet, depuis le 8 juillet, des listes d'individus, principalement de nationalité belge et néerlandaise, les présentant comme des utilisateurs présumés de sites pédophiles. Dans les différents documents, diffusés sur le site de partage de documents en ligne Pastebin, les hackers donnent des informations personnelles sur les personnes incriminées.
Des adresses email, des adresses postales et des adresses IP, ainsi que des liens vers des profils Facebook et des numéros de téléphone ont ainsi été divulgués. Le collectif d'activistes propose aux internautes de suivre son "opération anti-pédophilie", baptisée #OpPedoChat, en temps réel sur le compte Twitter @TheAnonOne et d'envoyer des informations complémentaires s'ils en ont.
Le 8 juillet, le groupe d'activistes, connu pour ses attaques informatiques de grande ampleur, a publié sur YouTube une vidéo pour présenter cette nouvelle opération. Sur la vidéo, qui dure un peu plus de deux minutes, un individu portant le célèbre masque des Anonymous explique que "récemment, il y a eu une augmentation du nombre de sites Web de chat et de partage de photos pédophiles. (...) Anonynous veut réduire, si ce n'est éradiquer, ce fléau d'Internet."
Dans l'un des documents diffusés, le nom d'un élu local du parti nationaliste flamand, le Vlaams Belang, est cité, ainsi que ses adresses email et postales. L'homme politique, interrogé par la presse belge, nie les faits, et affirme que la boîte mail, présentée comme la source d'où proviendrait les messages pédophiles, est une ancienne adresse, piratée il y a quelques années, et qu'il n'utilise plus aujourd'hui.
Une méthode contestée.
D'où viennent listes de citoyens néerlandais et belges ? Aucune information ne permet de le dire avec certitude. Les pirates informatique pourraient se les être procurées grâce au piratage de forums de sites pédophiles. Ce n'est pas la première fois que les Anonymous s'attaquent à des sites pédophiles : en octobre 2011, le collectif avait lancé l'opération #OpDarknet avec le même objectif. Les hackers avaient diffusé les adresses de 1 500 utilisateurs présumés du site pornographique "Lolita City".
La méthode utilisée soulève des interrogations. Pour Dirk Depover, porte-parole de l'association Child Focus, qui lutte en Belgique contre la pédopornographie sur Internet, l'action d'Anonymous aura des effets pervers. "Cette action est très symbolique, mais publier les identités d'individus risque d'être contreproductif", explique-t-il. "Beaucoup d'adresses de personnes qui ne sont pas pédophiles ont probablement été publiées, et pour eux, cela va avoir des conséquences graves. Et si l'on marginalise les personnes coupables, en citant leur nom sur le Net, elles deviennent des parias, et n'ont, ensuite, plus aucun intérêt à collaborer pour se faire soigner."
Lieve Pellens, porte-parole du parquet fédéral, explique au Monde.fr que des enquêtes pourront être ouvertes à l'encontre des personnes identifiées par Anonymous comme pédophiles présumés : "Les parquets locaux vont recevoir les procès-verbaux concernant les personnes présumées pédophiles. Ensuite, chaque parquet réagira différemment, en fonction des antécédents de l'individu et de sa situation familaile, s'il a des enfants ou non, par exemple."
Les hackers pourraient eux aussi faire face à la justice. Agnès Reis, porte-parole de la police fédérale belge, affirme qu'un "procès-verbal a été transmis au parquet fédéral, qui reprend les constatations sur l'infraction commise par les hackers". Le parquet n'a pas souhaité faire de commentaire sur ce versant du dossier.
Réponse : 0 / Vues : 3 478
Pages: 1