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El Roslino
Suite aux révélations qu'il a faites à la justice, mi-novembre, accusant Sarkozy d'avoir bénéficié d'argent libyen pour sa campagne de 2007, Ziad Takieddine a été mis en examen. Ce faisant, la justice reconnaît explicitement la crédibilité des affirmations de l'homme d'affaires libanais.
Le 15 novembre, dans une interview retentissante, diffusée par Médiapart, Ziad Takieddine décrivait la façon dont il avait transporté, à trois reprises, entre novembre 2006 et janvier 2007, cinq millions d'euros, destinés à la campagne électorale de Sarkozy. Fonds, sous forme de coupures de billets de 500 euros, placés dans des valises, qu'il disait avoir remis à deux reprises à Claude Gueant, directeur de cabinet, au ministère de l'Intérieur, et à son ministre, Nicolas Sarkozy, en personne.
Deux jours plus tard, malgré le tollé du camp Sarkozy, Takieddine réitérait ses allégations devant les enquêteurs de police. Il confirmait notamment ses liens avec l'ex-chef des services secrets libyens, Abdallâh Senoussi, lequel lui aurait demandé d'effectuer ces transferts d'argent en liquide, corroborant la déclaration de ce dernier, en septembre 2012, devant la CPI (Cour Pénale Internationale).
Selon Elise Arfi, avocat de Takieddine, la justice accorde beaucoup de crédit au témoignage de Senoussi, lequel a affirmé avoir « personnellement supervisé » l'envoi des fonds « pour la campagne du président Nicolas Sarkozy en 2006-2007 », par l‘entremise de Takieddine ».
Takieddine soulagé que sa crédibilité soit reconnue
Moins d'un mois plus tard, ce mercredi 7 décembre, Takieddine était convoqué devant le juge d'instruction, pour y être mis en examen du chef de « complicité de corruption et complicité de trafic d'influence actif et passif » ainsi que pour « complicité de détournements de fonds publics en Libye ».
Selon l'AFP, Takieddine n'a pas caché son soulagement d'être mis en examen, dans cette affaire (présumée) de financement libyen : « Cette mise en examen va me permettre de rentrer dans le dossier et de continuer à collaborer avec la justice. C'est une reconnaissance de la crédibilité de mes témoignages sur la corruption, cela fait plus de deux ans que j'en parle ».
Fait à noter, le juge d'instruction n'a pas considéré nécessaire de placer l'homme d'affaires sous contrôle judiciaire. Probablement, eu égard à la démarche volontaire de celui-ci, d'apporter des éléments de preuves susceptibles de consolider le dossier.
« La prochaine étape, ce sont les mises en examen de Nicolas Sarkozy et Claude Guéant », a déclaré Ziad Takieddine.
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