Peter Doherty, est un poète et un auteur-compositeur-interprète de rock anglais, né le 12 mars 1979 à Hexham, dans le comté de Northumberland, en Angleterre.

Enfance et adolescence

Peter Doherty naît à Hexham en 1979, de Peter Doherty Sr. et de Jaqueline Doherty. Il est le cadet d'une fratrie de trois enfants (l'aînée s'appelle Amy-Jo et la benjamine Emily). Il ne restera pas longtemps dans sa ville natale, et se retrouve successivement en Allemagne, dans le Dorset, à Coventry, à Liverpool, à Birmingham, à Chypre, à cause des obligations professionnelles de son père, militaire. Ce dernier impose, à lui et à ses sœurs, une discipline très dure, mais leur fait également découvrir des auteurs comme George Orwell. Peter, comme son père, se découvre une passion pour la littérature, et découvre les poètes romantiques et les décadents français (Baudelaire, Rimbaud, Huysmans...) mais surtout Oscar Wilde, dont il lit Le Portrait de Dorian Gray à 15 ans, ou encore William Blake. À l'école, c'est un élève très brillant, surtout dans les matières littéraires. Il remporte d'ailleurs un concours de poésie organisé par le British Council. C'est également pendant son adolescence qu'il commence la rédaction de ses Books Of Albion, des cahiers qui mêlent paroles de chansons, dessins et journal intime. Les paroles de la chanson Albion, chantée par les Libertines et présente sur le premier album des BabyShambles ont d'ailleurs été écrites lorsqu'il avait 16 ans. Il fait aussi profiter de ses talents d'écrivain en créant le fanzine « All Quiet On Western Avenue » dédié aux Queen Park Rangers, son club de football préféré, dans lequel il rêve de jouer plus tard. Il grandit avec les Beatles.

Concernant la musique, Peter ne reçoit pas vraiment une éducation rock. Pendant son adolescence, ce sont d'ailleurs la dance et la house qui sont les plus populaires. Il découvre les Smiths et les Stone Roses à 15 ans, et tombe littéralement amoureux de cette musique. « Après ça je me foutais de l'école, (...) j'écoutais les Smiths et c'est comme ça que j'ai décidé d'être dans un groupe », confie-t-il. À 16 ans, il se met à la guitare.

Après le lycée, à 17 ans, à l'occasion d'une visite chez sa sœur Amy-Jo à Londres, l'anecdote dit que cette dernière aurait appelé un ami, Carl Barât, pour "garder" son frère. C'est ainsi que les deux garçons se seraient vus pour la première fois. Après cette rencontre, Peter décide de s'installer à Londres chez sa grand-mère, officiellement pour faire des études de littérature. Il reste un an à la faculté, puis abandonne, emménage avec Barât et fait des petits boulots pour survivre. Il devient ainsi fossoyeur, barman, dealeur (il aurait d'ailleurs vendu de l'acide aux Strokes de passage en Angleterre contre une place à leur concert). Les deux acolytes s'affublent de surnoms comme "Carlos" et "Biggles" pour Carl Barât, ou "Pigman" et "Bilo" pour Pete. Barât fait découvrir à Doherty le rock de Nirvana, des Doors, du Velvet Underground...

Ensemble, ils montent un semblant de groupe. Les débuts sont difficiles, surtout au niveau de la stabilité de la formation. En effet, Doherty n'est pas un très bon guitariste, malgré les cours de Barât, et les jeunes Libertines perdent sans cesse bassistes et batteurs. Malgré les doutes de Carl Barât, Doherty continue à croire aux Libertines. Ils jouent dans de petites salles, et même dans des maisons de retraite. La formation se stabilise avec l'arrivée de Gary Powell à la batterie puis de John Hassall à la basse. Et puis le succès arrive du jour au lendemain.

La période Libertines

C'est ce dont Pete et Carl avaient toujours rêvé. Cependant, le succès ne leur apporte pas seulement du bonheur. Pete rompt avec son amie avec laquelle il était depuis quatre ans. Le succès l'a "trop changé". Sa relation avec Carl commence déjà à imploser, malgré les excellentes critiques de leur premier album sorti en 2002, Up The Bracket, produit par Mick Jones, ex-guitariste des Clash. Dépassé par sa célébrité soudaine, Pete sombre dans les addictions au crack et à l'héroïne.

Carl Barât s'accroche, et le groupe continue sa marche chaotique. En 2003, Doherty a un garçon, Astile Louis, avec la chanteuse Lisa Moorish. C'est la même année que Les Libertines reçoivent aux NME Awards, bible musicale au Royaume-Uni, le titre de "meilleur groupe du Royaume-Uni". Ils sont au sommet de leur gloire, et paradoxalement, jamais Doherty ne semble avoir traversé de si mauvaise passe. Il ne participe pas à une tournée japonaise du groupe et part en Thaïlande dans un monastère en cure de désintoxication, mais revient quasiment aussitôt en Angleterre. Pour payer ses drogues, il cambriole l'appartement de Carl Barât. Condamné par la justice le 7 septembre 2003 à six mois de prison, transformés en deux mois après qu'il a fait appel, il se réconcilie peu à peu avec Barât alors qu'il est sous les verrous. Le groupe enregistre un deuxième album, The Libertines, qui sort en 2004, après des séances en studios assez houleuses, l'intervention de la sécurité étant parfois nécessaire pour calmer les deux leaders du groupe. Après une autre tournée marquée par l'absence de Doherty, Carl Barât annonce le 17 décembre à Paris lors d'un concert la dissolution du groupe.

