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El Roslino
C'est un polar qui emprunte à la fois aux codes du western Jambon-beurre et du péplum gaulois, en pleine guerre de succession, quatre amis de longue date se disputent le boulot de François qui en 2012 avait fait don de sa personne amaigrie à la France, comme jadis le maréchal Pétain, pour atténuer son malheur provoquée par l'occupation d'une horde d'envahisseurs réactionnaires dirigée par un despote magyar.
Malgré un bilan flatteur décliné avec gourmandise lors de son allocution du 1er décembre énumérant ses nombreux succès comme le redressement des comptes publics ou l'accord de Paris sur le climat, notre François à nouveau engoncé dans son veston après presque cinq années d'agapes, de banquets et de raouts organisés aux quatre coins de la planète pour lutter pour la paix et contre la faim dans le monde a décidé de renoncer, la mort dans l'âme, à briguer un nouveau mandat.
Ce fut comme le dit Christiane Taubira dans un brillant numéro de stand-up « Un moment de dignité comme la politique en était devenue avare ». Elle devait penser avec nostalgie aux autres magistrales réussites comme l'inversion de la courbe du chômage, le dialogue renoué avec Léonarda, la promotion du TER et du scooter comme moyens de transport respectueux de l'environnement, ou encore les innombrables soliloques du président normal avec les journalistes.
La nature politique ayant horreur du vide, avec le forfait de celui qui abandonnait le pédalo, il fallait un nouveau capitaine, fidèle mais pas trop, Manuel convenait parfaitement, il était disponible, avait le verbe haut, le menton volontaire, le rictus mussolinien, qui le rendait crédible en un Brutus d'opérette présumé coupable d'avoir participé à l'euthanasie charitable d'un président suicidaire.
Il démontre d'ailleurs depuis peu de réels talents de comédien puisqu'il est capable tel un frondeur de déclarer sans rire à propos du 49.3 dont il avait usé six fois « Je connais parfaitement les effets pervers du 49.3. Dans la société de la participation dans laquelle nous vivons, son utilisation est devenue dépassée et apparaît comme brutale. Je proposerai, hors texte budgétaire [...], de supprimer purement et simplement le 49.3 ».
Arnaud le Torquemada du PS qui se cherche un toit depuis qu'il a quitté son habitat se verrait bien, lui aussi sous les dorures élyséennes mais celui qui était toujours prompt à vouloir traduire les déviants devant la Haute Cour de Justice aurait oublié de se mettre à jour des cotisations dues au groupe parlementaire socialiste, ce qu'il conteste malgré la confirmation du trésorier du PS Christian Bataille, par ailleurs soutien de Manuel, « Je peux seulement tempêter, mais pas lui envoyer d'huissier ».
Et on le comprend notre argentier désargenté, il ne serait pas raisonnable ni décent de chagriner notre petit marquis de la gauche divine qui a œuvré avec le succès que l'on sait au redressement productif de notre pays avec ces considérations bassement matérielles.
Et voilà que rapplique l'inattendu Vincent, pas frondeur pour un sou mais quelque peu fraudeur, porté disparu depuis 2014 que ses collègues au parlement européen, du moins ceux qui ont eu la chance de le croiser dans les couloirs, appellent affectueusement "Jackpot" par sa capacité à rentabiliser au maximum ses rares interventions.
Le quatrième larron se nomme Benoit, moins flamboyant qu'Arnaud, moins dilettante que Vincent, à peine plus souriant que Manuel, il est sérieux et appliqué et se verrait bien créer la surprise à l'image du Droopy séminariste aux sourcils broussailleux qui avait terrassé sans coup férir ses petits camarades de jeux dans une récente série télévisée à grand succès.
''Solferino productions'' dont tout le monde se rappelle le triomphe en 1990 du film catastrophe ‘' Le congrès de Rennes'' mais désormais un peu à court d'argent a complété la distribution avec, COP 21 et mixité obligent, deux seconds rôles biodégradables et la participation bénévole d'une certaine Sylvia au prénom faussement évocateur.
Malgré une affiche alléchante qui fait saliver d'avance la France entière, nous nous permettrons de déplorer l'absence de la néo-castriste Marie Ségolène, experte en dictatures qui aurait donné plus de relief à la touche féminine.
Nous regrettons aussi la date un peu tardive de cette diffusion qui aurait avantageusement remplacée pour les fêtes de fin d'année les sempiternelles resucées cinématographiques qui nous sont servies depuis des lustres.