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Solenne
Quatrième licence mobile : Free est-il mûr ?
Télécoms . Seul candidat à l'appel d'offres, le fournisseur d'accès Internet devra surmonter au moins trois défis s'il décroche le sésame.
Finie la posture victimaire. Free, candidat unique à la quatrième licence de téléphonie mobile, est aujourd'hui au pied du mur. Sauf tsunami politique, tout le destine à remporter l'appel d'offres. La naissance d'un quatrième opérateur en France (après treize ans de domination du trio Orange-SFR - Bouygues Telecom), pourrait être proclamée par le régulateur pour Noël. Reste quelques défis à surmonter...
Le défi des finances. Trouver le premier milliard pour déployer le réseau - en huit ans de temps - n'est pas l'épreuve la plus ardue. Free a déjà un réseau (40 000 à 50 000 km de fibres optiques pour Internet), et compte bien s'appuyer dessus pour écouler son trafic mobile. Et même marier le fixe et le mobile. Tous deux utilisent le même langage IP (pour «Internet protocole»).
Reste le plus difficile : trouver des sites pour ses antennes. L'opérateur s'est toujours vanté de ne jamais faire comme tout le monde, avec une idée fixe, traquer les coûts. Iliad, la maison mère de Free, prévoit aujourd'hui de perdre en cumulé 350 millions d'euros avant d'être rentable... dans cinq ans. De son côté, l'opérateur dément. Tout en reconnaissant qu'il va «casser les prix». Ou, plus exactement, «diviser par deux la facture [mobile plus Internet] d'un ménage».
A cela viendra s'ajouter la facture de la fibre optique. On imagine mal Iliad perdre du terrain dans le déploiement du futur réseau à très haut débit. Même si le combat est, pour l'instant, circonscrit aux hypercentres des métropoles, et que Free a déjà levé le pied.
«Regardez nos comptes», répond l'impétrant. Free s'est constitué une belle petite cagnotte : 600 millions d'euros de trésorerie. Et le fournisseur d'accès est une machine à cash : la grosse marge qu'il fait sur ses abonnés Internet dégage 300 millions d'euros bon an mal an (178 millions d'euros sur le premier semestre 2009).
Le défi de la vente. Free avait innové en proposant une offre à 29,99 euros, riche en services, mais à l'interface austère. Il va devoir imaginer une nouvelle manière de décliner sa prochaine gamme mobile. Le modèle de Free dans l'Internet - zéro boutique, une offre qui tient en trois lignes et un régime inchangé de résiliation -, instauré depuis les débuts de la Freebox, n'est pas forcément duplicable dans la téléphonie. Free a déjà dit que son offre serait disponible en boutiques et qu'il n'excluait pas d'ouvrir son propre réseau...
Mais on voit mal Free multiplier les offres et les raffinements marketing sur le modèle des trois opérateurs dominants. Cela coûte très cher en équipes de marketing (chez Free, ils sont trois, dont le fondateur Xavier Niel...), et surtout en informatique pour s'y retrouver dans la forêt des forfaits. Qu'est-il en train de concocter ? La réponse est en partie dans le dossier remis hier au régulateur. Mais d'ici à l'ouverture du service - en janvier 2012 si tout roule -, rien n'est figé.
Le défi de l'innovation. Que va proposer Free ? Un peu à l'image d'Apple, la spéculation bat son plein. Une chose est sûre, l'opérateur mobile dispose d'une base d'abonnés Internet (4,37 millions de clients en juin). Et les offres de convergence fixe-mobile, via le quadruple play, n'ont pas vraiment révolutionné le paysage.
Comment articuler l'offre mobile sur la Freebox ? En se basant sur les 4 millions de Freebox équipées en wi-fi et qui émettent comme un microréseau mobile (grâce à la technologie Femtocell qui permet de mettre une antenne 3G dans les box) ? Ce réseau-bis pourrait se révéler bien utile. On imagine déjà des services en forme de récompense pour les abonnés qui épauleraient Free dans son aventure 3G... Xavier Niel, qui carbure à l'adrénaline sur le mode «Moi, David, contre les trois Goliath», est à son affaire sur ce coup-là.
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