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Le Sénat uruguayen a approuvé, mardi 10 décembre, le texte régulant la production et la vente de cannabis sous autorité de l'Etat, expérience sans précédent dans le monde. Une initiative qui va bien plus loin que celles lancées notamment aux Pays-Bas ou en Espagne. Mais l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), dépendant des Nations unies, n'a pas tardé à dénoncer l'adoption de cette législation, indiquant qu'elle enfreint la convention unique sur les stupéfiants de 1961, dont l'Uruguay est signataire.
A l'issue de douze heures de débats, la loi a été approuvée par 16 voix sur 29, grâce aux seuls suffrages des sénateurs membres du Frente amplio - le parti de gauche au pouvoir -, dans la foulée des députés ayant déjà voté le texte en juillet. La mise en œuvre de ce texte sera suivie de près par d'autres pays où la légalisation fait débat, comme le Guatemala par exemple, ou la ville de Mexico.
Des partisans du projet munis de ballons verts, de drapeaux jamaïcains et parfois de joints s'étaient rassemblés aux abords du Parlement. Les pouvoirs publics ont cent vingt jours pour établir un conseil de contrôle de la drogue chargé d'édicter les règles en matière de culture, de fixation des prix et de suivi de la consommation.
Les consommateurs de cannabis seront autorisés à acheter au maximum 40 grammes par mois dans des pharmacies homologuées par l'Etat. Il devront avoir 18 ans et être enregistrés dans une base de données publique qui suivra leurs achats mensuels. Les Uruguayens seront également autorisés à cultiver six plants de cannabis à domicile par an, ou l'équivalent de 480 grammes. Ils pourront, en outre, créer des clubs de 15 à 45 membres qui seront autorisés à faire pousser 99 plants par an.
L'alternative contre la guerre contre la drogue.
Les efforts de l'Uruguay pour mettre fin au trafic de drogue sont suivis de près en Amérique latine où la légalisation de certaines substances psychotropes suscite un intérêt croissant des autorités qui y voient un moyen de mettre fin aux violences liées au commerce de la cocaïne.
Les pays riches, où la légalisation du cannabis fait débat, s'intéressent aussi au projet uruguayen, qui a le soutien du spéculateur philanthrope George Soros en tant qu'« expérience » susceptible d'offrir une alternative à la politique américaine de « guerre contre la drogue » qui a largement échoué.
L'an dernier, les Etats du Colorado et de Washington aux Etats-Unis ont approuvé un usage récréatif du cannabis dans certaines circonstances. D'autres pays ont dépénalisé la possession de cannabis. Les Pays-Bas autorisent ainsi sa vente dans des cafés, mais l'Uruguay sera le premier pays à légaliser toute la chaîne de production, de la culture de la plante jusqu'au commerce de ses feuilles.
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