Post-Libertines et formation des Babyshambles

[center]Doherty, lors d'une période de froid avec Barât, pendant l'été 2003, a monté un projet solo : Babyshambles. Il reprend ce projet après la séparation définitive des Libertines, et sort un premier album intitulé Down in Albion en novembre 2005 qui reçoit un accueil mitigé de la part de la critique.

C'est aussi pendant cette période qu'il rencontre la top model Kate Moss à l'occasion du trente-et-unième anniversaire de celle-ci, le 16 janvier 2005. Leur relation va marquer le début de l'invasion de la vie de Doherty par les tabloïds, particulièrement par le journal The Sun. L'arrestation de Doherty en février ainsi que celle de son ami Alan Wass pour chantage et vol n'arrangent pas les choses, même si il sera relâché faute de preuves. Les frasques du chanteur et de sa compagne sont révélées par la presse à scandale et choquent une partie de l'Angleterre. Leur relation connaît des hauts et des bas. En juillet 2007, il rompt définitivement avec Kate Moss.

Il a une brève relation en octobre 2007 avec le top-model Irina Lazareanu, une amie d'enfance, également amie de Kate.

Au même moment, en octobre 2007, sort le deuxième album des Babyshambles, Shotter's Nation, qui reçoit cette fois un accueil enthousiaste de la part de la critique.

Cependant, en avril 2008, Doherty est condamné à 14 semaines de prison ferme pour conduite en état d'ivresse et non-respect des conditions de liberté conditionnelle. Il passera finalement 4 semaines dans la prison de Wormwood Scrubs, et sera libéré le 6 mai 2008, bénéficiant notamment d'un plan du gouvernement britannique visant à limiter la surpopulation des prisons.

Pete s'investit également dans le milieu de la mode, et devient, le temps d'une saison en 2007/2008, l'égérie de la marque Roberto Cavalli ; il fait également l'objet d'un livre de photos du styliste homme de Dior, Hedi Slimane, intitulé London Birth of a Cult.

Enfin, il expose des dessins faits, entre autres, avec son propre sang, à la galerie Bankrobber de Londres puis à Paris. L'exposition est appelée Art Of Albion.

Renouveau artistique et personnel

Suite à une décision de justice, Doherty est interdit de séjour à Londres. Il partage désormais son temps entre Paris, où il dit composer ses meilleures chansons, et sa maison de campagne, située à Marlborough dans le Wiltshire.

Depuis 2008, Peter voit également de plus en plus régulièrement son fils, avec lequel il n'avait pratiquement pas eu de relation jusque-là. Son ex-compagne et la mère de son fils, Lisa Moorish, confie d'ailleurs qu'il serait devenu un "bon père".

Le 16 mars 2009 sort le premier album solo de Doherty, Grace/Wastelands. Acclamé par la critique rock, ce recueil de 12 titres marque un changement dans la vie de Peter. Tout d'abord, il renonce explicitement au diminutif de "Pete" popularisé par les tabloïds au profit de "Peter". Les textes de Grace/Wastelands font moins de références aux tabloïds et aux diverses addictions de Pete, et évoquent des sujets comme la littérature ou l'amour. À l'occasion de cette sortie, Doherty fait la une de plusieurs magazines musicaux ou culturels, comme les Inrockuptibles, Rock & Folk, Rolling Stone.

De plus, depuis la fin de sa relation tumultueuse avec Kate Moss et son départ dans la campagne anglaise, Doherty n'apparaît quasiment plus dans les tabloïds, cette disparition progressive allant de pair avec son arrêt progressif des drogues dures, qu'il semble ne plus consommer, au moins de décembre 2008 à juin 2009.

Cependant, il semble avoir rechuté dans l'héroïne puisqu'il a été arrêté plusieurs fois par la police, une fois en Suisse pour s'être injecté de l'héroïne dans un avion, puis une seconde fois au Royaume-Uni pour conduite en état d'ivresse et possession de drogues dures.

Albion et Arcadie

L'Albion et l'Arcadie sont deux concepts qui reviennent très souvent dans l'écriture de Doherty, et ce depuis les balbutiements des Libertines.

Albion est un vieux nom poétique donné à l'Angleterre. Peter Doherty utilise ce terme dans le titre du premier album de ses Babyshambles : "Down in Albion" qui contient la chanson "Albion". Il titre aussi un recueil de poésies : "Books of Albion", et l'exposition de ses oeuvres a été baptisée "Art Of Albion". L'appartement qu'ont partagé Carl Barât et Doherty a aussi été baptisé "The Albion Rooms". Enfin, dans une des vidéos que Doherty a posté sur Youtube, l'Albion est mentionné puisque la vidéo a visiblement été tournée dans un hôtel appelé "France-Albion". Albion est aussi le nom que porte un personnage de William Blake, auteur très apprécié de Doherty.

Symboliquement, dans la poésie de Doherty, l'Albion est le vaisseau qui permettra d'accéder à l'Arcadie, vision idyllique d'une Angleterre parfaite. La première chanson de l'album Grace/Wastelands est d'ailleurs intitulée Arcady.

Styles principaux

Pendant la période Libertines, le genre dominant des albums est le punk rock et le garage rock. Certains critiques nuancent cependant cette appellation en qualifiant la musique des Libertines de "pop-punk" (le mensuel Rock and Folk, notamment).

Les Babyshambles conservent ces influences, mais en laissent apparaître d'autres.

Le nouvel album de Peter Doherty, "Grace/Wastelands", entièrement acoustique à l'exception d'une chanson, révèle cette fois clairement les influences folk et jazz de Doherty.

Influences

    * The Clash
    * The Smiths
    * The Only Ones
    * The Jam
    * The Stooges
    * The Kinks
    * The Sex Pistols
    * Oasis
    * The Doors
    * Suede
    * The Beatles
    * Janis Joplin
    * The New York Dolls
    * Blur

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