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Ceux qui détestent Outlook peuvent avoir le sourire. Microsoft a décidé de publier les spécifications du format de fichier .PST, les fameux dossiers personnels du client Outlook. Aucun calendrier précis n'a été établi. Mais à l'issue de cette ouverture, aucune royaltie ni aucun brevet ne seront réclamés pour l'utilisation du format .PST. Chacun pourra donc librement développer une application qui manipule les données des fichiers .PST sans qu'aucun produit Microsoft ne soit présent sur la machine.
Jusqu'ici, pour migrer ses dossiers vers un autre client de messagerie, il fallait d'abord les exporter, un à un, depuis Outlook. Désormais un client comme Thunderbird ou Evolution pourra importer l'ensemble des données tout seul, à partir des fichiers .PST. Idem pour la migration vers Gmail. Auparavant, il fallait d'abord installer un connecteur sur Outlook qui s'occupait ensuite de l'exportation. Bientôt l'opération s'effectuera directement.
Par ailleurs, beaucoup utilisent les fichiers .PST pour archiver ou sauvegarder leurs contacts, mails et rendez-vous. Mais pour les restaurer, il faut d'abord installer Outlook. L'ouverture du format laisse donc envisager des outils indépendants de conversion ou de consultation des données. Et comme les fichiers .PST sont facilement corrompus, limités en taille et qu'ils posent des problèmes de performance quand ils grossissent, de nouveaux outils de réparation, d'optimisation ou de suppression des doublons pourraient voir le jour.
Faire meilleure figure devant l'administration
Leur portée restera toutefois limitée. Tout d'abord parce que, dès l'ouverture d'Outlook, l'accès aux fichiers .PST est refusé aux autres applications. Impossible donc pour un moteur de recherche ou un antivirus de faire son travail tant que le client fonctionne. Même problème pour la migration des données : accéder aux .PST n'a d'intérêt que si l'on s'appuie sur le protocole POP3 avec des messages stockés en local. Or beaucoup préfèrent laisser les messages sur le serveur.
Au final, les développeurs auraient préféré l'ouverture du protocole qui gère le dialogue entre Outlook et le serveur Exchange. Avec cette annonce, ils pourront manipuler les données en local. Mais pour répliquer ces manipulations vers le serveur, il faudra toujours s'appuyer sur Outlook et sur un connecteur dédié, ou acquérir une licence spécifique. Apple a opté pour cette seconde option afin de rendre ses applications compatibles Exchange dans Snow Léopard. Quant au client Evolution, disponible notamment sur Linux, c'est grâce à l'ingénierie arrière du protocole Microsoft qu'il a pu se connecter à Exchange.
Il n'empêche. Cette plus grande ouverture de Microsoft lui permettra de faire meilleure figure devant l'administration et les organismes très à cheval sur l'interopérabilité et les formats ouverts. Pourtant, beaucoup de chemin reste à parcourir.
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