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Le troisième opérateur assigne Free en justice pour « pratiques commerciales trompeuses ». Il estime qu'il bride le débit de certains de ses abonnés avant qu'ils n'atteignent 3 Go de consommation de data.
L'affaire sera jugée le 18 décembre prochain devant le tribunal de commerce : Bouygues Télécom assigne Free en justice. Il estime que le 4ème opérateur ment à ses clients en bridant le débit de certains. Ce serait le cas lorsque Free Mobile utilise le réseau d'Orange, avec qui il a un contrat d'itinérance. Il empêcherait ses utilisateurs d'utiliser toute la bande passante disponible. Or Free assure, dans ses conditions d'utilisation, qu'il ne réduit pas leur débit avant d'avoir atteint une consommation de 3 Go, mais seulement au-delà.
« Il est désormais établi que lorsque Free Mobile utilise le réseau d'Orange, Free Mobile réduit drastiquement le débit de ses clients sur certains services identifiés, alors même que ces derniers n'ont pas atteint le seuil de consommation qui leur est fixé », constate ainsi l'assignation que Les Echos ont pu consulter.
Mais ce n'est pas tout : Free ciblerait les plus gros consommateurs de données (de vidéos notamment) et pratiquerait un « bridage ciblé ». C'est ce qu'a constaté Bouygues, qui s'appuie sur plusieurs études réalisées par l'UFC-Que Choisir, 4GMark et le cabinet Directique. Ce dernier explique que le temps de téléchargement d'une vidéo dépasse les 12 heures sur le réseau Free en itinérance sur Orange. Sur son propre réseau, il n'est que de 7 secondes !
100 millions de préjudice.
Rappelons aussi, en résumé, que Free paye Orange pour la consommation data des abonnés sur le réseau Orange. Il a donc tout intérêt à ce que cette consommation soit la plus basse possible. Bouygues Télécom chiffre quant à lui le « préjudice » à 100 millions d'euros.
Cet épisode témoigne encore une fois de la guerre que se livrent les opérateurs dans le mobile notamment. Nos confrères rapportent de plus que Free agirait ainsi depuis 2012. Ils rappellent également que Xavier Niel accusaient les autres opérateurs de prendre leurs clients pour des pigeons... Si cette affaire est avérée, le PDG de Free serait bien embarrassé.
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