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Operation Flashpoint : Dragon Rising
Editeur : Codemasters
Développeur : Codemasters
Type : FPS / Simulation
Note du test : 14/20
Date : 8 octobre 2009 (6 octobre 2009 aux Etats-Unis)
Attendu au tournant par des hordes de joueurs désireux de découvrir ce que Codemasters allait bien pouvoir faire de la licence guerrière Flashpoint, Dragon Rising a finalement lancé l'assaut sur toutes les boutiques de France et de Navarre. Et le titre nous apparaît finalement comme nous l'imaginions à la lumière de nos précédents contacts : intense, exigeant et réaliste mais malheureusement bancal.
Operation Flashpoint : Dragon Rising
Avant même de chausser nos rangers, prenons quelques secondes pour nous infliger quelques commentaires généraux, qui permettront néanmoins d'appréhender Dragon Rising pour ce qu'il est, et non pas pour ce qu'il aurait pu/dû être. En effet, le développement d'Operation Flashpoint : Dragon Rising représentait deux challenges de taille pour Codemasters. En premier lieu, il s'agissait de se montrer digne du premier Flashpoint, développé en des temps reculés par Bohemia Interactive. Et dans un deuxième temps, il fallait faire en sorte de rendre le jeu accessible aux joueurs consoles. Codemasters s'est donc retrouvé à devoir faire une sorte de maladroit grand écart facial, tout en prenant un petit peu plus d'appui du côté de la PS3 et de la 360, commercialement plus intéressants que le PC. En résulte un soft qui ne satisfera sans doute pas les fans du premier Flashpoint, d'autant que ces derniers peuvent maintenant se tourner vers ArmA, mais qui parviendra sans doute à convaincre les consoleux. Après tout, pour beaucoup de ces derniers, un titre tel que Ghost Recon Advanced Warfighter 2 constitue sans doute le pinacle de l'action tactique.
Ceci étant bien ancré dans l'esprit du lecteur, enfilons maintenant nos fameuses rangers et notre beau treillis flambant neuf et partons ensemble sur une île fictive répondant au doux nom de Skira. Située au nord du Japon et placée sous contrôle russe, l'île en question offre de nombreuses réserves de pétrole encore inexploitées et attise logiquement les convoitises. La Chine, qui lorgne depuis longtemps sur Skira comme un fiancé sur sa promise, finit par passer à l'acte et débarque sur l'île avec moult troufions et véhicules. Il n'en faudra pas plus pour que les fiers Américains, maintenant alliés des Russes, s'invitent à la fête et commencent à faire péter des trucs pour le fun, pour la gloire ainsi que pour grappiller quelques gouttes du poisseux pactole. Vous, vous vous retrouverez dans la peau burinée d'un commandant des Forces Spéciales américaines, et il vous faudra bien évidemment mettre tout en oeuvre pour vaporiser l'opposition et garantir la victoire de votre camp. Une fois le pitch établi, vous n'aurez plus le droit à la moindre cinématique et devrez vous contenter de quelques lignes de texte dans les briefings.
La campagne de Dragon Rising comporte 11 missions relativement classiques qui selon le cas, vous emmèneront soutenir une avancée de blindés après un débarquement, porter secours aux pilotes d'un hélico abattu ou encore faire de la reconnaissance, dispositif de vision nocturne à l'appui. Chacune de ces missions s'articule autour d'une batterie d'objectifs primaires et secondaires que vous aurez parfois bien du mal à atteindre. Car très vite, vous allez comprendre que la manière de jouer à Flashpoint n'a rien à voir avec celle d'un FPS lambda. Dans des environnements vastes et relativement ouverts, la plupart des fusillades interviendront entre des soldats placés à plus de 100 mètres les uns des autres. Plus près, le moindre troufion de base peut devenir une menace mortelle, ne serait-ce que par la possibilité, toujours présente, de vous expédier dans l'au-delà avec une balle perdue. Vos meilleurs amis seront donc votre lunette de sniper et votre paire de jumelles, toujours pratique pour observer les environs avant d'amorcer votre progression.
