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Free continue à secouer le marché. Cette fois-ci, le fournisseur d'accès à Internet s'attaque de front à la publicité affichée sur les sites web. Les internautes saluent l'initiative, les éditeurs s'inquiètent.
Dangereux et irresponsable. Voilà les termes employés ce matin par une partie de la presse à l'encontre de Free (nous restons pour notre part plus partagés). Le fournisseur d'accès à Internet vient en effet de dévoiler dans la mise à jour 1.1.9 de sa Freebox une nouvelle fonctionnalité : un outil de filtrage des publicités.
Évidemment le tollé a été quasi général au sein des médias web, lesquels vivent en grande majorité des recettes publicitaires. De fait, si cet ‘Adblocker' ne se montre pas totalement efficace, il est activé par défaut. Sa configuration se faisant depuis la Freebox, nombre d'internautes ne seront probablement pas capables de le désactiver.
Une bonne affaire pour Free ?
Le système de blocage des publicités mis en place par Free devrait toutefois faire des heureux, à commencer par la société elle-même.
Au vu du poids total des pages web, bloquer les publicités permet en effet de s'épargner le chargement de ressources (images animées, blocs en Flash) d'une taille souvent assez importante. Or (et c'est encore plus vrai sur les lignes non dégroupées), le volume de données consommé par l'internaute est le nerf de la guerre pour les fournisseurs d'accès à Internet.
Bien évidemment, les clients de Free devraient également être en mesure de tirer des bénéfices de cet ajout, en particulier sur les smartphones et tablettes, où la publicité peut fortement dégrader l'expérience de surf et où les Adblockers sont parfois impossibles à mettre en place (tout du moins sur des terminaux non ‘rootés').
Ceci est bien évidemment encore plus vrai avec les télévisions connectées. Dans ce contexte, la nouvelle fonctionnalité apportée par la Freebox peut être vue comme une réelle avancée. Reste à en affiner le fonctionnement afin que l'équilibre économique du web ne soit pas compromis.
Le gouvernement, par la voix de Fleur Pellerin, ministre de l'Innovation, des PME et de l'Économie numérique, semble avoir pris la mesure du problème et souhaite maintenant en discuter avec Free et les différents éditeurs.
Philippe
Soyons clairs sur ce que je pense. Pour moi, Free jette le bébé avec l'eau du bain.
Vous pouvez être d'accord, ou non. Je ne suis pas là pour me disputer mais pour en discuter.
Les faits tout d'abord. En mettant à jour le firmware de la Freebox, Free a introduit cette semaine une nouvelle fonctionnalité qui rappelle la très bonne extension AdBlock. Concrètement, ses abonnés ne verront plus les publicités affichées sur les sites web.
Mais à la différence de AdBlock, ce « filtrage » des contenus (un problème en soit) n'est pas choisi par l'utilisateur (on me rétorquera que l'utilisateur ne choisit pas non plus d'avoir de la pub, ce qui n'est pas faux) . D'autant plus qu'il n'en est pas formellement informé.
Quant à la modification du filtre, très simple sur AdBlock, elle demande des ruses de sioux et des connaissances que la majorité des internautes n'ont pas.
Je ne suis pas un défenseur de la publicité à outrance. A titre personnel, je trouve qu'il y en a effectivement trop sur le Net et qu'elle est souvent intrusive (comme celles qui polluent les vidéos de Youtube ou celles qui s'affichent en pleine page alors que vous souhaitez accéder à un site, cf. Allocine par exemple).
Mais qui dit contenu gratuit - comme certains sites qui proposent également des hébergements eux-aussi gratuits pour leurs membres - dit qu'il faut trouver des moyens de financement pour amortir ses coûts. Et le moyen plus répandu reste la publicité.
En la filtrant par défaut, Free peut mettre en péril ce délicat équilibre.
Dernière interrogation, peut-être la plus cruciale. Que va filtrer Free ? Toutes les pubs ? Certaines pubs ? Certaines pubs sur certains sites ? Le Figaro a par exemple remarqué que « la Freebox supprime le pavé de pub de la home, mais [que] les articles sont indemnes ». Est-ce parce que la fonctionnalité est encore en béta ?
Autant de questions sur la neutralité du Net (et sur le contrôle des DNS).
Free vise-t-il le bien-être de ses clients ? Officiellement. Mais le but caché serait bien plus, d'après Pc Impact qui ont révélé l'affaire, de viser Google. Je rappelle au passage le différend qui a opposé le FAI au géant américain autour de Youtube. Les abonnés de Free connaissaient - d'après Free - des débits de connexion altérés au site de vidéos.
Face aux inquiétudes des éditeurs Webs et aux problèmes politiques que pose un filtrage, fusse-t-il pour enlever de la publicité,et pour corroborer ton article, Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique, a décidé de s'inviter dans le débat via Twitter. Et d'inviter tout le monde autour d'une table, a priori lundi prochain.
Pour être encore plus clair sur mon point de vue.
Oui au blocage de la pub. Mille fois oui. Mais je pense qu'il doit être initié par l'utilisateur et contrôlé par lui. Pour que tout un chacun puisse se faire « son » web, en retirant librement la publicité des pages qu'il souhaite et en l'autorisant sur les sites qu'il choisit. 2
Ce qui est bien différent du filtrage et d'un web modifié. Décidé par Free, ou par n'importe qui d'autre.
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