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El Roslino
Une fois de plus, le danger des compléments alimentaires pour sportifs est pointé par l'Agence de sécurité sanitaire.
Malgré plusieurs alertes, l'usage des compléments alimentaires qui promettent de développer les muscles ou de "brûler" les graisses continue de s'étendre. L'Agence de sécurité sanitaire (Anses) lance donc une nouvelle fois, ce mardi, un avertissement sur les risques qu'ils font courir à leurs utilisateurs.
49 cas d'"effets indésirables susceptibles d'être liés à la consommation" de ces produits ont été signalés depuis 2009, date de la mise en place d'un dispositif national de vigilance, note l'Agence.
Créatine, protéines de lait et DHEA
Parmi les substances visées: la créatine, les protéines du lait et la DHEA, qui visent à augmenter la masse musculaire. Pour les "brûleurs de graisse", il s'agit notamment d'extraits de plantes (tamarinier de Malabar, magnolia officinalis, etc.) et de nutriments comme la choline et la L-carnitine. Leurs effets sont majoritairement cardiovasculaires (tachycardie, arythmie et AVC) et psychiques (troubles anxieux et de l'humeur).
Pourtant leur consommation, répandue chez les culturistes ou "bodybuilders", "tend à se développer dans d'autres disciplines sportives", notamment la créatine dans le rugby. De plus, ils sont en vente libre, sur internet ou dans les magasins de sport, sans encadrement médical ou conseils de professionnels de santé, observe l'Anses.
Potentiellement dangereux... et inefficaces
Aussi, l'agence "déconseille l'usage" de ces compléments aux personnes "présentant des facteurs de risque cardiovasculaire" ou souffrant d'insuffisance rénale, d'une altération des fonctions du foie ou de troubles neuropsychiatriques. Pareille recommandation est faite "aux enfants, adolescents et femmes enceintes ou allaitantes".
L'Anses déconseille également les compléments alimentaires contenant de la caféine "avant et pendant une activité sportive", et "la consommation concomitante de plusieurs compléments" ou "leur association avec des médicaments".
L'agence critique par ailleurs "l'absence de données d'efficacité scientifiquement démontrée" de ces produits, dont les vendeurs vantent pourtant les qualités de "brûleurs de graisse" ou de "volumisateurs" des muscles.
Les produits vendus sur internet en cause
L'organisme sanitaire met particulièrement en garde contre "l'achat sur internet", qui expose davantage le sportif à des produits "frauduleux".
Plusieurs substances interdites en France ont ainsi été retrouvées dans les produits analysés: des stéroïdes, du clenbutérol, un bronchodilatateur vétérinaire détourné de son usage, ou encore de l'éphédrine.
Les produits vendus sur internet sont réputés "plus efficaces", mais c'est souvent parce que les fabricants "ajoutent d'autres produits sans le dire", comme des hormones mâles à faible dose, commente Thierry Zambon, membre de la direction de la Fédération de culture physique et de culturisme naturel.
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