A ce titre, sachez que l'expérience Flashpoint est très largement conditionnée par le niveau de difficulté que vous aurez choisi. En mode Normal, qui représente le niveau le moins élevé, le soft ne ressemble plus à grand-chose. Les points de contrôle s'avèrent en effet beaucoup plus nombreux et effaceront comme par magie vos blessures ainsi que celles de vos petits camarades. Franchir un checkpoint permettra même à vos potes tombés au combat de revenir d'entre les morts... Ben écoute, si tu veux hein. Reste que malgré ces généreux avantages, une unique bastos pourra volontiers mettre fin à vos velléités. Dans le meilleur des cas, on finira peut-être estropié, forcé de sortir un bandage pour stopper l'hémorragie, avant de solliciter le médecin pour profiter d'une piquouse magique, capable de guérir tous vos maux. Oui, même les balles... Il n'y a pas à dire, la technologie américaine est d'une redoutable efficacité. Cela dit, si vous augmentez la difficulté, votre doc sera toujours aussi efficace, mais vous profiterez de moins de chekpoints. Les ennemis ne se feront pas plus efficaces non plus, mais le truc, c'est que vous disposerez de beaucoup moins d'indications visuelles, sur la position de vos ennemis et la santé de vos troufions notamment. C'est à cette condition que Dragon Rising vous semblera nettement plus réaliste. C'est là que vous sentirez vraiment la terrible pression des combats et que vous goûterez pleinement aux joies de la victoire. En effet, quand on se dit qu'un pruneau peut facilement mettre un terme à 45 minutes de ramping dans les fourrés, on se met subitement à envisager le jeu d'une manière radicalement différente.
Le réalisme pourtant, connaît de nombreuses limites dans Dragon Rising : on citera par exemple la résistance surnaturelle d'une antenne radar qui se révèlera étrangement vulnérable qu'aux seuls pains de C4. Ne comptez pas vous débarrasser du bousin à coups de roquettes ou de grenades puisque cela n'a manifestement pas été prévu par les développeurs. Et que dites-vous de ces macchabées qui disparaissent gaiement après quelques secondes, sans vous laisser les déposséder de leurs précieuses munitions ? Autre absurdité : l'impossibilité pour notre soldat surentraîné de se pencher sur les côtés. Pour tirer, vous devrez donc vous exposer plus que de raison en toute situation, d'autant que les hit boxes des différents objets présents sur le terrain s'avèrent bien trop grandes. En effet, vous vous apercevrez bien vite que tirer en calant son réticule sur le confortable bord d'un tronc d'arbre ne vous empêchera pas d'asmater le digne représentant de la flore locale. Mais le pire nous vient incontestablement de l'IA, parfois capable de vous encercler joyeusement, mais toujours prompte à commettre les pires bévues possibles et imaginables sur un champ de bataille : absence de réaction lors de certaines fusillades voire pendant un matraquage en règle par de l'artillerie, incapacité à se planquer convenablement ou à conduire une jeep, etc. Mais le pompon de la lose, l'oscar de médiocrité revient incontestablement aux trois troufions qui vous accompagneront en permanence. Au-delà de quelques routines intelligentes, comme les déplacements séquentiels lors desquels deux soldats couvrent celui qui se déplace, avant de répéter l'opération chacun à leur tour, on constatera surtout leur volonté de se faire dégommer en toute circonstance.
Les bougres restent debout sous les tirs, se planquent du mauvais côté d'un muret, battent la campagne de leur propre chef alors qu'on leur aura donné l'ordre de se planquer derrière une bicoque (destructible d'ailleurs), passent dans votre ligne de tir alors que vous tirez déjà depuis plusieurs secondes, et bien d'autres.... Nous avons pu même observer un de nos fiers compagnons d'arme tenter de balancer une roquette sur un char, en oubliant tout simplement qu'un bâtiment se trouvait entre lui et sa cible. L'intention était certes louable, mais n'a finalement résulté qu'en la vaporisation du tireur et de son estimé chef d'escouade, qui fut alors forcé de se retaper 25 minutes de progression depuis la dernière sauvegarde. Joie. Bref, on a bien trop souvent l'impression de devoir partir en mission avec une escouade de jeunes labradors. Dragon Rising dispose pourtant d'une interface de commandement relativement solide, fonctionnant sur un menu radial permettant de définir les mouvements de vos ouailles et leur attitude avec précision. On pourra donc élaborer des tactiques basiques en ordonnant à une partie de votre équipe de contourner une cible pendant que vous et un troufion immobiliserez l'ennemi sous une pluie de balles.
