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El Roslino
Les États-Unis fonctionnent depuis plusieurs siècles avec un système bipartiste qui oppose Républicains et Démocrates. Les premiers sont globalement conservateurs et les seconds plutôt progressistes.
Mais cela n'a pas toujours été le cas.
Le parti démocrate est créé en 1792 par, entre autres, Thomas Jefferson et James Madison. Les Républicains, eux, ne s'organisent en parti qu'en 1854, au moment des grands débats sur l'esclavage.
Les Démocrates sont alors les conservateurs puisqu'ils prônent le maintien de cette pratique et remportent alors un franc succès auprès de l'électorat du Sud, où se trouvent les grands états esclavagistes.
Les Républicains s'opposent farouchement à l'esclavage et c'est dans ce contexte qu'Abraham Lincoln sera élu président en 1860, le premier Républicain. Il fait alors ratifier le 13e amendement de la Constitution, qui abolit l'esclavage. Outre cela, les Républicains défendent le protectionnisme économique avec l'extérieur et sont globalement très religieux. Des valeurs qui séduisent et leur permettent de rester largement au pouvoir jusqu'au début du 20e siècle.
Les Démocrates, de l'esclavagisme à l'antiségrégationnisme, une gauchisation.
Leurs théories économiques apparaissent à cette époque moins solides, surtout après le krach boursier de 1929. C'est finalement la politique interventionniste du démocrate Franklin Roosevelt, avec le New Deal, qui va permettre de relancer l'économie et apportera un nouveau succès au parti. Ce n'est qu'au 20e que les Démocrates se positionnent vraiment à gauche. Ils perdront définitivement la faveur des États du Sud avec les politiques antiségrégationnistes de John Kennedy et de Lyndon Johnson dans les années 60. Finalement, les Démocrates se replaceront au centre et les Républicains resteront les représentants de la droite conservatrice.
Peu d'action gouvernementale pour les Républicains, une action large et directe pour les Démocrates.
Si certains individus démocrates et républicains peuvent être d'accord sur certains sujets, c'est surtout une philosophie générale qui les oppose. Les Républicains prônent une influence limitée du gouvernement et une politique extérieure dominante afin de garantir le rayonnement de la nation. Les Démocrates, eux, préfèrent une action - notamment sociale - sur leur propre sol et limiter leur présence à l'extérieur.
Si l'on suit cette idée générale, on peut dire que les Républicains sont considérés comme conservateurs - qu'il s'agisse de la politique sociale ou fiscale - , pieux, en faveur de l'entreprenariat - comme se présente le candidat Républicain Donald Trump aujourd'hui - et contre la bureaucratie qui est souvent associée à un gouvernement très présent. Globalement, ils ont une approche assez darwienne de l'existence, où les plus forts survivent, les meilleurs se glissent au sommet.
Les Démocrates, qui réfutent pour la majorité cette vision, se positionnent en faveur de l'égalité et de l'amélioration des qualités de vie de chacun. Ils pensent que c'est le rôle du gouvernement d'apporter cela aux citoyens dans tous les domaines de la vie par une action large et directe.
Cette vision divergente du rôle du gouvernement conduit à de nombreux désaccords. Par exemple, les Républicains parlent souvent de l'Agence de Protection de l'Environnement (EPA), comme d'une agence gouvernementale « inutile » et qui mériterait selon eux d'être fermée. Les Démocrates, eux, jugent ce type d'agence nécessaire puisqu'elle établit les normes environnementales à respecter.
Autre exemple, le Programme d'aide supplémentaire à la nutrition (SNAP), que les Démocrates veulent voir grandir tandis que les Républicains réclament des coupes budgétaires de ses fonds. L'argument principal des Démocrates est qu'avec la hausse du taux de chômage, de plus en plus de familles ont besoin de ce type de programme. Les Républicains réfutent cela et arguent que des personnes fraudent pour en bénéficier, ce qui fait perdre de l'argent public. Ils veulent également ajouter des clauses pour bénéficier du programme, comme l'obligation de se soumettre à un test de drogues et de rechercher un emploi.
Taxer les riches s'apparente à de la lutte des classes selon les Républicains.
Les deux partis ne s'accordent donc pas sur la façon de dépenser l'argent des contribuables, ni même sur son prélèvement.
Les Démocrates sont en faveur d'une baisse de l'imposition pour les familles des classes moyennes et défavorisées et d'une hausse pour les entreprises qui font beaucoup de bénéfices et les personnes les plus aisées.
Les Républicains sont pour une baisse des taxes de toutes parts, pour les entreprises comme les individus de tous revenus. Taxer plus les populations les plus riches pour établir des programmes sociaux s'apparente pour eux à la lutte des classes.
Déléguer l'action sociale au privé, une idée des Républicains que les Démocrates refusent d'entendre.
Les questions sociales sont donc celles qui divisent le plus les deux partis, puisque les Républicains se présentent comme conservateurs vis-à-vis de ces sujets, qu'il s'agisse du mariage gay ou de l'avortement par exemple, contrairement aux Démocrates, qui se présentent comme progressistes.
Cela se retrouve dans les programmes sociaux, que les Démocrates soutiennent, notamment pour tout ce qui concerne la santé. Ils pensent que plus d'impôts devraient être prélevés pour répondre à ces besoins. Les Républicains estiment, eux, qu'il vaut mieux soutenir des organisations privées qui se chargeront de ces questions. L'on trouve le même raisonnement pour les prêts et les bourses aux étudiants que les Démocrates veulent favoriser tandis que les Républicains souhaitent que le secteur privé s'en charge.
La loi du marché prime sur l'environnement
Un autre sujet, particulièrement d'actualité, qui divise les deux partis et amène à des débats, est celui de l'énergie.
Les Démocrates prônent la restriction de l'usage d'énergies fossiles pour protéger l'environnement, tandis que les Républicains veulent augmenter tous types de forage pour produire plus d'énergie à moindre coût. Globalement, ils pensent que c'est le marché et non l'environnement qui doit dicter quelles formes d'énergie doivent être utilisées. Parmi les Républicains, l'on trouve d'ailleurs de nombreux climatosceptiques, à l'image de Donald Trump.
Républicains et Démocrates sont divisés par d'autres clivages, qu'ils soient moraux (conservateur/progressiste) ou économiques (libéral/interventionniste) et qui déterminent leur vision de ce qui est bon pour les États-Unis.
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