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Héroïne, cocaïne, LSD, MDMA, champi, crystal meths, cannabis, speed, crack, opium, xanax... Toutes les drogues s'échangent sur le site de e-commerce Silk Road. Et le business, principalement illégal, ne connaît visiblement pas la crise: selon une étude (pdf ici) de l'expert en sécurité informatique de l'université Carnegie-Mellon, Nick Christin, les ventes sur Silk Road se montent à 22 millions de dollars (18 millions d'euros) sur un an.
Cette «route de la soie» est un marché en ligne à mi-chemin entre Amazon et eBay. Comme l'a imaginé la littérature cyberpunk, il n'est accessible que via le logiciel TOR, qui anonymise et décentralise le trafic Internet. Les transactions ne s'effectuent pas en dollars ou en euros mais en bitcoins, cette crypto-monnaie virtuelle affranchie des banques centrales (qui peut être utilisée pour tout type d'achats en ligne, légaux comme illégaux).
Comme sur eBay, la réputation des vendeurs est le paramètres le plus important et le bouche à oreille tourne à plein. Sur le forum, chacun échange ses expériences sur les fournisseurs et leurs produits. «Cristaux clairs et puissants, j'ai plané comme jamais», écrit l'un. «J'ai 30 ans d'expérience en synthèse de meth, la qualité de ce produit est épatante», conclut un autre.
Livraison à domicile.
Quand un acheteur passe un ordre, le vendeur lui fournit une clé pour encrypter son adresse postale afin de laisser le moins de traces possibles. Même si l'inventeur de la monnaie bitcoin a, à plusieurs reprises, expliqué qu'il était possible de remonter la route des transactions, les utilisateurs les plus techniquement avancés multiplient les tours de passe-passe et utilisent parfois des boites aux lettres ouvertes sous un faux nom pour brouiller les pistes.
Silk Road et ses acteurs peuvent-ils échapper aux autorités encore longtemps? Suite aux articles de Gawker et de Wired, l'an dernier, des sénateurs américains se sont alarmés et penchés sur la question. Récemment, le DEA, l'agence américaines anti-drogue, a ouvert une enquête et cherche à identifier les administrateurs du site, qui, selon l'étude, auraient touché 1,9 million de dollars sur un an grâce aux commissions prélevées sur chaque transaction.
L'administrateur principal, connu sous le pseudo Dread Pirate Roberts, a fait profil bas ces derniers mois, relançant les rumeurs sur une possible arrestation. Mais fin juillet, il a annoncé le lancement d'une nouvelle formule du site. Sur le forum, certains rappellent toutefois que le pirate Sabu, d'Anonymous, faisait semblant d'être actif alors qu'il collaborait avec les autorités après s'être fait pincer.
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