Test Operation Flashpoint : Dragon Rising Xbox 360 - Screenshot 124"Il est également possible de donner des ordres directement sur la carte tactique."
Hélas, ce joli système d'ordres ne va pas sans son cortège de soucis non plus. Sur consoles, certaines fonctionnalités font usage des mêmes boutons. Ainsi, lorsque vous demanderez un bombardement ou un tir d'artillerie, vous devrez à chaque fois régler à nouveau la cadence de tir de votre arme. Oh yeah. Sur PC, on ne sera pas épargné pour autant, car malgré la possibilité de profiter de davantage de raccourcis, vous devrez néanmoins en passer également par le menu radial, pas franchement idéal lorsque vous ne disposez pas de sticks, d'autant qu'il faudra stopper tout mouvement pour vous en servir. Bref, la liste commence à se faire longue et l'espace à se raréfier. Il est donc temps de s'attacher à ce qui dans une certaine mesure, sauve Dragon Rising, à savoir son multijoueur. Sachez ainsi que vous pourrez remplacer les trois boulets qui vous servent de compagnons par de véritables joueurs humains, dotés vraisemblablement d'un cerveau. Le jeu en sort indéniablement grandi et se révèle nettement plus agréable à traverser, même si vous devrez respecter une petite règle contraignante : la nécessité de ne pas vous éloigner de plus de 250 mètres de vos compères. Cette gêne apparente impose en fait une excellente coordination et ne nuit absolument pas à l'expérience, comme on aurait pu le craindre. Vous devriez même pouvoir débloquer des missions indépendantes de la campagne. Celles-ci vous apparaîtront d'ailleurs plus courtes et conviendront donc mieux aux exigences des joueurs plus pressés.
Pour compléter ce tableau, on profitera en outre de deux modes jouables à 8 sur sur consoles, et jusqu'à 32 sur PC. Comptez ainsi sur des matches à mort en équipe ainsi que sur le mode Infiltration, dans lequel une équipe sera chargée de défendre un objectif précis tandis que l'autre fera tout pour le défendre. Sur PS3 et 360, chaque joueur disposera ainsi de sa propre escouade de potirons. Mais malgré l'IA lacunaire, les matches se révèlent particulièrement intenses et disputés, avec moults contournements et autres vacheries. Manque de bol, le multi souffre également de quelques bugs. Il arrive en effet que votre arme disparaisse purement et simplement de votre petite minine. Rien de bien méchant cependant puisqu'il suffit en général de recharger pour voir la pétoire réapparaître. Bref, nul doute que les joueurs trouveront là de quoi s'amuser pendant de très nombreuses heures. En somme Operation Flashpoint : Dragon Rising apparaît comme un bon petit jeu, qui s'empêtre malheureusement dans des soucis d'intelligence artificielle et quelques petits ratages en ce qui concerne l'ergonomie. Beaucoup moins riche qu'ArmA II, auquel on ne pourra évidemment pas manquer de le comparer sur PC, il s'avère également mieux fini et peut-être un poil plus accessible. Au fond, ce sont donc davantage les joueurs consoles qui apprécieront de pouvoir mettre leurs paluches sur le bébé de Codemasters. Sur PS3 et 360, le jeu ne souffre pour ainsi dire d'aucune concurrence directe et permettra à tous de s'initier aux joies de la simulation militaire. C'est là, véritablement, la grande réussite de Dragon Rising, qui introduit dans nos salons un genre que l'on pensait réservé au PC.
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